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Les crises sociales et économiques au Maroc : Un manque de vision stratégique et l'urgence d'une refonte des modes de gestion
Que la motivation majeure soit d'ordre politique ou économique ou les deux à la fois sur fond de demandes sociales de plus en plus croissantes et pressantes, le Royaume du Maroc s'apprête durant les mois à venir à procéder à une large et ambitieuse réforme de la région. Une nouvelle réforme faisant de la région un système de développement intégré permettant la conjugaison des efforts locaux pour une opportune contribution à la modernisation des structures de l'Etat ainsi que l'instauration effective de la culture de la bonne gouvernance territoriale. La perception de la régionalisation comme option stratégique de meilleure gestion suppose a priori la réponse à plusieurs interrogations dont trois fondamentales :
- Quel est le rôle joué par la région actuellement ? Les initiatives du découpage régional inaugurées par le Maroc depuis 1971 en passant par celles de 1984 et 1997 n'ont pas permis le dépassement du caractère administratif sur fond de déséquilibres de pouvoirs et de compétences entre le centre et les régions, ce qui a aggravé les carences en matière de développement, et en l'absence également de l'émergence d'élites locales
- Quelle régionalisation voulons-nous ? Il s'agit d'un choix futuriste dicté par des considérations démocratiques et économiques qu'impose toute approche de décollage réussi notre pays qui a adhéré à cette voie est appelé à s'auto-offrir les moyens susceptibles à même que la région se transforme réellement et durablement en un espace d'expression et de représentativité politique, et un environnement en mesure de cheminer des politiques publiques coordonnées et intégrées.
- Comment y parvenir ? Sur la base d'une vision globale fondée sur une approche conciliante, intelligente et porteuse entre les volets politiques, culturels, économiques et sociaux où le citoyen est le point nodal.
Il ressort de la lecture plurielle du contenu du discours Royal du 3 janvier 2010 que le modèle marocain de la régionalisation qui sera retenu vise la création d'un mode de régionalisation avancée dans le cadre de l'initiative d'autonomie interne qui sera appliquée dans nos provinces du Sud et un deuxième mode de régionalisation intéressant le reste des régions du Royaume dans le cadre de la préservation et du respect des constances de la nation.
Ceci dit, il faut avouer que le Maroc qui s'est engagé résolument, ces dernières années, dans un processus de modernisation administrative dans lequel les paramètres de la régionalisation sont aujourd'hui au centre des débats, continue encore à cultiver une certaine fébrilité et un manque d'audace. Certes, le poids de l'histoire est toujours là mais n'explique pas tout. Pour s'en apercevoir, la majorité des conseils communaux, provinciaux et régionaux donne l'image inadéquate sinon l'antithèse d'une entité régionale devant être comme lieu de déconcentration et de consultation. La gestion des collectivités locales et l'intervention de l'Etat en l'absence d'une véritable culture démocratique et de mécanismes bien définis et bien huilés en conformité avec la loi et sa stricte application, en plus de l'observation vigilante quant à l'exécution des plans de développement retenus quand ils existent, sont là pour nous rappeler que toute réforme de la région doit tenir compte tout d'abord de ces nombreuses défaillances…
Le décollage d'un projet régional efficient passe à mon sens par :
- Une révision radicale des rôles des institutions territoriales (dont notamment les conseils provinciaux et régionaux) par la définition et la précision des prérogatives et des missions à même qu'elles soient complémentaires, et éviter l'effritement des ressources et des potentialités;
- Un nouveau découpage qui reflète l'harmonie et la coexistence entre les différentes composantes de la spatialité régionale notamment celles humaines. surtout que les collectivités humaines régionales unies par des liens ethniques et culturels sur fond de solidarité compte tenu de l'existence de facteurs historiques, sociaux, économiques et géographiques, et sont liées par un seul devenir collectif jouent un rôle capital dans la promotion de l'économie régionale, et la participation avec enthousiasme et dynamisme dans l'opération du développement global. Cependant, la région ne devrait pas être un cadre étroit, puisque du point de vue spatial, elle est la structure intermédiaire entre le niveau local et le niveau national, un cadre géographique aussi large que diversifié sur le plan ressources, potentialités et savoir-faire à même de catalyser les synergies;
- La responsabilisation de la présidence régionale, en la dotant d'un arsenal juridique approprié.
