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C’est à près de trois kilomètres de profondeur dans une crevasse d’Afrique du Sud que la plus vieille eau du monde ruisselle. C’est ce qu’a révélé hier à Washington une équipe internationale de scientifiques à la conférence de l’American association for the advancement of science. En effet, ceux-ci ont trouvé des nouvelles preuves pour attester que l’eau souterraine des collines du Witwatersrand y est piégée depuis plusieurs millions d’années.
D’après leur étude publiée dans la revue Chemical Biology, c’est la composition chimique très particulière de l’eau qui a permis de conclure sur son histoire. Et plus particulièrement : la présence de néon un gaz rare dilué. Au vu du profil peu commun de l‘élément, les scientifiques ont déterminé que celui-ci ne pouvait provenir que de la roche. “Notre étude a montré qu’un peu de néon s’est échappé de la roche, pour se dissoudre graduellement puis s’accumuler dans les eaux des crevasses. Un phénomène qui ne peut se produire que dans les eaux isolées de la surface pendant extrêmement longtemps”, a expliqué lors de la conférence le Pr Barbara Sherwood Lollar qui a conduit les analyses. De même, la “signature” chimique des autres composés et la haute salinité de l’eau indiquent que celle-ci n’a eu aucun contact avec les eaux de surface.
Selon les chercheurs, l’eau isolée serait ainsi un “environnement unique” et abriterait le plus profond écosystème microbien connu sur Terre. Des organismes qui évolueraient totalement indépendamment de la lumière du soleil grâce à l’énergie chimique libérée par la roche. “Il est évident que la longue période d’isolation a affecté leur évolution”, a précisé le Pr Lollar avant d’ajouter qu’ils espéraient désormais poursuivre les recherches avec l’aide de collègues microbiologistes.