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La directrice générale de Technoparc Maroc, Lamiae Benmakhlouf, a conduit une importante délégation de startups marocaines lors de la 7ème édition d'EmergingValley. Cette rencontre annuelle qui s’est tenue fin novembre dernier, attire en Provence, en France, les investisseurs, les startups et les écosystèmes numériques africains souhaitant renforcer leur attractivité à l'international et développer leurs relations commerciales. Dans cet entretien, Lamia Benmakhlouf nous éclaire sur l'importance pour les startups marocaines de participer à cet événement international.
Libé : Technoparc Maroc a, aujourd'hui, 23 ans. C'est un âge de raison pour votre structure ?
Lamiae Benmakhmouf : C'est effectivement un âge de maturité. Nous sommes fiers de participer à la 7ème édition d'Emerging Valley avec une délégation de startups marocaines venant des différents Technoparcs du Maroc. Comme vous le savez aujourd'hui, le Technoparc est un réseau.
On est présent dans 5 villes : Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir et Essaouira, dernier Technoparc inauguré. Trois autres sont en projet de développement à Tiznit, Oujda et Fès. Aujourd'hui, on accompagne un réseau de 450 startups sur différentes filières du numérique, Big data, intelligence artificielle, réalité virtuelle, cloud computing, marketing digital, autant de filières qui sont là aujourd'hui pour performer nos secteurs stratégiques, notamment l'agriculture, l'éducation, le tourisme, l'industrie, la culture… Nous sommes vraiment sur une diversité de startups innovantes qui souhaitent performer dans ce secteur porteur.
L’accompagnement de Technoparc s’étend sur 5 ans, de l'idée jusqu'à la création d'entreprise, son développement et son accélération. C'est un parcours de 5 années, durant lequel on déploie plusieurs offres d'accompagnement, notamment sur la facilitation de l’accès au financement et l’accès au marché à travers de la visibilité et d'ailleurs c’est pour cela qu’on est là aujourd’hui, l’accès aussi à la formation, aux compétences. Autrement dit, comment faire monter nos startupers en compétences, managériales, techniques et également les soft skills. Il y a aussi l'accompagnement sur l'innovation, c’est comment opérer des augmentations technologiques en prenant vraiment toute la valeur ajoutée des technologies émergentes.
A ce niveau, nous sommes très contents du taux de réussite de nos startups qui dépasse les 90%, et ce grâce à un environnement propice à l'innovation où nos startups rencontrent perpétuellement des experts, des mentors, des coachs. Elles assistent aussi à différents événements et séminaires sur des thématiques cruciales comme celle d'aujourd'hui « L'intelligence artificielle au profit d'une Afrique performante».
Cet environnement leur permet d’accélérer leur croissance, de se développer et de quitter le Technoparc pour laisser la place à d'autres pépites qui voient le jour. C’est cela notre rôle, nous avons donc une mission institutionnelle qui consiste à accompagner ces startups. Une fois qu'elles sont matures, elles quittent le Technoparc pour laisser la place à d'autres nouvelles startups.
Aujourd'hui, on voit la présence de plusieurs startups marocaines à cet événement. Comment expliquez-vous cette présence en nombre et cette coopération très intense avec Emerging Valley depuis sa création il y a 7 ans ?
Cette coopération date d'un certain nombre d'années parce que, déjà, nous avons signé une convention en 2018 entre la métropole Aix-Marseille et le Technoparc. L’objectif était justement de créer des ponts et des passerelles entre les écosystèmes des startups du Technoparc Maroc et l'écosystème de la ville de Marseille.
Nous collaborons fortement avec Marseille Innovation. Nous sommes toujours présents à Emerging Valley. Avec Marseille Innovation, on est en train de développer des services au profit de nos startups marocaines qui s'intéressent au marché européen et veulent s'implanter à Marseille, mais aussi pour des entreprises marseillaises qui veulent prospecter le marché marocain, voire africain.
Nous avons également participé au programme MIT Africa 2 et on a co-accompagné des startups de la diaspora marocaine et africaine, avec Marseille Innovation et Technoparc. Il y a des startups qui se sont déjà installées dans les différents Technoparcs, à Casablanca et même à Tanger.
