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La torture est à bannirUn impératif qui doit interpeller tout le mondeMourad Tabet
Lundi 23 Septembre 2019
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Comment identifier et orienter les victimes de la torture ? Tels sont les principaux objectifs de la conférence organisée vendredi dernier à Casablanca par l’OMDH-Casablanca en partenariat avec l’OMDH-Fès et Dignity (institut danois contre la torture). Un livret marocain d’informations a été lancé et un projet d’identification des victimes de la torture a été présenté lors de cette conférence à laquelle ont pris part d’anciens détenus politiques et des représentants des associations des droits de l’Homme au Maroc, ainsi que des avocats, des professeurs et des médecins, entre autres. Au début de cette rencontre, le secrétaire de l’OMDH à Casablanca, Mourad Hamdani, a souligné que le thème de la torture ne doit en aucun cas être « un sujet de divergences » entre les associations des droits de l’Homme au Maroc, affirmant que ce projet ne vise pas uniquement les militants des partis, des syndicats ou des associations, mais concerne tout le monde. «Tout le monde doit être associé à ce projet. Nous considérons que le médecin, l’avocat, le journaliste, l’enseignant, ou autre peuvent être utiles dans ce projet», a-t-il précisé, soulignant que l’OMDH-section Casablanca travaille depuis des années sur la littérature carcérale. Hakim Bennani, secrétaire de la section de l’OMDH à Fès, a souligné que «l'objectif principal de ce projet est de diffuser la culture d'identification des victimes de la torture par tous les membres de la société, ce qui inciterait les citoyens à être responsables pour les identifier par des critères spécifiques qui distinguent la torture de la violence et des traitements cruels». Et le professeur de philosophie de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès de préciser: "Nous ne connaissons pas le nombre de victimes de la torture, mais uniquement celui des victimes politiques en raison de leur médiatisation", avant d’ajouter qu’on porte une attention particulière aux cas médiatisés, alors que «nous ne nous soucions pas des personnes vulnérables telles que les femmes, entre autres». Pour sa part, la représentante de Dignity, Lina Samni, a mis l’accent dans son allocution sur l’importance de ce projet qui s’inscrit dans le cadre de plusieurs projets menés au Maroc. «Nous avons différents projets au Maroc. Il y en a un concernant le renforcement des capacités des magistrats marocains et nous collaborons avec eux sur le développement d’un manuel pour optimiser leur capacité de documentation des cas de torture selon les standards internationaux», a précisé Lina Samni. Dignity pilote également un projet avec la Direction générale de l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) sur le suicide dans les prisons. Un autre projet est mené avec l’Association Adala. Lequel vise la coordination entre les médecins et les avocats pour développer une meilleure documentation des cas de torture. Par ailleurs, Lina Samni a assuré que le projet mené avec la section de l’OMDH à Fès vise à l’identification des cas de torture. La question qui s’impose maintenant est : pourquoi se concentrer sur les cas de torture ? Selon la représentante de Dignity, «la torture passe souvent sous silence. Celle à caractère politique est mise en avant ou médiatisée. Mais la torture qui cible les groupes marginalisés et vulnérables tels que les SDF, les jeunes, les femmes, reste dans l’ombre». Et d’ajouter : «Il y a une forme d’indifférence par rapport à ce groupe. C’est pour cela qu’on essaie de développer une visibilité de ces groupes. Donc, il faut aussi savoir que ce silence ou ce manque d’identification vient aussi de la victime elle-même. Elle hésite à partager son histoire par peur d’être stigmatisée, d’être humiliée ou tout simplement par honte, ou par peur de représailles». Pour cette raison, la représentante de Dignity a appelé au renforcement de l’identification des cas de torture notamment les cas invisibles. Pour elle, l’identification est l’étape préalable avant toute chose. Et cette opération doit être menée par « un groupe spécifique qu’on appelle les praticiens de première ligne». « Cette identification va nous permettre d’aider et d’orienter les victimes soit vers les services de documentation (associations des droits de l’Homme), soit vers les services de réhabilitation, soit vers la justice», conclut-elle. Fahd Ouazzani, avocat et membre de l’OMDH à Fès, a défini, quant à lui, dans son allocution la notion de torture en partant de l’article 231-1 du Code pénal marocain. Selon lui, le mot torture est souvent utilisé au sein de la société, mais juridiquement parlant, la torture comporte plusieurs éléments constitutifs essentiels: elle doit être commise par un fonctionnaire public causant une douleur ou des souffrances aiguës physiques ou mentales. Il a insisté également sur l’élément moral, c’est-à-dire sur le caractère intentionnel de la torture, et ce pour obtenir de la victime des renseignements, des indications ou des aveux. Pour sa part, le président de l’Association médicale pour la réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT), Abdelkrim Manouzi, a mis en avant le rôle important joué par l’AMRVT pour la réhabilitation des victimes des années de plomb depuis sa création. "Le Maroc a été témoin d'environ 50.000 victimes directes de torture depuis son accession à l'indépendance. Nous nous sommes efforcés de prendre en charge les victimes accueillies à l’AMVRT, avec l'aide de médecins bénévoles", a souligné Abdelkrim Manouzi. Il a également affirmé que l’AMVRT a "fourni environ 25.000 services médicaux aux victimes de torture, ciblant plus de 5.000 victimes». Il a en même temps exhorté l’Etat à assumer sa responsabilité dans la prise en charge des victimes en espérant que l’une des recommandations de l'IER soit concrétisée, à savoir la création d'un Centre national pour les victimes de la torture
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