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La Libye s’enflamme, le Yémen bouillonne et le Bahreïn en attente


KAMAL MOUNTASSIR
Mardi 22 Février 2011

La Libye s’enflamme, le Yémen  bouillonne et le Bahreïn en attente
La Libye à feu et à sang. La contestation prend de l’ampleur, alors que le régime de Kadhafi durcit le ton, plongeant le pays dans un bain de sang. Le bilan s’alourdit au fil des heures et certaines sources concordantes avancent  des chiffres dépassant les 200 morts et des centaines de blessés. La rébellion a touché même les militaires qui se seraient joints à la population dans l’Est du pays et surtout à Benghazi où le régime a perdu le contrôle de la situation.
Lundi matin, la protestation a atteint la capitale Tripoli considérée comme le fief du régime et  des nouvelles font état d’un départ éventuel du leader de la révolution du 1er Septembre vers un pays d’Amérique latine. Alors que des rumeurs insistantes confirmaient le départ de Mouammar Kadhafi vers une destination inconnue,  son fils  Saif Al Islam   est monté au créneau  pour s’exprimer à la télévision  libyenne dans la nuit de dimanche à lundi.    Il a adressé un double message de mise en garde et d’apaisement aux Libyens, prévenant que l’armée maintiendrait l’ordre dans le pays à n’importe quel prix. Ce que la Fédération internationale des droits de l’Homme a infirmé hier en précisant que plusieurs villes, dont Benghazi et Syrte, sont tombées aux mains des manifestants après des défections dans cette même armée. Pour preuve, l’arrestation du ministre de la Défense Aboubakr Tounssi.
Le fils du plus ancien président du monde en fonction a, par ailleurs, évoqué une guerre civile éventuelle si l’ordre n’est pas rétabli. “Nous avons le moral et le dirigeant Mouammar Kadhafi mène la bataille à Tripoli et nous sommes derrière lui comme l’armée libyenne”, a-t-il déclaré.
En effet, le Colonnel Kadhafi semble ne pas lâcher prise et  mène une guerre contre le mouvement populaire qui réclame le changement avec plus de démocratie et de réformes tant sur le plan politique que social, qu’il qualifie de mercenaires à la solde de pays ennemis. Mais le mouvement de contestation ne fléchit pas et semble vouloir  en découdre avec le régime. « Les gens ici ont ri en l’écoutant, c’est toujours la même histoire (promesse de réformes) et personne ne le croit », a déclaré un avocat de Benghazi à la BBC à la fin du discours. “C’est un menteur, cela fait 42 ans que nous écoutons des mensonges.”  Au Yémen, la rue est en ébullition et la révolte gronde depuis bien des jours. Les heurts entre partisans et opposants au régime du président se poursuivent et ce dernier fait de la résistance et semble vouloir jouer le jeu jusqu’au bout en exploitant la carte des luttes tribales.  Le décès lundi d’un manifestant tué par la police à Aden  porte à onze morts le bilan dans cette ville depuis le 13 février. Des milliers de personnes étaient rassemblées lundi matin devant l’Université de Sanaa dans un sit-in pour exiger la chute du régime yéménite.
Les manifestants qui étaient contraints d’évacuer les lieux, ont improvisé une nouvelle place Tahrir puisque les partisans du président les avaient précédés et se sont installés sur cette place les empêchant d’y manifester et réclamer le départ de Ali Saleh. Mais le président Saleh a déclaré encore une fois lundi qu’il ne partira que “par les urnes”.
A Bahreïn, le régime a promis des réformes et un dialogue a été amorcé avec l’opposition chiite qui réclame  le départ du gouvernement. Un dialogue prudent et fragile puisque la place de la Perle est toujours occupée par les manifestants. L’opposition qui a répondu à l’appel du prince héritier, exige  des réformes politiques. Sur le terrain, des milliers de protestataires affluaient sur la place de la Perle, au centre de Manama, reconquise samedi après le retrait de l’armée et de la police. L’opposant chiite en exil Hassan Machaimaa, jugé par contumace pour terrorisme, a annoncé depuis Londres qu’il rentrerait mardi à Bahreïn. Quoi qu’il en soit, la brise printanière qui a soufflé sur le monde arabe commence à faire couler beaucoup de sang devant la résistance de certains chefs d’Etat dont les records de longévité au pouvoir  sont dignes de figurer dans le  Guinness Book. 



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