On est très content de cette expérience, parce qu'on a vraiment observé l'enrichissement qu'on a créé à travers ce co-accompagnement. Premièrement, il y a eu une vue d'ensemble sur l'arsenal juridique au Maroc pour savoir comment créer son entreprise. Ils ont été mis en relation avec les partenaires stratégiques de notre écosystème. Et puis ils ont bénéficié d'une implantation graphique au niveau des technocrates et ça, c'est vraiment un temps gagné pour les startups. Le temps, c'est de l'argent et c'est donc très important.
L'un des problèmes des startups marocaines et africaines en général, c'est le manque de compétences. Il y a même des startups qui ont perdu pas mal de leurs ingénieurs qui sont attirés par l'Europe ou par l’Amérique. Y ,a-t-il un accompagnement de la part de Technoparc pour faire face à cette situation ?
Effectivement, c'est aujourd'hui une problématique cruciale pour nos startups, à savoir comment accéder à ces compétences numériques, sachant que la fuite des cerveaux n'est pas un problème qui concerne uniquement le Maroc, mais qui existe plutôt partout.
Aujourd'hui, il y a plusieurs initiatives qui ont été développées au Maroc notamment par le ministère de tutelle qui a pour ambition de former 23.000 compétences numériques dans les trois prochaines années à travers le déploiement de 144 filières dans le numérique. Cela constituera un pool de talents en tech et répondra à cette problématique des startups.
Au niveau du Technoparc, durant toute l'année, on essaie de connecter les compétences des lauréats fraîchement diplômés des écoles d'ingénieurs avec des startups sur différentes filières et donc on accélère ce processus de recrutement. Nous avons aussi un partenariat avec une des startups qui a développé une solution sur le processus de recrutement en utilisant l'IA, accélérée aujourd'hui à Marseille Innovation.
C'est un service digital qui accélère le processus de recrutement chez nos startups, qui diffuse leur offre et en contrepartie sur cette plateforme numérique, elles peuvent avoir les compétences recherchées. Le Maroc est-il prêt pour la révolution de l'intelligence artificielle dont tout le monde parle ? On n’a pas le choix, c’est vraiment une nécessité. Aujourd'hui au Maroc, c'est une révolution. L’intelligence artificielle est un sujet traité partout, du Parlement jusqu'à la petite startup. Vraiment on est obligé d'intégrer cette technologie émergente dans nos secteurs. On va organiser la CAN en 2025 puis la Coupe du monde en 2030 et je crois que les services rendus aux citoyens doivent être au top.
Marseille : Propos reccueillis par Youssef Lahlali
Libé : Technoparc Maroc a, aujourd'hui, 23 ans. C'est un âge de raison pour votre structure ?
Lamiae Benmakhmouf : C'est effectivement un âge de maturité. Nous sommes fiers de participer à la 7ème édition d'Emerging Valley avec une délégation de startups marocaines venant des différents Technoparcs du Maroc. Comme vous le savez aujourd'hui, le Technoparc est un réseau.
On est présent dans 5 villes : Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir et Essaouira, dernier Technoparc inauguré. Trois autres sont en projet de développement à Tiznit, Oujda et Fès. Aujourd'hui, on accompagne un réseau de 450 startups sur différentes filières du numérique, Big data, intelligence artificielle, réalité virtuelle, cloud computing, marketing digital, autant de filières qui sont là aujourd'hui pour performer nos secteurs stratégiques, notamment l'agriculture, l'éducation, le tourisme, l'industrie, la culture… Nous sommes vraiment sur une diversité de startups innovantes qui souhaitent performer dans ce secteur porteur.
L’accompagnement de Technoparc s’étend sur 5 ans, de l'idée jusqu'à la création d'entreprise, son développement et son accélération. C'est un parcours de 5 années, durant lequel on déploie plusieurs offres d'accompagnement, notamment sur la facilitation de l’accès au financement et l’accès au marché à travers de la visibilité et d'ailleurs c’est pour cela qu’on est là aujourd’hui, l’accès aussi à la formation, aux compétences. Autrement dit, comment faire monter nos startupers en compétences, managériales, techniques et également les soft skills. Il y a aussi l'accompagnement sur l'innovation, c’est comment opérer des augmentations technologiques en prenant vraiment toute la valeur ajoutée des technologies émergentes.
