Un groupe de jeunes des camps de Tindouf ont fait part de leur détermination à intensifier leur action visant à faire face aux violations des droits de l’Homme par le Polisario.
Ces jeunes, qui observent un sit-in ouvert devant le siège du Haut-commissariat pour les réfugiés à Rabouni depuis janvier dernier, ont déclaré, à travers des témoignages diffusés par Laâyoune TV vendredi dernier, la création de l’Association Assomoud (résistance, Ndlr) qui a pour vocation de revendiquer le droit à la liberté d’expression et de mouvement et des conditions de vie dignes pour les séquestrés de Tindouf.
“Nous sommes engagés dans une lutte continue pour défendre nos droits légitimes bafoués pendant 40 ans par la direction corrompue du Polisario, qui a raffermi sa mainmise sur nous, et ne cesse de nous infliger humiliation et exclusion, tout en marchandant avec nos souffrances pour servir ses intérêts et ceux de son entourage”, ont-ils martelé.
Pour sa part, l’Association de la solidarité internationale pour le développement et la cohabitation à Laâyounne a appelé la communauté internationale à lever le blocus sur la jeunesse du changement qui réclame la liberté et la dignité à Tindouf.
Dans un communiqué parvenu à la MAP, cette association a lancé un appel aux organisations de défense des droits de l’Homme et aux consciences vives pour “soutenir la jeunesse du changement” qui subit dans les camps de Tindouf un calvaire fait de supplices physiques et psychologiques, de torture et de persécution qui lui sont infligés par les milices du Polisario.
Les mouvements de contestation initiés par ces jeunes sont le résultat du blocus imposé par le Polisario aux populations séquestrées, affirme le communiqué.
Un blocus qui a poussé cinq familles, venues au Maroc le 1er mai dernier dans le cadre des échanges de visites familiales organisées par le HCR, de ne plus quitter la mère-patrie.
Dans ce sens, Salah Lâraïbi, plus connu dans les camps sous le nom de Mohamed Mahmoud Mohamed Salah Laâraïbi, ex-technicien d’armement et de télécommunications, versé dans les rangs de la soi-disant télévision du Polisario comme technicien de régie, nous décrit, dans un entretien, le calvaire qu’il a enduré 22 années durant dans ces geôles à ciel ouvert que sont les camps de Tindouf.
Dissidence à visage découvert dans les camps de Tindouf Dénonciation des associations internationales des droits de l’Homme inféodées au Polisario Cela a commencé, il y a quelques mois. Des Sahraouis des camps de Tindouf dénoncent, à visage masqué, les abus de la direction du Polisario. Mais pour une plus grande portée de leurs messages, les dissidents se sont enhardis depuis lors et, identité déclinée et visage découvert, ils s’adressent au monde pour dénoncer le silence des associations internationales des droits de l’Homme. L’exemple a été donné par le jeune M’Rabih Ahmed Mahmoud qui est apparu dans une vidéo diffusée par la chaîne Laâyoune TV, protestant contre la condamnation à deux ans de prison ferme du jeune El Ghailani Lahcen Ould Boumrah et dénonçant la torture qu’il a subie lors de son interrogatoire au centre carcéral de Dhibya. Interrogatoire au cours duquel ses tortionnaires lui ont brisé des côtes et plusieurs vertèbres. Une première depuis le lancement, il y a des mois, de la campagne « Une minute pour la vérité » que les dissidents des camps ont mise à profit pour donner à la communauté internationale un aperçu de la situation dans les camps. L’auteur de l’enregistrement qui est très connu dans les milieux de la contestation civile dans les camps de Tindouf, a fait partie des jeunes qui ont observé un sit-in ouvert, de plus de six mois, devant le siège de la représentation du Haut-commissariat des réfugiés, réclamant une implication de l’instance onusienne dans la distribution des aides humanitaires à la population. Contrairement aux précédents enregistrements, celui de M’Rabih Ahmed Mahmoud n’est pas une plainte personnelle ponctuée par un appel au changement de la direction du Polisario. Bien au contraire. La vidéo est un message fort de soutien au dissident El Ghailani Lahcen Ould Boumrah. Ce jeune homme accusé à tort d’appartenir à une bande criminelle et dont le seul crime est d’avoir voulu venir en aide à sa famille à travers une petite échoppe qu’il a ouverte. Mais cet ancien militaire connu pour ses positions très critiques à l’égard de la direction, devait payer un lourd tribut. Ainsi, il fut interpellé le 17 juin, à son domicile. Il était connu pour son militantisme au sein du Mouvement 5 mars, créé dans le sillage de la vague du « Printemps arabe ». L’accusation de Boumarah, initialement inculpé pour construction illégale d’une boutique, a depuis évolué suite à l’incendie qui a ravagé les locaux de la jeunesse du Polisario dont la version officielle le présente comme l’auteur de ce forfait. Ce qui lui a valu d’être accusé d’appartenir à une bande criminelle.
Dans la nouvelle vidéo, M’Rabih se demande, à visage découvert, ce que sont devenues les organisations internationales des droits de l’Homme. « Où sont passées Kerry Kennedy et son organisation ? » accuse-t-il. En effet, jusqu’à présent, aucune ONG n’a émis le moindre communiqué ou même une brève déclaration de soutien à Lahcen El Ghailani. Pourtant, le témoignage de M’Rabih qui avance que le détenu politique aurait été torturé par les milices du Polisario est corroboré par d’autres sources confirmant que le détenu avait des côtes et des vertèbres brisées par ses geôliers qui voulaient le contraindre à reconnaître qu’il travaillait pour le compte de la mère-patrie, le Maroc.