La filière équine participe à hauteur de 0.5% au PIB national : Le cheval rapporte gros

La troisième édition du Salon du cheval d’El Jadida a été ouverte mardi. Organisée par l'Association du Salon du cheval, cette manifestation vise à célébrer et préserver le patrimoine équin du pays et de la région, et ambitionne de hisser le Maroc au rang des plus grandes nations du monde équestre.
En effet, le cheval fait partie de l'histoire et de la culture du Maroc. C’est une composante essentielle de notre identité culturelle marocaine et il continue à être considéré comme un motif de fierté et d’affirmation identitaire. La fantasia qui fait aujourd'hui encore partie intégrante du patrimoine culturel représente un moment phare lors des grandes fêtes ou célébrations.
Mais le cheval au Maroc n’est plus qu’un simple moyen de locomotion et de décor, il joue également un rôle économique considérable et non négligeable, que ce soit dans l’agriculture, le sport ou le tourisme.
La filière chevaline représente 0.5% du PIB national et génère des milliers d’emplois directs et indirects estimés respectivement à 3.000 et 5.000, préservés grâce à l’élevage des chevaux. Notamment dans l’agriculture traditionnelle où le cheval joue un rôle prépondérant, vu le nombre de métiers tels que lad, palefrenier, sellier ou maréchal-ferrant. C’est pourquoi l’impact économique de la filière équine se ressent surtout dans certaines régions rurales du Maroc réputées pour être des berceaux du cheval et où l’élevage des chevaux constitue une activité économique des plus florissantes.
Aujourd’hui, le Maroc compte 160.000 chevaux, dont 15.000 participent aux tbouridas et 6000 chevaux prennent part aux moussems. 70% des exploitations agricoles de moins de 5 ha utilisent les équidés et 2 millions d’hectares, soit près du quart de la superficie agricole utile, sont valorisés par les équidés.
Le pays compte également 5 haras régionaux et 60 stations de monte équine dont 300 étalons, la saillie de près de 13.000 juments et la naissance de 5000 poulains par an. La Fédération Royale marocaine de sport équestre avec 30 clubs, 1.500 cavaliers et 25.000 chevaux. Malgré son dynamisme certain, la filière cheval au Maroc peine à évoluer au même rythme que sous d’autres cieux. En  France, par exemple, ce secteur constitue une véritable industrie avec une filière équine qui génère 130.000 emplois et en Turquie, le secteur participe à hauteur de 1.2% au PIB national.
Au Salon du cheval d’El Jadida, on n’évoque pas les problèmes du secteur. On célèbre le cheval marocain en mettant en avant ses mérites. Pas question d’évoquer autre chose. Comme le virus du West Nile, sujet sensible, voire tabou. Plusieurs exposants institutionnels interrogés ont refusé de parler de la situation épidémiologique actuelle et de ses incidences. Ils se sont contentés de nous diriger gentiment vers l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, seule autorité habilitée, selon eux, à traiter du sujet. Pourtant, pour ce vétérinaire qui a requis l’anonymat, le silence des officiels est inexplicable d’autant qu’il s’agit bien d’une maladie traitable et moins dangereuse. « La situation a été maîtrisée, on n’a pas enregistré de cas depuis l’été dernier, car l’insecte responsable  de la transmission de la maladie prolifère moins à cause de la baisse des températures», nous a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’une opération de vaccination a été réalisée dans la région de Benslimane, Bouznika et Mohammedia, afin d’éviter la propagation de la maladie. Notre interlocuteur a noté, par ailleurs,  que le silence des autorités à ce propos est justifié.
Il faut noter que cette édition accueillera  plus de 80 exposants et plus de 700 chevaux d’exposition, de spectacles et de compétitions sur une superficie couverte de 9 hectares.
La France sera à l’honneur lors de cette 3ème édition avec la participation pour la première fois du régiment de la cavalerie de la Garde républicaine française.