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Le pire de ces problèmes n’est autre que l’obligation qui leur est faite de changer de chéquiers, de cartes de retrait et de crédit, voire éventuellement, d’encourir les foudres des autorités de tutelle et de la justice en cas d’incidents de paiements induits par l’oukase en question. A raison de 500 clients en moyenne par agence, le nombre de ces victimes s’élèverait à plus de 100.000. C’est énorme.
La décision du ministère, rappelle-t-on, a été sous-tendue par un accord que le ministère de l’Intérieur a signé avec le Groupement professionnel des banques du Maroc. Cet accord dont les termes exacts n’ont jamais été portés à la connaissance des clients des banques qui en ont pourtant fait les frais, aurait prévu la mise en place d’un certain nombre de mesures et de systèmes pour lutter plus efficacement contre les casses opérés notamment par des islamistes en quête de moyens pour financer leurs crimes abjects. Soit. Encore eût-il fallu, puisqu’il s’agit de gardiens du patrimoine de monsieur-tout-le-monde, prévoir un moyen autrement plus dissuasif et qui n’aurait provoqué aucun dommage collatéral ni fait de victimes innocentes, pour amener toutes les banques récalcitrantes à mieux se mettre au diapason voulu par le ministère en charge de la sécurité publique. Une simple pénalité quotidienne de retard aurait fait l’affaire tout en fermant la porte devant l’incontournable discussion du bien-fondé de cette intervention d’un département dont le nom ne figure nullement sur cette bible des établissements de crédit et organismes assimilés qu’est la loi n ° 34-03. N’y est cité, en effet et à trois reprises, que le ministère des Finances. Mais là n’est point la question. Pour une source bien informée, le produit des casses opérés est, en effet, de loin inférieur à celui des vrais faux dossiers de crédit dont les montants sont, parfois, faramineux. Mais, là c’est un autre problème. Peut-être s’agit-il là c’est même du vrai problème auquel il aurait fallu s’attaquer depuis fort longtemps.