La philosophie et le dialogue, quel horizon?


Par Nadia El Mous
Lundi 24 Février 2014

La philosophie et le dialogue, quel horizon?
La question de philosophie et dialogue nous introduit dans des horizons de réflexions si délicates. On peut penser que l’union entre la philosophie et le dialogue est intime. Mais, d’où vient l’importance de l’acte philosophique ? 
Lorsque l’Homme vit une crise de communication dite dialogue, la philosophie (sagesse) intervient dans cet embarras pour donner la solution qui n’est autre ici que l’acceptation de l’Autre. A cet égard, la philosophie inscrit tous les actes humains dans le mouvement communicatif, pour une bonne interprétation de ces derniers. Autrement dit, une bonne philosophie de «faire» aboutit à un bon dialogue. Ceci dit, les philosophies de soi et de l’existence sont les fondements d’une bonne communication. En guise d’explication, la philosophie n’est plus un moyen pour connaître ou savoir mais un moyen pour exister, créer d’autres vies dont l’être peut arriver à se connaître lui-même et l’Autre.
Il va sans dire que l’Homme dans son projet existentiel doit essayer de lier la philosophie (sagesse) et le dialogue, s’il veut réduire la distance entre le moi et l’Autre. La raison invoquée : la philosophie est une base pour une bonne construction de soi et de son existence. Tout se passe ici comme si chaque élément ne pouvait pas exister en dehors de l’Autre. Ainsi, le rapport entre ces deux notions devient une relation d’intégration plutôt que de rejet.
Ceci dit, si la philosophie est un moyen qui a réussi à libérer la pensée humaine ; le dialogue, quant à lui, est parvenu à unir les différentes pensées universelles. Telle est la leçon de la philosophie.
On peut évoquer un exemple pour donner plus d’éclairage à cette relation très étroite entre la sagesse et le dialogue. Dans ce cadre, nous pensons à un sujet qui n’est plus un tabou, à savoir l’expression du désir.
Instaurer un dialogue peut sembler être une démarche d’une grande simplicité. Quoi de plus simple en effet que de parler à l’Autre, de lui exprimer ses vues, ses sentiments, ses désirs, ses attentes… ? Quoi de plus simple également que d’écouter l’autre nous parler de lui, de ses rêves, de sa vision de la vie ?
Tout cela peut paraître tellement simple! Et pourtant, les plus grandes tragédies que l’humanité ait connues sont nées d’un refus de dialogue. La sexualité est un exemple parmi d’autres. Cette dernière devient notre obsession, on ne parle plus d’amour, de respect, on ne parle que du corps. Cela veut dire que si la sextualité va bien, le couple aussi. C’est vrai que la sextualité est une manière parmi d’autres d’exprimer l’amour, mais on oublie qu’il s’agit d’une union entre deux cœurs, deux âmes avant d’être une union entre deux corps. La psychanalyste Amal Chabach, en tant que sexologue, dit dans ce sens : «Il faut voir la vision holistique, sans se limiter à la vision de deux corps qui se frottent».
Oui, la philosophie qui se base sur la sagesse intervient dans le cas des problèmes de communication pour aider les couples à surmonter et à changer leur perception sexuelle, en responsabilisant et la femme et l’homme, au niveau de ce type de relation voire de communication.
L’on devient plutôt impatient, l’on a hâte de  répondre à la question suivante : est-ce que l’amour et le sexe ne prennent pas la même place dans la vie du couple? Certainement, car, si on réfléchit concrètement, on découvre vite que la femme accorde une grande importance à l’amour. Le sexe n’est qu’un moyen d’exprimer cet amour. Par contre, l’homme, surtout l’homme oriental, ne croit pas à cette relation d’amour. Une autre leçon que nous offre la philosophie, entre autres, dans ce cadre est celle de l’acceptation de l’Autre, de ses désirs, ses attentes…
Pour parvenir à une bonne communication avec l’Autre, qu’il soit homme ou femme et même avec soi-même, il faut penser l’Autre et le moi avec un tant soit peu de sagesse. Des penseurs contemporains tels que Sartre, Merleau-Ponty placent le soi, l’Autre et le monde au centre de leurs réflexions, dans une tentative de participer à ce mouvement historique que connaît la théorie de la communication. Le dialogue, à son tour, doit se baser sur une pensée philosophique. Car, avant de parler, il faut savoir écouter. Et pour bien écouter, il faut comprendre celui qui est en face de nous.  Le comprendre, mais comment ? Seule une pensée philosophique saine peut permettre une telle compréhension. Une pensée qui accepte l’Autre dans sa différence. Et qui utilise des outils adaptés pour cette entreprise difficile.
La philosophie était et restera toujours un bon moyen de comprendre l’Autre et surtout l’accepter, afin de s’adapter à sa personnalité pour construire les meilleures relations possibles.


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