La faute à Madrid L’opposition reproche au gouvernement espagnol sa gestion de la crise migratoire

L’opposition reproche au gouvernement espagnol sa gestion de la crise migratoire


T. Mourad
Lundi 6 Août 2018

L’opposition espagnole s’est insurgée contre le nouveau gouvernement socialiste présidé par Pedro Sánchez qui a « oublié » le Maroc à l’heure de traiter de la crise migratoire.
Dans une interview accordée à l’agence espagnole Europa Press, le vice-président chargé de l'organisation au sein du Parti populaire (Droite conservatrice), Javier Maroto a critiqué la gestion de la crise migratoire par le gouvernement socialiste ; laquelle «envoie un message aux mafias» qui «s’adonnent à la traite des êtres humains ». Il a en outre accusé Pedro Sanchez, d’avoir «oublié» le Maroc, dont la police «observe les milliers de  personnes qui attendent de mener leurs assauts» à la frontière.
Javier Maroto a également souligné que Pedro Sánchez aurait dû avoir «des contacts » avec le gouvernement marocain. "Je suppose qu’il devrait avoir une relation avec eux et qu’il devrait écouter leur position par rapport au Sahara ou des problèmes en relation avec la question de la pêche. C’est la position normalement observée par les gouvernements espagnols, toutes tendances confondues, avec le Royaume du Maroc", a-t-il déclaré.
Il a, en outre, mis l’accent sur le fait que «lorsqu'il n'y a pas de relations, cela génère des difficultés et des problèmes ». «Pedro Sánchez a oublié que nous avons des voisins au Sud, à savoir le Maroc», a-t-il martelé, ajoutant qu'il s’agit d’un pays que «nous devons écouter et garder à l'esprit». Et d’ajouter qu’il faut avoir «une relation de voisinage» avec le Royaume du Maroc et qu’«ignorer cette relation peut causer des difficultés».
Javier Maroto a aussi laissé entendre que le Parti populaire ne va pas «culpabiliser» le Maroc pour ce qui se passe, car c’est au gouvernement espagnol qu’incombe la responsabilité de la situation actuelle puisqu’il a «adressé un message aux mafias» par sa politique migratoire, tout en expliquant que les migrants clandestins préfèrent aller en Espagne au lieu de l’Italie ou de la Grèce. Il a ajouté que le gouvernement espagnol a échafaudé « un discours facile » qui laisse croire que « cette route (c’est-à-dire la route espagnole) est la route la plus opérationnelle».
Ces derniers mois, le nombre des migrants clandestins qui sont arrivés sur les côtes espagnoles a grimpé de manière alarmante. Et certains médias du voisin ibérique ont fait compagne contre le Maroc en accusant les autorités du Royaume d’avoir laissé délibérément passer des migrants et d’utiliser cette carte comme moyen de pression sur l’Union européenne. A titre d’exemple, le quotidien El Mundo a titré ainsi un article publié le 16 juin dernier sur son portail : «Le Maroc autorise une vague de bateaux en pleine crise migratoire ». Le quotidien espagnol a par ailleurs expliqué que «le Maroc a rouvert ses frontières pour faire savoir le rôle essentiel qu'il joue dans la surveillance des portes de l'Europe».
Ces accusations ont été démenties par le gouvernement marocain. Lors de son point de presse tenu jeudi à l’issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a précisé que le Royaume du Maroc fournit un effort exceptionnel en matière de lutte contre l'immigration clandestine et le trafic d'êtres humains, tout en soulignant que «le nombre de tentatives d'immigration avortées a doublé par rapport aux années précédentes» et que le nombre de tentatives mises en échec a atteint 32.000 cas, contre 65.000 enregistrés au cours de l'année dernière.
T. Mourad
 

400 migrants secourus en Méditerranée


Près de 400 migrants ont été secourus ce week-end en Méditerranée alors qu'ils tentaient la traversée entre le Maroc et l'Espagne, ont rapporté les services de sauvetage espagnols.
Trois cent quatre-vingt-quinze migrants, qui se trouvaient à bord de neuf embarcations dans le détroit de Gibraltar et dans l'ouest de la Méditerranée, les deux points de passage les plus fréquents vers l'Espagne, ont été secourus samedi, ont indiqué les garde-côtes espagnols sur Twitter. Deux autres migrants ont été secourus dimanche.

Un commandement opérationnel unique



L'Espagne a annoncé vendredi qu'elle regrouperait ses forces en un «commandement opérationnel unique » pour mieux gérer l'immigration clandestine et consacrerait 30 millions d'euros à l'accueil des migrants arrivant sur ses côtes.
Le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis deux mois, a annoncé à l'issue du Conseil des ministres la création «d'un commandement opérationnel unique» des forces de sécurité espagnoles pour faire face à cette nouvelle vague d'arrivées.
Selon lui, «la transmission rapide et opportune d'informations» doit permettre de mieux «collaborer pour empêcher le départ d'embarcations des pays d'origine et éviter l'arrivée impromptue d'embarcations en Espagne».
«Nous allons aussi lancer un plan d'urgence de 30 millions d'euros, jusqu'à la fin de l'année», a-t-il dit, afin de renforcer le dispositif d'assistance sur les plages espagnoles et augmenter le nombre de places dans les centres d'accueil des migrants.
Pedro Sanchez a aussi annoncé que l'Espagne renforcerait la coopération et le dialogue avec le Maroc, présenté comme un pays ami «fondamental pour la gestion et le contrôle des flux migratoires».

Madrid dépasse l’Italie en arrivées de migrants par mer



Alors que le nombre de migrants arrivés en Europe par la Méditerranée en 2018 vient de franchir le cap des 50.000, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) indique que l'Espagne a dépassé, depuis mardi 17 juillet 2018, l'Italie en termes d'accueil de migrants.
Selon l'agence de l'ONU, 18.016 migrants sont arrivés par la mer sur les côtes espagnoles depuis le début de l'année 2018 alors qu'ils n'étaient que 6.500 sur la même période en 2017. Cette progression s'explique principalement par la hausse enregistrée depuis juin 2018, soit plus que durant les cinq premiers mois de l'année en cours.
Il faut également ajouter à ce chiffre 3.000 migrants entrés en Europe via les présides occupés de Sebta et Mellilia.
En revanche, 17.827 migrants ont posé le pied en Italie depuis le début de l'année 2018 contre 93.237 sur la même période en 2017. A l'origine de la chute de ces arrivées figure en premier lieu un accord signé mi-juillet 2017 avec les gardes-côtes libyens qui réalisent plus de patrouilles.
«L'Espagne est devenue la route la plus active pour les migrants africains et pour les personnes utilisant l'Afrique comme un tremplin vers l'Europe», souligne, mardi 17 juillet 2018, Joel Millman, porte-parole de l'OIM.  
1.443 migrants sont décédés en mer depuis le début de l'année 2018.

 


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