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Entre désespoir et frustration, les jeunes Marocains dessinent, selon les différentes enquêtes sociales, leur avenir en noir, dans le meilleur des cas en pointillés. Face à un système éducatif à la faillite et, surtout, inadapté aux exigences du marché de l’emploi, ils grossissent les chiffres du chômage et le nombre des manifestants devant le Parlement. «Je vous ai entendu», a semblé dire le Roi, lundi soir dans son discours adressé à la nation. «Pour parler d’avenir, il faut (…) que soient élaborées des stratégies propres à préparer nos jeunes pour des lendemains meilleurs», a déclaré le Souverain qui a appelé à «la réhabilitation de l’école publique et la mise à niveau de l’enseignement» dans un esprit de complémentarité. Ce «système, qui nous interpelle aujourd’hui, se doit non seulement d’assurer l’accès égal et équitable à l’école et à l’université pour tous nos enfants, mais également de leur garantir le droit à un enseignement de qualité, doté d’une forte attractivité et adapté à la vie qui les attend», a fait valoir le Roi Mohammed VI. «Le ton du Souverain était à la fois grave et ferme. Il convient aussi de lire ce discours Royal comme une critique de l’enseignement tel qu’il est prodigué aujourd’hui. Pour que les jeunes puissent jouer un rôle dans le développement et la démocratisation de ce pays, il est évident qu’ils doivent être bien formés. Ce qui n’est pas vraiment le cas actuellement. Le Souverain a appelé à la réhabilitation de l’école marocaine tout en soulignant que le secteur public ne peut à lui seul assurer cette mission. Le rôle du privé est essentiel et c’est l’occasion ici pour l’enseignement privé d’assumer ses responsabilités en termes de qualité et de contenu», commente Zoubida Bouayad, présidente du Groupe parlementaire socialiste à la Chambre des conseillers et pour qui, sans conteste, «2013 sera l’année de la réforme de l’enseignement et de l’organisation de la jeunesse».A l’occasion du 59ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple et de la Fête de la Jeunesse, le Souverain a choisi de dédier son allocution à l’enseignement mais aussi et surtout aux jeunes et aux Marocains résidant à l’étranger.
Non à l’école de l’intolérance
«Traditionnellement, les discours Royaux du 20 août sont axés sur des thématiques déterminées comme la justice par exemple. Cette année, SM Mohammmed VI a réservé son discours, en plus de l’enseignement, à deux catégories importantes de la vie du pays : les jeunes et nos compatriotes résidant à l’étranger. Les jeunes représentent à la fois le présent et l’avenir. Le Maroc se doit d’avoir une stratégie en la matière. De la même manière, la jeunesse a le devoir de s’engager pour contribuer au progrès et au développement de ce Maroc démocratique et de justice sociale. Le rôle de la jeunesse est plus que jamais fondamental. Quant aux Marocains résidant à l’étranger, ils représentent une catégorie de la population dont le rôle est important dans l’économie du pays, l’image du Maroc et son principe d’ouverture sur le monde», analyse le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires.
Lundi soir, le Monarque a en effet rappelé que les jeunes Marocains constituaient «une vraie richesse de la nation» et devaient jouer «un rôle de premier plan dans la construction du Maroc de demain» tout en soulignant le rôle de la jeunesse marocaine ''dans la construction d'un avenir digne des gloires et de la grandeur du passé''. Le message est à la fois royal et clair : les grands chantiers lancés au Maroc ne peuvent atteindre tous leurs objectifs qu'en s'appuyant sur la force et la créativité des jeunes.
Activer les institutions
constitutionnelles
Un discours Royal qui, en creux, cadre de nouveau les priorités du gouvernement Benkirane. L’enseignement doit être érigé à la tête des priorités nationales. Mais attention, pas n’importe quel enseignement et surtout pas celui de l’intolérance, mais bien un enseignement formant et préparant les jeunes à «s’investir pleinement dans le processus de développement et de progrès démocratique de l’enseignement.» Un enseignement et une école publique qui sauraient transmettre «les règles du vivre-ensemble dans le respect de la liberté, de l'égalité, de la diversité et de la différence''.
Les institutions constitutionnelles relatives à l’enseignement et à la jeunesse doivent être activées et l’Exécutif devra très vite s’atteler à la tâche pour que le Conseil consultatif de la jeunesse et de la vie associative ainsi que le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique voient enfin le jour.
«Le modèle de société et les choix fondamentaux ont été de nouveau rappelés avec force. Le Maroc a fait le choix de la démocratie, du progrès et de l’ouverture. Ce sont des fondamentaux que le Souverain a répété dans son discours de lundi soir», conclut Abdelouahed Radi.