- La perception de l'institution du wali comme appareil exécutif représentant l'Etat pour une meilleure coordination, un rigoureux contrôle dans le cadre de la bonne gouvernance;
- Les redéfinitions précises des rôles, attributions et compétences pour éviter toute confusion et garantir la durabilité de la réforme. En effet, l'affermissement de l'institution régionale passe par la confirmation de compétences économiques notamment dans la réalisation d'investissement d'infrastructure et de coordination d'investissements d'Etat, des provinces et des communes dans la région;
- Le divorce avec les réflexes archaïques à la lumière des expériences passées au niveau de l'intervention et de la gestion des collectivités locales, provinciales et régionales. Pour ce, les compétences régionales doivent intervenir dans des axes d'intervention privilégiés;
- L'aménagement de l'espace régional par l'élaboration du plan de la région, en concertation avec les collectivités de base et intermédiaires et sur des fondements de politiques générales liées à l'espace et à la production des richesses;
- L'association des régions à leur développement économique et social en repensant la planification ; en activant la recherche action à travers des partenariats; en mettant en place les mécanismes d'attraction de l'investissement national et étranger ;
- La promotion des actions et des réalisations interrégionales;
- L'initiation d'une dynamique macro-spatiale des stratégies locales économiques disproportionnées;
- Et enfin mettre un terme aux divers dysfonctionnements dont la multiplicité des opérations d'aménagement et absence de coordination interventionnisme croissant de l'Etat et inertie les collectivités locales.
Si enfin, la vision globale de la régionalisation marocaine a pour noble objectif un développement égal et intégré permettant l'exploitation exemplaire des ressources et potentialités des régions, elle ne serait concrètement porteuse sans un véritable diagnostic des expériences antérieures en palliant les défaillances. Prévoir des garanties permettant la gestion de la région par le truchement d'organes de gouvernance élus démocratiquement. Encore faut-il que cette vision permette l'équilibre, la complémentarité entre les régions, la valorisation des ressources humaines où les élites locales auront un rôle majeur et enfin cette interrogation : est-ce que cet ambitieux projet de régionalisation pour qu'il le soit connaîtra-t-il des révisions en matière de prérogatives et de compétences de certaines institutions et de textes juridiques s'y rapportant? Pour ce faire tirer la quintessence qui s'impose à la lumière des expériences communales marocaines vécues.
*Président du Centre marocain
du développement local
- Quel est le rôle joué par la région actuellement ? Les initiatives du découpage régional inaugurées par le Maroc depuis 1971 en passant par celles de 1984 et 1997 n'ont pas permis le dépassement du caractère administratif sur fond de déséquilibres de pouvoirs et de compétences entre le centre et les régions, ce qui a aggravé les carences en matière de développement, et en l'absence également de l'émergence d'élites locales
- Quelle régionalisation voulons-nous ? Il s'agit d'un choix futuriste dicté par des considérations démocratiques et économiques qu'impose toute approche de décollage réussi notre pays qui a adhéré à cette voie est appelé à s'auto-offrir les moyens susceptibles à même que la région se transforme réellement et durablement en un espace d'expression et de représentativité politique, et un environnement en mesure de cheminer des politiques publiques coordonnées et intégrées.
- Comment y parvenir ? Sur la base d'une vision globale fondée sur une approche conciliante, intelligente et porteuse entre les volets politiques, culturels, économiques et sociaux où le citoyen est le point nodal.
Il ressort de la lecture plurielle du contenu du discours Royal du 3 janvier 2010 que le modèle marocain de la régionalisation qui sera retenu vise la création d'un mode de régionalisation avancée dans le cadre de l'initiative d'autonomie interne qui sera appliquée dans nos provinces du Sud et un deuxième mode de régionalisation intéressant le reste des régions du Royaume dans le cadre de la préservation et du respect des constances de la nation.
