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La marche du RCD violemment réprimée : Alger en état de siège


Libé
Lundi 24 Janvier 2011

La marche du RCD violemment réprimée : Alger en état de siège
Une image forte résume à elle seule l’atmosphère oppressante qui règne à Alger depuis que les autorités avaient décidé, un certain 14 juin 2001, d’interdire et de réprimer toute marche populaire ou protestation pacifique. L’image est on ne peut plus éloquente puisqu’elle atteste du caractère hideux de toutes les dictatures: le siège algérois du Rassemblement pour la culture et la démocratie a été encerclé par une armada indicible de forces antiémeute.
Le leader du RCD, Saïd Sadi, les cadres et députés de ce parti d’opposition coupables d’avoir voulu organiser une marche populaire ainsi qu’une foule de militants, de sympathisants et de journalistes ont été assiégés des heures durant par un important cordon de forces de l’ordre  arborant casques, boucliers et matraques. Tout Alger, ses principales artères, ses bâtiments officiels, ses accès, ses venelles étaient sévèrement contrôlés par des dizaines de camions de police. En outre, l’ensemble des accès à la capitale ont été fermés dès la veille. Tous les véhicules et bus qui provenaient de Kabylie étaient systématiquement fouillés ou tout simplement invités à rebrousser chemin. Des informations ont même fait état du détournement du train qui assurait la liaison quotidienne Béjaïa-Alger. Ceux en provenance de Blida et de la banlieue d’Alger ont tout simplement été annulés, tandis que les bus qui assuraient les liaisons avec la banlieue algéroise étaient en partie filtrés. Au centre-ville, même les riverains se sont vus empêcher de se regrouper devant leurs immeubles.
Les responsables et les militants que les photographes de presse ont immortalisés au balcon du siège du RCD apparaissaient donc, samedi,  comme derrière des barreaux. Ils semblaient, en fait, jetés dans une prison improvisée, mis en quarantaine par un pouvoir aux abois. L’Etat ne veut pas d’eux en dehors de leurs bureaux. Par le déploiement irraisonné de la force publique, il a réussi à dresser de lui le portrait d’un Etat policier jusqu’à la caricature. Résultat d’un tel déferlement de forces: les députés Atmane Mazouz et Lila Hadj Arab ont été blessés, alors que huit militants, dont certains ont été évacués vers l’hôpital, ont été légèrement blessés. A l’instar de tous les jours que Dieu fait, l’espace public a donc été vite confisqué, la liberté de circulation abolie et  le droit de manifester tué dans l’œuf.
Cette descente policière appuyée par hélicoptère, a été mise en branle uniquement pour empêcher une marche pacifique de trois centaines de militants. Et ce moins d’une quinzaine de jours après les déclarations des plus hautes autorités algériennes appelant les jeunes à se détourner des manifestations et à s’exprimer dans un cadre organisé.
Ainsi, Bouteflika qui appelle les siens à un mode d’expression organisé, ne fait-il rien d’autre que combattre avec des moyens implacables, toutes les structures et organisations qui se risqueraient à accompagner les revendications sociales et politiques de la population.
Le pouvoir souffle ainsi le chaud plutôt que le froid. Il s’emploie à réunir les conditions d’une explosion sociale plutôt que de faire entrevoir des perspectives d’ouverture ou de faire naître une étincelle d’espoir de voir l’Algérie sortir de l’ère de la glaciation et du verrouillage tous azimuts. La main de fer d’hier, sans gant de velours, n’aura pour finalité que de convaincre les derniers sceptiques que l’Algérie qui se fait le chantre invétéré du respect des droits humains dans tous les cénacles internationaux n’a jamais permis à ses citoyens de vivre dans un Etat de droit.
(D’après les journaux algériens)


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