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Encadrement de la superficie cultivée
Selon ledit arrêté, les surfaces de culture seront limitées à un hectare par exploitant afin de réguler l’expansion de cette culture très demandeuse en eau, et d’empêcher l’agriculture de grande échelle qui épuise les ressources hydriques locales. Cette restriction vise notamment à préserver les zones sensibles près des puits et des champs de pompage d’eau, où la pression sur les nappes phréatiques est la plus forte. En effet, les cultures intensives dans ces zones peuvent rapidement réduire le niveau de la nappe, impactant l’approvisionnement en eau pour d'autres usages essentiels, y compris l’eau potable pour les populations locales.
Contrôle de l’utilisation de l’eau par l’installation de compteurs
Les exploitants agricoles seront obligés, selon toujours ledit arrêté, de mettre en place des compteurs d’eau pour chaque point d’extraction afin de suivre et de réguler la consommation d’eau. Une commission spécialisée sera chargée de surveiller l’impact de chaque exploitation agricole sur les nappes phréatiques et de quantifier avec précision les prélèvements d’eau, facilitant ainsi une prise de décision éclairée pour la gestion des ressources. Ce dispositif marque un tournant vers une gestion de l’eau plus technologique, permettant un suivi individualisé et la mise en place de mesures correctives en cas de dépassement des seuils autorisés.
Sanctions en cas de non-conformité
Ladite décision prévoit également des sanctions administratives et juridiques en cas de non-respect des limites de surface ou d’absence de compteur. Ces sanctions visent à dissuader les pratiques non conformes et à inciter les agriculteurs à se conformer aux règles de durabilité en matière d’utilisation de l’eau. Toutefois, il faudra veiller à l’application équitable de ces sanctions pour éviter les tensions sociales, notamment pour les communautés rurales qui dépendent économiquement de l’agriculture.
Implication des parties prenantes
Des représentants des autorités locales, des agences hydrauliques, des bureaux régionaux d’investissement agricole, et d’un représentant des agriculteurs seront chargés de la mise en œuvre dudit arrêté. Cette mobilisation multisectorielle vise à assurer une exécution efficace des règles en prenant en compte les intérêts diversifiés, notamment ceux des agriculteurs qui dépendent de cette culture pour leur subsistance. L’inclusion d’un représentant des agriculteurs dans le comité permet d’avoir un interlocuteur entre les exploitants agricoles et les autorités, favorisant une meilleure acceptation de la mesure.
Vivement que la décision serveRôle de la commission provinciale de suivi
d'exemple pour d'autres régions !
La commission provinciale créée en 2020 sera chargée d’assurer le suivi et le respect des dispositions de l’arrêté. Les membres de cette commission se réunissent au moins une fois par mois pour adapter les décisions en fonction des évolutions du niveau des nappes phréatiques et des conditions climatiques locales. Ces réunions peuvent également s’organiser chaque fois que c’est nécessaire comme dans le cas des niveaux d’eau critiques ou des infractions répétées.
Enjeux socio-économiques et environnementaux
Pour certains experts, la limitation de l’irrigation dans la région signifie que « les autorités locales cherchent à préserver les nappes phréatiques tout en permettant la culture de la pastèque à une échelle raisonnée, réduisant ainsi les risques de désertification dans les régions les plus vulnérables ». Tout en rappelant que « la pastèque, très consommatrice d'eau, représente un défi pour la viabilité de l’agriculture dans les zones arides du Maroc ».
Ils soutiennent aussi qu’«en restreignant l’accès aux zones autour des points de pompage, cette mesure permet de préserver des habitats naturels qui dépendent de l’eau des nappes phréatiques. Ce type de régulation peut avoir des retombées positives sur l’environnement local en contribuant à maintenir un équilibre écologique dans une région où l’eau est précieuse ».
En outre, ces mêmes experts estiment que « bien que nécessaire pour la protection des ressources en eau, cette limitation de la culture de la pastèque pourrait affecter les revenus des petits exploitants dépendant de cette culture. Et afin de minimiser les effets négatifs sur leurs moyens de subsistance, une diversification des cultures ou des aides techniques pourraient être envisagées, comme des subventions pour des systèmes d’irrigation plus efficaces ou un soutien dans la transition vers des cultures moins gourmandes en eau ».
Il y a également le risque de tensions potentielles avec les grands exploitants, poursuivent les experts, qui considèrent que « les exploitants de grande taille, habitués à cultiver plusieurs hectares de pastèque, pourraient être les plus réticents à se conformer aux nouvelles règles. Des tensions pourraient émerger si des mesures strictes sont appliquées sans alternatives viables pour maintenir leur productivité économique. Cela pourrait se traduire par une opposition, voire des résistances face à la mise en œuvre des sanctions ».
« Cet arrêté marque un pas vers une gouvernance de l’eau plus stricte et durable dans les zones arides du Maroc. Face aux défis posés par le changement climatique et la surexploitation des ressources en eau, il est crucial de trouver des modèles d’exploitation agricole compatibles avec la préservation des ressources hydriques », nous a indiqué un agriculteur natif de la région. Et de conclure : « La participation active de toutes les parties prenantes et l’instauration d’un suivi régulier témoignent d’une approche proactive.
Néanmoins, la réussite de cette initiative dépendra de l’équité et de l’efficacité dans l’application des règles, ainsi que de l’accompagnement des exploitants agricoles pour s’adapter aux nouvelles contraintes ».
Hassan Bentaleb