La protection sociale, pierre angulaire du nouveau modèle de développement

Habib El Malki: La responsabilité des entreprises est un critère essentiel de la bonne gouvernance et un indicateur de réussite et de citoyenneté


Mourad Tabet
Mercredi 25 Décembre 2019

La question sociale et plus particulièrement la protection sociale doit être au cœur du nouveau modèle de développement. C’est ce qu’a affirmé Habib El Malki, président de la Chambre des représentants lors d’une journée d’étude organisée hier au siège du Parlement à Rabat sur « Le système de protection sociale au Maroc ». Dans son allocution prononcée en l’occasion, il a mis l’accent sur l’importance de cette rencontre organisée « quelques jours après la nomination de S.M le Roi Mohammed VI de la Commission chargée d’élaborer le nouveau modèle de développement ». Lequel permettra de garantir les droits sociaux des citoyens, a-t-il affirmé en rappelant que S.M le Roi avait mis l’accent sur cet aspect dans son discours du Trône de 2018 en soulignant que « l’ampleur du déficit social et les modalités de réalisation de la justice sociale et territoriale sont parmi les principales raisons qui nous ont incité à appeler, dans le discours d’ouverture du Parlement, au renouvellement du modèle de développement national ». Le président de la Chambre des représentants a également souligné l’importance de l'arsenal juridique concernant la protection sociale au Maroc, affirmant que celle-ci ne doit pas seulement être améliorée et modifiée, mais qu’elle a également «besoin de mécanismes qui la rendent plus harmonieuse en termes de contenu et de services », a-t-il précisé. Il a, par ailleurs, noté que le système national de protection sociale «se distingue par sa multiplicité, sa division, sa précarité et sa faiblesse et n'inclut pas toues les couches sociales ». Ces aspects ont un impact négatif sur nombre de celles-ci, induisent la dispersion des ressources et amenuisent grandement l'effet des dépenses publiques sur la protection sociale. « Ce qui rend notre système faible en termes d’efficacité et d'effet envisagé, c'est qu’il a besoin de plus de cohérence, de transversalité, d'unification des politiques et de mobilisation des ressources. Il est donc nécessaire d'en faire un levier pour réduire les inégalités sociales et non pas un moyen de les perpétuer et de les reproduire ; un levier pour prévenir la précarité et la pauvreté et non pas un mécanisme pour les pérenniser », a-til mis en exergue. Selon le président de la Chambre des représentants, il ne faut pas considérer les dépenses de protection sociale comme un « coût superflu», mais «elles devraient être considérées comme une opportunité pour relancer de nouvelles dynamiques dans la société, une sorte de moyen de redistribution des richesses, un mécanisme de solidarité entre les classes et entre les générations, un investissement social productif et un moyen de promouvoir la cohésion et la stabilité sociale ». La protection sociale, a-t-il ajouté, n’est pas l’apanage de l’Etat seulement, mais aussi des entreprises privées. « Si l'Etat a le devoir d'assurer la mise en place, la généralisation et la pérennité du système de protection sociale, les entreprises privées ont la responsabilité de contribuer à son renforcement et à son financement, car la responsabilité sociale des entreprises est aujourd'hui un critère essentiel de la bonne gouvernance et un indicateur de réussite et de citoyenneté », a souligné Habib El Malki. Il convient de souligner que cette journée d’étude a été organisée par la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants. La plateforme qui a été distribuée lors de cette journée a mis en relief le fait que l’article 31 de la Constitution 2011 a consacré plusieurs droits sociaux. En effet, cet article stipule que « l'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits : aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l'Etat... ». Ce document a également mis en avant le fait que le programme gouvernemental comprend un paragraphe concernant la couverture médicale qui doit concerner d’autres catégories sociales comme les médecins, les avocats, les pharmaciens, les notaires, les ingénieurs... Selon ses organisateurs, l’objectif de cette journée d’étude est d’appeler toutes les parties concernées par la couverture médicale à ouvrir un dialogue « sérieux et franc » à son propos. 


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