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Cette prévision ne relève donc pas tellement de la solidité de l’économie du Royaume, mais approuve la dépendance de plus en plus claire de la croissance du secteur primaire. Pointant du doigt cette dépendance, le HCP relève qu’elle était derrière l’amélioration de la croissance par rapport au dernier trimestre 2012 (2,8%) : «Les activités agricoles seraient plus dynamiques en 2013, après avoir écopé d’une contraction de près de 8,1% un an plus tôt», indique le HCP dans sa note de conjoncture pour le mois de janvier. Il est à souligner que cette prévision reste au-dessous de celle du FMI qui avait prévu, auparavant, un taux moyen de croissance de 5,5% en 2013 pour l’économie marocaine.
Pour ce qui est de ses prévisions en termes d’inflation pendant le premier trimestre 2013, le HCP a été plus optimiste que le FMI, qui, concernant la maîtrise des prix, avait prévu un taux d’inflation qui tournerait autour de 2% en moyenne en 2013. En effet, le HCP prévoit également que «la consommation domestique s’accélère légèrement durant le 1er trimestre de l’année en cours, profitant d’une amélioration escomptée des activités primaires et d’une légère détente de l’inflation alimentaire par rapport à un trimestre auparavant».
Par ailleurs, le HCP prévoit que la valeur ajoutée industrielle, pour sa part, «devrait réaliser une croissance de 2,6% en rythme annuel lors du premier trimestre 2013, alors que d’autres agrégats continueraient d’afficher une amélioration aux deux premiers trimestres de l’année, notamment la demande extérieure adressée au Maroc, qui profiterait de la reprise progressive de l’économie mondiale, estimée à +0,2% et +0,3% durant ces deux trimestres».
Pour ce qui est du dernier trimestre 2012, le HCP souligne que la croissance économique aurait sensiblement ralenti tablant ainsi sur 2,8% alors qu’elle était de 4,9% à la même période en 2011.
Cette décélération de la croissance est attribuable, selon la même source, à une baisse de la valeur ajoutée agricole d’environ 9,2%, une baisse qui n’a pas été comblée par l’appréciation des activités non agricoles 4,8 %. Le recul de la valeur ajoutée agricole avait pour cause en 2012 la baisse de la superficie semée en céréales due au retard des précipitations. Une pluviométrie qui a eu cette saison un effet désastreux sur les récoltes dans certaines régions, ce qui a poussé le Royaume à importer de plus en plus de céréales en 2012. Le HCP souligne également que cette vague de ralentissement a touché aussi la dynamique de la demande intérieure, qui est le principal moteur de la croissance du Maroc ces dernières années. La croissance de la consommation des ménages s’est établie à 2,6% au 4ème trimestre 2012, alors qu’elle frôlait les 9,7% une année plus tôt, subissant l’effet du repli des activités primaires et du fléchissement des revenus extérieurs, notamment les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Pour ce qui est d’un autre indicateur aussi important, à savoir le commerce extérieur, le HCP indique que, pour l’ensemble de l’année 2012, les importations de biens en valeur ont augmenté plus rapidement que les exportations, soit des hausses respectivement de 6,3% et 4,7%, ce qui s’est traduit par un recul du taux de couverture de 0,7 point pour atteindre 48,2%.
Trop dépendant du secteur primaire, le Maroc a vu les aléas climatiques jouer en sa faveur cette fois. Sauf que l’on ne peut pas toujours compter sur une bonne saison agricole.