La progression de l’égalité des genres ferait gagner 12.000 milliards de dollars à la croissance mondiale

Un gain économique qui profitera aux pays développés et émergents, selon le McKinsey Global Institute


Alain Bouithy
Jeudi 10 Mars 2016

Une étude qui en dit long sur le pouvoir et les avantages de la parité. Selon un récent rapport du McKinsey Global Institute (MGI), « The power of parity : How advancing women’s equality can add $12 trillion in global growth », la contribution des femmes à la croissance du PIB mondial pourrait doubler dans les dix prochaines années. Elle devait apporter 12.000 milliards de dollars au PIB mondial d’ici à 2025, affirme le Centre d’études économiques du cabinet McKinsey.
C’est une excellente nouvelle qui vient confirmer ce que bien d’analystes et observateurs avertis présentaient déjà mais que bon nombre de misogynes et détracteurs de la parité feignaient toujours de l’ignorer.
Comme le soutient Jonathan Woetzel, directeur du McKinsey Global Institute, « ce rapport montre tout ce que l’économie globale peut gagner de l’accélération des réformes en vue de la parité entre les sexes».
En effet, « combler – ou au moins réduire – l’inégalité mondiale entre les femmes et les hommes ne serait pas seulement équitable dans le sens le plus large du terme, mais pourrait aussi avoir bien plus d’impact économique que ne le laissaient entendre les estimations passées », assure cette institution fondée en 1990.
Le McKinsey Global Institute, qui s’est fixé, entre autres buts, de développer une compréhension fine et approfondie de l’évolution de l’économie mondiale à travers une combinaison d’approches macro- et microéconomiques, explique  que « si chaque pays du monde devait connaître la même progression vers l’égalité hommes-femmes que le pays le plus avancé de sa région en termes d’amélioration de la parité, l’augmentation de la croissance du PIB mondial pourrait atteindre 12.000 milliards de dollars en 2025 ».
Ce gain considérable correspondrait ainsi « aux PIB actuels combinés du Japon, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, et à 1 point  pour cent supplémentaire sur la croissance annuelle du PIB mondial », ajoute le cabinet soulignant que la contribution des femmes à la croissance du PIB entre 2014 et 2025 équivaudrait alors à peu près le double de celle qu’on observerait en cas de statu quo.
Pour bien comprendre, les auteurs du rapport expliquent que dans le scénario « best-in-region », où tous les pays d’une région donnée s’aligneraient sur le meilleur pays de la région en termes de progression de l’égalité hommes-femmes, les pays développés comme les pays émergents pourraient tirer des avantages économiques considérables.
Selon les données en provenance de 46 des 95 pays analysés, « le PIB pourrait être de 10% plus élevé que dans les projections actuelles. Le plus grand potentiel de croissance du PIB 2025 serait alors observé en Inde et en Amérique latine ».
Mieux, dans le scénario de « full-potential », dans lequel les femmes joueraient un rôle équivalent à celui des hommes sur le marché du travail, l’Institut indique que la croissance pourrait atteindre 28 000 milliards de dollars sur le PIB mondial en 2025, ce qui représenterait 26%.
Ce qui est énorme puisqu’un tel impact correspondrait à « l’équivalent de la taille actuelle des économies américaine et chinoise réunies ».  Il faut cependant souligner que cette estimation du potentiel du gain économique global que représenterait une parité totale au niveau mondial correspond au double des estimations provenant d’autres études. « Ce qui est justifié par la prise en compte par le MGI d’une perspective plus exhaustive de l’inégalité au travail, intégrant non seulement le taux de participation des femmes à la vie active, mais aussi le nombre d’heures travaillées et la représentation des femmes dans chaque secteur ».
McKinsey Global Institute précise que ce rapport s’est basé sur l’analyse de 15 indicateurs dans 95 pays qui abritent plus de 93% de la population féminine mondiale et génèrent 97% du PIB mondial.
« Ces indicateurs, précise-t-il, couvrent des aspects économiques, sociaux, légaux, politiques et physiques de l’égalité entre les sexes », ajoutant que cette recherche indique que 40 des 95 pays analysés enregistrent des niveaux élevés à très élevés d’inégalités sur au moins la moitié des indicateurs.
Enfin, si le développement économique permet à certains pays de réduire les écarts entre les femmes et les hommes, Anu Madgavkar, un collaborateur senior du MGI, basé à Mumbai estime pour sa part que « le progrès sur 4 indicateurs en particulier – le niveau d’éducation, l’inclusion financière et digitale, la protection légale et la réduction du travail non rémunéré des femmes – pourrait aider à accélérer la progression. »


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