Ceci dit, il faut avouer que le Maroc qui s'est engagé résolument, ces dernières années, dans un processus de modernisation administrative dans lequel les paramètres de la régionalisation sont aujourd'hui au centre des débats, continue encore à cultiver une certaine fébrilité et un manque d'audace. Certes, le poids de l'histoire est toujours là mais n'explique pas tout. Pour s'en apercevoir, la majorité des conseils communaux, provinciaux et régionaux donne l'image inadéquate sinon l'antithèse d'une entité régionale devant être comme lieu de déconcentration et de consultation. La gestion des collectivités locales et l'intervention de l'Etat en l'absence d'une véritable culture démocratique et de mécanismes bien définis et bien huilés en conformité avec la loi et sa stricte application, en plus de l'observation vigilante quant à l'exécution des plans de développement retenus quand ils existent, sont là pour nous rappeler que toute réforme de la région doit tenir compte tout d'abord de ces nombreuses défaillances…
Le décollage d'un projet régional efficient passe à mon sens par :
- Une révision radicale des rôles des institutions territoriales (dont notamment les conseils provinciaux et régionaux) par la définition et la précision des prérogatives et des missions à même qu'elles soient complémentaires, et éviter l'effritement des ressources et des potentialités;
- Un nouveau découpage qui reflète l'harmonie et la coexistence entre les différentes composantes de la spatialité régionale notamment celles humaines. surtout que les collectivités humaines régionales unies par des liens ethniques et culturels sur fond de solidarité compte tenu de l'existence de facteurs historiques, sociaux, économiques et géographiques, et sont liées par un seul devenir collectif jouent un rôle capital dans la promotion de l'économie régionale, et la participation avec enthousiasme et dynamisme dans l'opération du développement global. Cependant, la région ne devrait pas être un cadre étroit, puisque du point de vue spatial, elle est la structure intermédiaire entre le niveau local et le niveau national, un cadre géographique aussi large que diversifié sur le plan ressources, potentialités et savoir-faire à même de catalyser les synergies;
- La responsabilisation de la présidence régionale, en la dotant d'un arsenal juridique approprié.
- La perception de l'institution du wali comme appareil exécutif représentant l'Etat pour une meilleure coordination, un rigoureux contrôle dans le cadre de la bonne gouvernance;
- Les redéfinitions précises des rôles, attributions et compétences pour éviter toute confusion et garantir la durabilité de la réforme. En effet, l'affermissement de l'institution régionale passe par la confirmation de compétences économiques notamment dans la réalisation d'investissement d'infrastructure et de coordination d'investissements d'Etat, des provinces et des communes dans la région;
- Le divorce avec les réflexes archaïques à la lumière des expériences passées au niveau de l'intervention et de la gestion des collectivités locales, provinciales et régionales. Pour ce, les compétences régionales doivent intervenir dans des axes d'intervention privilégiés;
- L'aménagement de l'espace régional par l'élaboration du plan de la région, en concertation avec les collectivités de base et intermédiaires et sur des fondements de politiques générales liées à l'espace et à la production des richesses;
- L'association des régions à leur développement économique et social en repensant la planification ; en activant la recherche action à travers des partenariats; en mettant en place les mécanismes d'attraction de l'investissement national et étranger ;
- La promotion des actions et des réalisations interrégionales;
- L'initiation d'une dynamique macro-spatiale des stratégies locales économiques disproportionnées;
- Et enfin mettre un terme aux divers dysfonctionnements dont la multiplicité des opérations d'aménagement et absence de coordination interventionnisme croissant de l'Etat et inertie les collectivités locales.
Si enfin, la vision globale de la régionalisation marocaine a pour noble objectif un développement égal et intégré permettant l'exploitation exemplaire des ressources et potentialités des régions, elle ne serait concrètement porteuse sans un véritable diagnostic des expériences antérieures en palliant les défaillances. Prévoir des garanties permettant la gestion de la région par le truchement d'organes de gouvernance élus démocratiquement. Encore faut-il que cette vision permette l'équilibre, la complémentarité entre les régions, la valorisation des ressources humaines où les élites locales auront un rôle majeur et enfin cette interrogation : est-ce que cet ambitieux projet de régionalisation pour qu'il le soit connaîtra-t-il des révisions en matière de prérogatives et de compétences de certaines institutions et de textes juridiques s'y rapportant? Pour ce faire tirer la quintessence qui s'impose à la lumière des expériences communales marocaines vécues.
*Président du Centre marocain
du développement local