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Percées diplomatiques et développement tous azimuts
Lancé en 1997 et entamé en 2002 avec un coût de réalisation global de 7,2 MMDH, le projet a été initié pour favoriser l'essor économique des provinces du Nord du Royaume en contribuant au désenclavement de la côte, à la consolidation des pôles économiques Tanger-Tétouan et Berkane-Oujda, et à l'émergence de nouveaux segments de tourisme (balnéaire et de montagne). Selon certaines sources, ce gigantesque projet pourrait générer près de 80.000 lits, 50.000 emplois directs et environ 200.000 indirects.
Des chiffres et des perspectives qui suscitent l'envie de la population d'une autre région du Maroc. En l'occurrence celles du Sud-Est, des vallées du Drâa, de Dadès, de Toudgha et du Ziz qui se demandent si le projet de construction du tunnel de Tizi N'Tichka reliant Marrakech à Ouarzazate pourra sortir un jour des tiroirs ?
En effet, depuis les années 70, les études concernant ce projet se succèdent. La première étude de faisabilité a été réalisée en 1974 suivie par une autre, financière et géotechnique, réalisée en 1996 par le département des travaux publics. Cette dernière a démontré que la distance Marrakech-Ouarzazate pourrait être réduite de 45 km avec un gain de temps de 40 minutes pour les poids légers et une heure pour les poids lourds. Malheureusement, cette étude est restée lettre morte comme la précédente.
Il faut attendre 2006, pour que le conseil provincial d'Ouarzazate décide de relancer le projet du tunnel de Tichka. Un bureau d'étude a été mobilisé à cet effet. Le nouveau projet prévoyait la liaison par tunnel de la commune de Siti Fatma à El Haouz et le douar Essour dans la commune de Tidili, l'ensemble sur une longueur de 10 km et 300 m et une largeur de 9 m et 65 cm. Le coût de l'opération était estimé à 200 milliards de centimes. Et il faut dire que la mise en œuvre du projet ne posait aucun problème particulier. Sept ans après, rien ne semble être fait.
Cependant, au cours de cette période, ce projet de tunnel s'est invité à un débat national et s'est imposé comme un problème prioritaire que les responsables vont devoir un jour ou l'autre accepter de traiter. En effet, vu son emplacement, sa morphologie et les conditions climatiques, la route du col de Tizi N'Tichka dite Nationale n° 9 est devenue l'une des routes les plus dangereuses du pays. En hiver, chaque interdiction de circulation sur cette route peut durer près de 20 heures et le nombre annuel de coupures peut s'élever à 15. De graves accidents ont souvent lieu avec des dégâts matériels et humains importants.
Le débat sur ce tunnel a pris également de l'ampleur du fait des conséquences néfastes sur l'essor économique de l'ensemble de la région Sud-est notamment les secteurs du tourisme, du commerce et de l'industrie cinématographique.
Une situation qui ne semble pas faire partie des priorités du gouvernement Benkirane. En effet, Abdelaziz Rebbah, ministre de l’Equipement et du Transport, a affirmé, lors de ses passages au Parlement, que ce projet de tunnel n’est pas pour demain vu son coût élevé et sa rentabilité non garantie.
A ce propos, il a indiqué que les premières estimations de ce projet ont atteint les 10 milliards de DH pour un tronçon de 10 km. Ce qui représente le double du coût du projet d’autoroute El Jadida-Safi dont le montant total est estimé à 6 milliards de DH. Pourtant, il a tenu à préciser qu’aucune décision n’a encore été prise et que de nouvelles études de faisabilité sont en cours. Pour combien de temps ? Personne ne le sait. Mais une question demeure : la fameuse politique du « Maroc utile » et du « Maroc inutile » pratiquée sous le Protectorat sera-t-elle toujours de mise ?