A ce niveau, nous sommes très contents du taux de réussite de nos startups qui dépasse les 90%, et ce grâce à un environnement propice à l'innovation où nos startups rencontrent perpétuellement des experts, des mentors, des coachs. Elles assistent aussi à différents événements et séminaires sur des thématiques cruciales comme celle d'aujourd'hui « L'intelligence artificielle au profit d'une Afrique performante».
Cet environnement leur permet d’accélérer leur croissance, de se développer et de quitter le Technoparc pour laisser la place à d'autres pépites qui voient le jour. C’est cela notre rôle, nous avons donc une mission institutionnelle qui consiste à accompagner ces startups. Une fois qu'elles sont matures, elles quittent le Technoparc pour laisser la place à d'autres nouvelles startups.
Aujourd'hui, on voit la présence de plusieurs startups marocaines à cet événement. Comment expliquez-vous cette présence en nombre et cette coopération très intense avec Emerging Valley depuis sa création il y a 7 ans ?
Cette coopération date d'un certain nombre d'années parce que, déjà, nous avons signé une convention en 2018 entre la métropole Aix-Marseille et le Technoparc. L’objectif était justement de créer des ponts et des passerelles entre les écosystèmes des startups du Technoparc Maroc et l'écosystème de la ville de Marseille.
Nous collaborons fortement avec Marseille Innovation. Nous sommes toujours présents à Emerging Valley. Avec Marseille Innovation, on est en train de développer des services au profit de nos startups marocaines qui s'intéressent au marché européen et veulent s'implanter à Marseille, mais aussi pour des entreprises marseillaises qui veulent prospecter le marché marocain, voire africain.
Nous avons également participé au programme MIT Africa 2 et on a co-accompagné des startups de la diaspora marocaine et africaine, avec Marseille Innovation et Technoparc. Il y a des startups qui se sont déjà installées dans les différents Technoparcs, à Casablanca et même à Tanger.
On est très content de cette expérience, parce qu'on a vraiment observé l'enrichissement qu'on a créé à travers ce co-accompagnement. Premièrement, il y a eu une vue d'ensemble sur l'arsenal juridique au Maroc pour savoir comment créer son entreprise. Ils ont été mis en relation avec les partenaires stratégiques de notre écosystème. Et puis ils ont bénéficié d'une implantation graphique au niveau des technocrates et ça, c'est vraiment un temps gagné pour les startups. Le temps, c'est de l'argent et c'est donc très important.
L'un des problèmes des startups marocaines et africaines en général, c'est le manque de compétences. Il y a même des startups qui ont perdu pas mal de leurs ingénieurs qui sont attirés par l'Europe ou par l’Amérique. Y ,a-t-il un accompagnement de la part de Technoparc pour faire face à cette situation ?
Effectivement, c'est aujourd'hui une problématique cruciale pour nos startups, à savoir comment accéder à ces compétences numériques, sachant que la fuite des cerveaux n'est pas un problème qui concerne uniquement le Maroc, mais qui existe plutôt partout.
Aujourd'hui, il y a plusieurs initiatives qui ont été développées au Maroc notamment par le ministère de tutelle qui a pour ambition de former 23.000 compétences numériques dans les trois prochaines années à travers le déploiement de 144 filières dans le numérique. Cela constituera un pool de talents en tech et répondra à cette problématique des startups.
Au niveau du Technoparc, durant toute l'année, on essaie de connecter les compétences des lauréats fraîchement diplômés des écoles d'ingénieurs avec des startups sur différentes filières et donc on accélère ce processus de recrutement. Nous avons aussi un partenariat avec une des startups qui a développé une solution sur le processus de recrutement en utilisant l'IA, accélérée aujourd'hui à Marseille Innovation.
C'est un service digital qui accélère le processus de recrutement chez nos startups, qui diffuse leur offre et en contrepartie sur cette plateforme numérique, elles peuvent avoir les compétences recherchées. Le Maroc est-il prêt pour la révolution de l'intelligence artificielle dont tout le monde parle ? On n’a pas le choix, c’est vraiment une nécessité. Aujourd'hui au Maroc, c'est une révolution. L’intelligence artificielle est un sujet traité partout, du Parlement jusqu'à la petite startup. Vraiment on est obligé d'intégrer cette technologie émergente dans nos secteurs. On va organiser la CAN en 2025 puis la Coupe du monde en 2030 et je crois que les services rendus aux citoyens doivent être au top.
Marseille : Propos reccueillis par Youssef Lahlali