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En effet, comme annoncé dans notre édition de jeudi dernier, le Maroc, particulièrement le sud, est actuellement sous une menace sérieuse d’une invasion de criquets pèlerins venant de l’ouest de la Mauritanie. Ce n’est certes pas l’alerte générale, mais ses prémisses commencent à pointer à l’horizon.
Ce constat a été confirmé par le Bureau de coordination humanitaire des Nations Unies (OCHA) qui a souligné qu’une grave infestation de criquets pèlerins a commencé récemment en Mauritanie et que leurs larves se regroupent de façon inquiétante depuis le mois de juillet à l’ouest du pays, autour de Nouakchott.
Devant l’invasion de criquets pèlerins qui pourrait s’étendre au reste de la région en cas de fortes pluies, Elisabeth Byrs, a appelé à davantage de prudence, en lançant un cri d’alarme avant que la situation n’empire.
Elle a qualifié la situation de dangereuse au sud du Maroc qui commence à être contaminé par ces insectes ravageurs. Dangereuse également dans la mesure où « le mouvement de ces acridiens va se poursuivre au cours des deux prochaines semaines profitant des conditions agro-écologiques actuelles favorables pour leur développement », a-t-elle ajouté.
Contactés par nos soins, les employés du Centre de lutte antiacridienne d’Aït Melloul nous ont orientés vers leur poste de commandement situé à Rabat. Peine perdue, puisque les préposés de ce PC semblent avoir reçu l’ordre de ne pas donner d’informations à la presse. Ce qui ne peut qu’alimenter les rumeurs concernant la gravité de la situation et remettre en lumière les différents scandales touchant à l’action de celui-ci ; notamment en matière d’entreposage et de destruction des pesticides à l’issue de leur péremption.
Dans l’attente que les responsables de la lutte antiacridienne au niveau national se décident à sortir de leur mutisme, de nombreuses sources concordantes attestent de l’existence d’un début d’activité acridienne dont les prochaines pluies ne peuvent qu’attiser son caractère nuisible.
Par ailleurs, l’ONU a exprimé son inquiétude à l’égard de cette situation qui se justifie, selon Elisabeth Byrs, par les conditions météorologiques qui sont favorables au développement de ces acridiens notamment le vent et une hausse des températures. Ce qui donne lieu à d’importants regroupements de criquets dans les zones de végétation entre les dunes. Pour l’OCHA, tous les efforts doivent être entrepris pour surveiller et contrôler ce fléau qui a déjà causé d’énormes dégâts en 2004 dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Pour l’instant, près de 1.300 hectares ont été traités en Mauritanie avec des insecticides, selon les données de l’ONU, a-t-elle conclu.