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En revanche, les partisans d’une stratégie prudente et donc d’un repli au moment de la transition attaque-défense se basent avant tout sur une solidité et une rigueur défensives. Le football total est l’une des stratégies les plus célèbres de l'histoire du foot. On parle du cattenacio dont la paternité est régulièrement attribuée à la Grande Inter des années 60 et son entraîneur Helenio Herrera, alors qu’en réalité, il a vu le jour quand Gipo Viani l’a mis en place avec Salertina, dans l'immédiat après-guerre.
De toute évidence, quand une équipe forme un bloc défensif devant sa surface de réparation, la ligne de récupération du ballon est beaucoup plus basse en comparaison avec celle du football total. Des stratégies qui demandent donc des ressources physiques dissemblables pour répondre aux différences en termes de courses et de distances parcourues. Des disparités qui affectent forcément la préparation physique. Yassine Talkoucht, préparateur physique de l’Olympique Club de Safi, le confirme.
En partant de ce principe, quelles sont les caractéristiques de la préparation physique d’une équipe adepte du football total ? Réponse de Yassine Talkoucht : «La préparation physique sera axée sur la vitesse avec des exercices à haute intensité dont les distances peuvent atteindre 33 mètres à parcourir en moins de cinq secondes». Mais pas que. Le préparateur physique du quart de finaliste de la Coupe arabe des clubs champions précise que les autres cycles n’excluent pas pour autant la vitesse : «Si le cycle de vitesse est privilégié par rapport aux autres (aérobie*, force, endurance…), les joueurs ont également au programme des exercices incluant la vitesse quand interviennent les cycles aérobie et de force».
Et pour cause. Il est illusoire de penser qu’une équipe peut presser haut pendant 90 minutes. « C’est la raison pour laquelle, elle doit posséder une palette tactique large mais aussi des caractéristiques physiques complètes afin de pouvoir s’adapter à n’importe quelle situation et surtout s’accorder des plages de récupération entre les séquences de pressing, sinon les joueurs n’auront plus d’énergie en seconde mi-temps », souligne le préparateur physique de l’OCS qui a tenu par la même occasion à mentionner l’importance de la pliométrie** basse.
Aux antipodes du pressing haut, les courses imposées par le bloc bas sont forcément beaucoup plus longues. Vous en conviendrez, ce n’est pas la même histoire quand on récupère le ballon à 20 mètres du but adverse ou à 80 mètres comme c’est le cas des équipes adeptes du catennacio et ses variantes. Par ricochet, la préparation physique est également divergente. «Outre des courses plus longues, le bloc bas est une stratégie défensive qui fait la part belle au glissement latéral», ajoute notre interlocuteur, avant d’expliquer que «dans ce contexte, le cycle aérobie est dominant par rapport aux cycles de force et de vitesse». A cela, Yassine Talkoucht ajoute que la préparation physique des joueurs diffère selon qu’ils soient attaquants, milieux de terrain ou défenseurs, à cause des distances parcourues mais aussi de leurs intensités. «Quand tu récupères le ballon dans tes propres 30 m, la transition offensive s’effectue via des contres. Des contres dont les courses atteignent 30 m pour la ligne d’attaque. Contrairement aux défenseurs et à un degré moindre aux milieux de terrain, les attaquants doivent se projeter rapidement dans les espaces libres», précise-t-il.
Néanmoins, l’imprévisibilité du football oblige là aussi les joueurs à avoir une force d’adaptation. «Il faudrait les préparer physiquement au style de jeu mis en place par leur entraîneur mais aussi à celui de leurs adversaires. Ils peuvent par exemple rencontrer une équipe qui use du jeu direct vers un avant-centre pivot qui sert d’appui, avec des passes longues, d’où l’importance d’accompagner les exercices d’aérobie par un travail de force et de pluométrie», nuance en conclusion le préparateur physique de l’OCS.
* La capacité aérobie : Elle est mesurée en watts et c’est la durée pendant laquelle un sujet peut soutenir un effort sollicitant le pourcentage le plus élevé possible du VO2 max.
** La pliométrie : On parle d'une action musculaire pliométrique lorsqu'un muscle qui se trouve dans un état de tension est d'abord soumis à une contraction excentrique (allongement musculaire), puis à une contraction concentrique (raccourcissement musculaire). La pliométrie vise à améliorer le cycle "étirement-raccourcissement" ou stretch-shortening cycle.