La droite française secouée par une affaire de pédophilie : Un ex-ministre français aurait abusé de mineurs à Marrakech


Rida ADDAM
Jeudi 2 Juin 2011

La droite française secouée par une affaire de  pédophilie : Un ex-ministre français aurait abusé de mineurs à Marrakech
Un autre scandale sexuel secoue les hautes sphères de Paris.
Le pire, c’est que cette fois, c’est de pédophilie qu’il s’agit. Et c’est un riad de Marrakech qui aurait servi de lieu du crime.
Et c’est Luc Ferry, ancien ministre français de l’Education nationale (2002-2004), qui vient de manière assez inattendue de déclencher cette nouvelle affaire.
Mine de rien, sur le plateau du « Grand journal », émission culte de la chaîne française Canal +, il lance qu’un ancien collègue à lui, dans le même gouvernement, a entretenu des relations pédophiles dans la ville ocre.
En guise de « preuves », il fait état de témoignages que lui auraient faits des personnes haut placées, dont notamment le Premier ministre français de l’époque.
La déclaration de Ferry a eu l’effet d’une bombe. Le gouvernement français est bouleversé. L’assemblée générale en a fait hier une priorité à l’ordre du jour. Au Maroc, le silence des officiels est compensé par la réaction des ONG. «Touche pas à mon enfant» en est une. La présidente Najat Anwar qui a qualifié, lors d’une déclaration à la chaîne française BFM TV, le silence de Luc Ferry de « non-respect pour les Marocains et les enfants, compte saisir la justice. Pire, elle l’accuse de «non-dénonciation» d’un crime dont il a décidé un jour de ne plus en parler. Un délit passible d’emprisonnement dans la législation française. Selon l’article 434-3, Ferry risque lourd dans cette affaire dont il n’a pas de preuve: une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison et une amende de 45.000 euros. C’est ce qu’a d’ailleurs affirmé à la presse  Rachida Dati, l'ancienne garde des Sceaux. «Juridiquement c'est la non-dénonciation d'un crime… on a une législation en France qui permet de poursuivre toute personne commettant des actes de pédophilie à l'étranger», a-t-elle déclaré sur RMC et BFM-TV. «Je ne vois pas comment la justice ne peut pas s'emparer de ces propos», s’interroge-t-elle.
Même son de cloche chez Alain Jupé, ministre des Affaires étrangères qui a précisé mercredi que «quand il y a des faits avérés, c'est une faute de ne pas les révéler mais le droit d'informer, ce n'est pas le droit de calomnier», appelant par la même occasion Ferry à «saisir la justice» plutôt que de «bavasser dans la presse». Mais le ministre des Affaires étrangères préfère rester neutre en précisant qu’«il faut bien distinguer dans le travail de l'information les faits et les rumeurs». Des rumeurs qui risquent de nuire à la réputation du gouvernement français et de mener les relations franco-marocaines dans l’impasse. Surtout que le crime dont parle Ferry s’est passé à la ville ocre.  Ce qui mettrait également en cause le silence marocain, si toutefois le crime s’avérait réel. Seule la justice tranchera dans cette affaire. L’ex-ministre de l'Education persiste est signe : «Je ne veux pas nommer cette personnalité parce que… si je sors le nom maintenant, c'est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l'histoire est vraie». Mais il s’est contenté de dire que «probablement, nous savons tous ici de qui il s'agit». Et pourtant, il déclare ne pas avoir de preuve mais des témoins haut placés. Et de conclure : «L'affaire m'a été racontée par les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le Premier ministre… J'ai des témoignages des membres de cabinet au plus haut niveau, des autorités de l'Etat au plus haut niveau». L’implication des hautes sphères de l’Etat français dans ce scandale a suscité le mécontentement des députés réunis mercredi pour définir les mesures à prendre dans cette affaire. Seuls Dominique Bussereau et Claude Goasguen ont répondu aux questions de la presse. Les deux députés se sont contentés d’affirmer que l’assemblée générale est unanime sur la nécessité  d’élucider les dessous de ce scandale. Pour eux, «la justice doit saisir cette affaire».
Il s’agit bien du troisième scandale sexuel qui éclate en 2011 en France. selon des observateurs, «le scandale DSK puis l'affaire touchant l'ancien ministre Georges Tron, accusé d'agression sexuelle par deux anciennes employées de sa mairie, ont ouvert la porte à de nombreux témoignages sur les mœurs des hommes politiques français et sur le machisme régnant dans ce milieu». D’autant que bon nombre de femmes politiques ont récemment expliqué avoir été victimes de propos sexistes ou salaces de la part de leurs collègues masculins. Il paraît qu’il y aura un avant et un après DSK. 


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