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L’organisation ajoute que “la hausse de la pauvreté et des situations économiques et sociales désespérées pourrait déboucher sur l’instabilité politique et la violence de masse”.
Alors que les gouvernements s’efforcent de relancer leurs économies, les droits de l’Homme ont été “relégués à l’arrière-plan”, déplore Irene Khan, la secrétaire générale d’Amnesty, appelant à “un nouveau pacte mondial sur les droits de l’homme pour désamorcer cette bombe à retardement”.
“Nous sommes assis sur un baril de poudre d’inégalité, d’injustice et d’insécurité qui est sur le point d’exploser”, écrit encore Irene Khan.
Les manifestations contre la hausse des prix alimentaires et les pénuries l’an dernier ont été réprimées avec dureté dans de nombreux pays et des protestataires ont perdu la vie au Cameroun ou en Tunisie, rappelle la secrétaire générale.
La xénophobie est également à la hausse, ajoute-t-elle, en s’appuyant sur l’exemple des immigrants africains tués en Afrique du Sud il y a un an. Il y avait eu au moins 56 morts.
Les dirigeants mondiaux concentrent leurs efforts pour relancer l’économie mais négligent les conflits qui sont à la source de violations étendues des droits de l’Homme, estime encore l’organisation en citant Gaza, le Darfour, la Somalie, la République démocratique du Congo ou l’Afghanistan.
Des centaines de milliers de travailleurs immigrés sont licenciés, augmentant le flot “de jeunes gens sans illusions, en colère, désoeuvrés dans leurs villages natals, une proie facile pour les politiques extrémistes et la violence”.
Amnesty salue toutefois une avancée sur le plan des droits de l’Homme, l’abandon officiel par les Etats-Unis de la notion de “guerre contre le terrorisme”.
Notant que près d’un milliard d’habitants de la planète souffrent de faim et de malnutrition, Irene Khan souligne que les pénuries ont été aggravées par la discrimination et la manipulation de l’aide alimentaire à des fins politiques.
Au Zimbabwe, où cinq millions de personnes dépendaient de l’aide alimentaire à la fin 2008, le gouvernement a utilisé l’alimentation comme une arme contre l’opposition politique, déclare Irene Khan. En Corée du Nord, les autorités ont délibérément restreint l’aide alimentaire pour opprimer la population, ajoute-t-elle.
De leur côté, les pays riches ont recours à des méthodes de plus en plus répressives pour éloigner les immigrants.
Certains pays comme l’Espagne ou la France ont signé des accords avec des pays africains pour le retour des migrants.
“Des pays comme la Mauritanie voient ces accords comme un permis pour des arrestations arbitraires, des détentions dans des conditions médiocres et des expulsions sans aucun recours légal”, écrit la secrétaire générale d’Amnesty.