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C’est un membre du bureau politique du parti des anciens communistes qui l’affirme haut et fort et, surtout, en connaissance de cause : la décision de publier la liste des bénéficiaires des agréments de transport des voyageurs n’a pas été prise en Conseil de gouvernement et donc non de manière collective. « Pire encore, nos ministres ont bien mis en garde lors du dernier Conseil de gouvernement contre l’effet d’annonce d’une décision qui ne procède pas d’une réflexion à la fois mûre et profonde. Il y a bien une charte de la majorité et un programme gouvernemental qui devraient engager toutes les parties de la coalition gouvernementale et pas seulement l’une ou l’autre », révèle ce cacique du Parti du progrès et du socialisme.
Décryptée, cette déclaration n’a qu’une seule et unique signification: avec cette opération dite «mains propres» décidée en solo par les islamistes du gouvernement, le PJD veut tirer la couverture à lui, en se présentant comme le champion de la bonne gouvernance. «La décision a été prise de manière précipitée. La preuve, il n’y a pas de plan d’action derrière. Nous sommes bien évidemment contre l’économie de rente. Mais ce n’est pas là la bonne manière de lutter contre les privilèges. Une liste de noms a été rendue publique.
Des noms ont été jetés en pâture à une opinion publique qui peut les associer à des emblèmes du fassad et à des rentiers impénitents alors qu’il aurait d’abord fallu décortiquer et analyser cette liste sachant que plus de 20% des agréments de transport sont en jachère et ne fonctionnent pas. C’est pourquoi dès le départ nous avions appelé à la prudence. Ce à quoi nous sommes en train d’assister exhale fortement le populisme», explique ce dirigeant du parti fondé par Ali Yata.
Guejmoula n’a plus d’agrément !
Au PPS, on n’en finit pas de brandir l’exemple de Guejmoula Bent Abbi, membre du bureau politique de ce parti, députée et ex-figure du Polisario, qui a très vite « rendu » son agrément. Les cas de Abdallah Ayachi et Borkia, résistants de la première heure et fondateurs historiques du PCM, sont également cités. « De plus, M. Ayachi n’a pas d’héritier. L’agrément est mort avec lui. Est-il vraiment sain d’en faire étalage outre-tombe ?», se demande ce membre du comité central du PPS.
Dans cette famille politique de gauche qui compte 4 ministres au sein du gouvernement conservateur conduit par Abdelilah Benkirane, on ne craint pas de le dire : des amalgames sont faits aujourd’hui et rien n’a été fait pour les éviter. Dans cette liste, arguent-ils, figurent des sociétés de transport dûment et légalement constituées. «Imaginez qu’elles décident de se mettre en grève parce qu’elles ont été pointées et comme désignées à la vindicte populaire. Cette éventualité me fait dire que le chef de gouvernement et son ministre des Transports et de l’Equipement ont pris le risque de provoquer une crise des transports à travers le pays», déclare un brin excédé ce ténor de ce parti de la majorité avant d’ajouter que «la prudence devait être de mise avant de procéder à ce grand déballage qui éclabousse des anonymes, des veuves et orphelins dont les maris ou les pères sont des militaires tombés au Sahara».
Samedi, devant le comité central de la jeunesse de son parti, le leader du PJD et chef de gouvernement en a remis une couche en déclarant que c’était bien lui qui avait demandé au ministre des Transports, le PJDiste Rabbah de publier la fameuse liste des bénéficiaires des agréments de transport. «Ce n’est pas honteux qu’un pauvre, un artiste ou un sportif bénéficient d’un tel agrément. Mais les citoyens doivent connaître les noms des personnes bénéficiaires», a déclaré Abdelilah Benkirane aux jeunes barbus et voilées de sa famille politique. En somme, de l’équilibrisme pour le patron de l’Exécutif qui veut tout à la fois ménager le chou et la chèvre, se rattrapant sans se renier…