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La militante des droits de l'homme, qui informait les médias russes des atteintes commises par les services de sécurité en Tchétchénie, a été enlevée mercredi matin par des inconnus à Grozny, la capitale, et retrouvée morte quelques heures plus tard en Ingouchie voisine. "Je sais avec certitude qui est responsable du meurtre de Natalia (...) Son nom est Ramzan Kadirov", écrit Oleg Orlov, président de Memorial, sur le site internet de l'organisation (www.memo.ru).
"Ramzan avait déjà menacé et insulté Natalia, qu'il considérait comme une ennemie personnelle", poursuit-il. Le président tchétchène, cité par Interfax, avait jugé un peu plus tôt que les auteurs de ce crime "monstrueux" ne méritaient "aucun soutien" et devaient subir "un châtiment digne des criminels les plus cruels". A Moscou, son homologue russe Dmitri Medvedev s'est dit "indigné" et a ordonné l'ouverture d'une enquête. Plusieurs assassinats de militants des droits de l'homme et de journalistes russes ont soulevé récemment l'indignation de la communauté internationale et mis en doute les promesses des autorités en faveur du respect de l'Etat de droit.
Le plus retentissant a été celui d'Anna Politkovskaïa, journaliste très critique à l'égard du Kremlin, tuée en 2006 dans le centre de Moscou. L'affaire n'a toujours pas été élucidée.
Parce qu'elle parlait couramment le tchétchène, Natalia Estemirova lui a servi d'interprète lorsqu'elle enquêtait sur les actes de l'armée russe dans la petite république du Nord-Caucase. Elle a été, en 2007, la première lauréate du "prix Anna Politkovskaïa", décernée par l'organisation caritative Reach All Women in War (RAWinWAR). Agée d'une cinquantaine d'année, elle vivait seule avec sa fille.
L'ONG Human Rights Watch a précisé que Natalia Estemirova travaillait sur des dossiers extrêmement délicats de violations des droits en Tchétchénie. Exprimant le "trouble profond" et la "tristesse" des autorités américaines, Mike Hammer, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, a invité le gouvernement russe "à livrer les responsables de ce crime révoltant à la justice et à démontrer que l'anarchie et l'impunité ne seront pas tolérés". "Nous condamnons évidemment cet acte odieux et exhortons les autorités à chercher et à établir les responsabilités", a quant à lui déclaré Carl Bildt, chef de la diplomatie suédoise, dont le pays exerce la présidence tournante de l'Union européenne.