Yann L. avait été victime d'un tabassage le 28 février en marge du match PSG-OM. Après plusieurs semaines de coma, il est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital Beaujon à Clichy, dans la région parisienne.
Son respirateur artificiel avait été débranché lundi, les médecins l'ayant déclaré dès vendredi en état de mort clinique.
Membre du virage Boulogne, le supporteur avait été frappé par plusieurs membres du virage Auteuil, une tribune rivale au sein du Parc des Princes, le stade où évolue le PSG.
Cet affrontement général avait eu lieu après plusieurs semaines de tensions entre les deux groupes. La tribune Boulogne est considérée comme nationaliste, alors qu'Auteuil accueille une population plus diversifiée.
Dans le cadre de l'enquête de police, quatre hommes ont été interpellés mercredi matin et placés en garde à vue. Jeudi, leur garde à vue a été prolongée. Un cinquième homme, entendu comme témoin, a été remis en liberté.
Un autre homme avait déjà été mis en examen samedi pour tentative d'homicide involontaire et placé en détention provisoire.
Trois matches à huis clos. Le décès de Yann L. fait craindre de nouveaux règlements de comptes entre les deux tribunes rivales. Certains membres de groupes de supporteurs parisiens évoquaient déjà avant le décès la peur de représailles.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a appelé jeudi le ministre de l'Intérieur à "prendre l'ensemble des décisions qui s'imposent pour éradiquer le hooliganisme à Paris".
La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, a estimé que la survie du PSG était "en jeu" si le club ne prenait pas de mesures de "fermeté" contre la violence.
En attendant, le Paris SG disputera ses trois prochains matches à huis clos. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a décrété jeudi matin que le match à Auxerre, le 23 mars en quart de finale de la Coupe de France, aurait lieu devant des tribunes vides.
Avant l'annonce du décès, la Ligue de football professionnel (LFP) avait décrété le huis clos pour le match à Nice samedi en Ligue 1 en raison du comportement des supporteurs niçois, et face à Boulogne-sur-mer au Parc des Princes le 28 mars à la suite des incidents ayant émaillé la réception de Marseille en mars 2009.
Le décès de Yann L. intervient un peu plus de trois ans après la mort de Julien Quemener, tué par balles en novembre 2006 par un policier en marge d'une rencontre de Coupe de l'UEFA Paris SG-Hapoël Tel-Aviv.
Le fonctionnaire avait fait usage de son arme alors qu'il tentait de protéger un supporteur du club israélien.