La disparition forcée et l’impunité au Maroc en débat au Parlement européen


Lundi 12 Mai 2014

La disparition forcée et l’impunité au Maroc en débat au Parlement européen
Un colloque sur «La disparition forcée et l’impunité au Maroc» a été organisé le 9 avril dernier au Parlement européen de Bruxelles, à l’initiative d’Al Haqiqa (Vérité), un Collectif regroupant des associations marocaines des droits de l’Homme s’activant en Europe, a-t-on appris auprès d’une de ces associations basée à Paris.
Organisée en partenariat avec la députée européenne Marie-Christine Vergiat, du groupe GUE (Gauche unitaire européenne), la rencontre a porté sur les thématiques de la disparition forcée, de l’impunité, de la vérité, de la mémoire et des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER), créée il y a dix ans pour «tenter de solder le passif des droits de l’Homme des années de plomb» dans le Royaume.
En plus d’eurodéputés, des militants des droits de l’Homme tant au Maroc qu’en Europe y ont été conviés, dont Abdelkrim Ouzzane, représentant du Comité de coordination des familles des disparus au Maroc.
Selon le Collectif Al-Haqiqa, cette rencontre a pris la forme d’un «colloque d’analyse et de réflexion» auquel ont pris également part des avocats et le Comité de suivi des violations graves des droits de l’Homme (AMDH-OMDH-FMVJ) au Maroc.
Cette action a été annoncée en octobre dernier simultanément à Paris, Bruxelles et Amsterdam, à l’occasion de la commémoration, tant dans la capitale française qu’à travers le Royaume du Maroc, du 48ème anniversaire de l’enlèvement du martyr Mehdi Ben Barka.
Le Collectif a dit s’associer à cette occasion à la famille du disparu et à tous les démocrates et défenseurs des droits de l’Homme pour demander aux deux Etats marocain et français de «permettre l’accès de la justice à tous les éléments et informations pouvant aider à la manifestation de la vérité sur son enlèvement et son assassinat».
Il considère que les cas «emblématiques» de Mehdi Ben Barka et de Hocine El-Manouzi (enlevé le 29 octobre 1972 en Tunisie) ainsi que ceux de «plusieurs autres disparitions forcées n’ont toujours pas été élucidés».
L’ONG a relevé que les recommandations de l’IER, mise en place le 12 avril 2004, «n’ont toujours pas trouvé leur voie vers la réalisation», estimant que la vérité et la justice sont «loin d’être faites» et restent la «priorité» des revendications des ONG marocaines des droits de l’Homme.
Créé il y a une dizaine d’années au moment de la mise sur pied par les autorités marocaines de l’IER, le Collectif Al-Haqiqa sur «la disparition forcée et les enlèvements au Maroc» a été relancé récemment, après un gel de ses activités depuis quelques années. 
Composé essentiellement d’associations marocaines s’activant en Europe, il avait adressé en 2004 un mémorandum aux autorités marocaines dans lequel il demandait «l’arrêt des tracasseries subies par les anciens exilés et leurs familles», «l’obtention d’une attestation d’amnistie et de non poursuite du Collectif», et d’«agir pour mettre fin (aux) intimidations sécuritaires par la suppression des fichiers, hérités des années de plomb». 
En avril 2013, le Collectif avait exprimé, dans une lettre adressée au  gouvernement marocain, son «inquiétude» quant à la situation carcérale et au traitement réservé aux prisonniers grévistes de la faim dans le Royaume.  


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