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« Le Royaume du Maroc est en désaccord avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et non pas avec l'Organisation des Nations unies », a tenu à souligner le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération lors d'une conférence de presse jeudi dernier à New York et rapporté par MAP.
« Face aux dérapages répétés de Ban Ki-moon, lors de sa dernière visite dans la région, et à ses agissements incompatibles avec les responsabilités et la mission de secrétaire général qui l'astreignent à un devoir d'équidistance et d'objectivité, il y a eu une réaction logique et naturelle de la part du gouvernement du Maroc qui s'est vivement élevé contre ses dérapages », a indiqué le ministre devant les représentants des médias accrédités à New York.
Le secrétaire général de l'Onu « cherche à orienter l'opinion publique internationale et les membres du Conseil de sécurité sur la base de son affect personnel », s'est indigné le responsable marocain, en soulignant que le secrétaire général des Nations unies n'a pas à exprimer de réactions personnelles de par la nature de sa fonction. « Pis encore, Ban Ki-moon cherche aussi à orienter la situation vers une confrontation entre le Maroc et l'Organisation des Nations unies pour justifier l'injustifiable », a déploré le ministre.
La forfaiture de Ban Ki-moon divise le Conseil de sécurité
Face à cette situation inédite dans les annales des Nations unies et de la fonction de secrétaire général de l'Onu, les deux chambres du Parlement se sont réunies en session extraordinaire, a-t-il rappelé, ajoutant que dans ce même élan, pas moins de trois millions de citoyens marocains ont pris part à des manifestations pacifiques contre les déclarations « inadmissibles » du SG de l'Onu.
Suite à ces développements, a poursuivi Mezouar, « j'ai demandé, conformément aux Très Hautes instructions de Sa Majesté le Roi, une entrevue avec le secrétaire général des Nations unies, que j'ai effectivement vu, lundi dernier, dans l'objectif de lui faire part de la vive condamnation du gouvernement du Royaume du Maroc de ses agissements et de lui demander des clarifications à ses dérapages et à ses propos outrageux, qui blessent les sentiments de l'ensemble du peuple marocain ».
« J'ai dans ce contexte pris contact avec la majorité des pays membres du Conseil de sécurité pour les informer de ces dérapages », a ajouté le ministre.
Il a également saisi l’occasion pour prendre à témoin la communauté internationale et les membres du Conseil de sécurité au sujet des inepties et des actions injustifiées de Ban Ki-moon, ajoutant que le Maroc, après avoir constaté l'obstination de ce dernier qui a refusé de présenter ses excuses et retirer notamment le terme « occupation » qu'il a utilisé pour qualifier le recouvrement par le Maroc de son intégrité territoriale, le Royaume a répondu à travers « deux décisions essentielles à effet immédiat ».
Il a cité, à cet égard, « une réduction significative, dans les jours qui viennent, d'une grande partie de la composante civile et plus particulièrement le segment politique de la Minurso », précisant qu'une liste avait été à ce sujet adressée, mercredi, au secrétariat général de l'ONU.
La deuxième décision, a poursuivi le ministre, porte sur « l'annulation de la contribution volontaire qu'accorde le Maroc au fonctionnement de la Minurso qui s'élève à quelque trois millions de dollars ».
« Le retrait des contingents marocains engagés dans les opérations de maintien de la paix faisait l'objet d'un examen », a-t-il rappelé, annonçant que « suite aux interventions de pays membres du Conseil de sécurité et des pays où les FAR sont stationnées, qui ont unanimement salué les contingents marocains et leur grand professionnalisme, le Maroc a décidé de surseoir, à ce stade, à cette décision et de respecter ces réactions positives». Mais il a « pris des décisions … irrévocables (...et . d'autres décisions sont à l'étude » , a-t-il précisé en substance.
Il n'est pas acceptable, a ajouté le ministre, que le SG de l'Onu fasse croire que le Maroc a manqué de respect pour les Nations unies en tant qu'institution.
Le ministre a rappelé l'engagement constant du Maroc en faveur des Nations unies et le sacrifice suprême consenti par les soldats marocains morts sous la bannière de l'Onu pour défendre les idéaux de la Charte.
Le chef de la diplomatie marocaine a, en outre, indiqué que la visite au Maroc du SG de l'ONU n'est pas d'actualité « et ce suite au communiqué qu'il a diffusé après la réunion de lundi et étant donné que Ban Ki-moon n'a pas entrepris de geste qui va dans le sens de l'apaisement ».
« En conclusion, le secrétaire général essaie de se présenter en victime, alors qu'il est seul responsable de l'exacerbation d'une situation qui était calme dans la région », a-t-il insisté. Ses propos hasardeux et ses agissements irresponsables n'ont fait qu'attiser la tension dans cette partie du monde qui n'en avait pas besoin, a regretté le ministre.
Après cette série de réactions fermes et les mesures de rétorsion prises par le Royaume, une réunion du Conseil de sécurité devait se tenir vendredi soir pour débattre de la situation.
La veille, le Conseil avait exprimé, lors des consultations à huis clos qu’il a tenues, son inquiétude sans, toutefois se mettre d'accord sur une position commune.
Son président, l'ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins, a précisé à ce propos que chaque membre du Conseil individuellement va dialoguer avec le Maroc pour tenter de «stabiliser la situation» et de «la faire évoluer de manière positive ».
Il n'a toutefois pas exprimé de soutien public au secrétaire général Ban Ki-moon, ni enjoint Rabat de revenir sur sa décision de couper les vivres à la Minurso et de déclarer persona non grata l'essentiel de son personnel civil international, au risque de la paralyser.
Au cours du débat, la France, l'Espagne, l'Egypte, le Japon ou le Sénégal ont pris le parti de Rabat, ont indiqué des diplomates à l’AFP.
Le secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltma, a averti le Conseil au début de la réunion que les mesures de rétorsion marocaines «vont rendre (la Minurso) incapable de remplir son mandat» tout en affirmant que si la mission est empêchée de fonctionner, cela pourrait menacer la paix et la sécurité régionales.
Toujours selon des diplomates, M. Feltman a souhaité «un retour à une relation normale» avec Rabat.