-
Casablanca rejoint le réseau mondial C40 des villes engagées dans des actions climatiques
-
Débat à Salé sur l'importance de la loi sur les peines alternatives dans le système pénal national
-
Clôture à Fès des travaux de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains
-
Une conférence à Marrakech explore le rôle des instances de gouvernance dans la protection des droits et libertés
-
Célébration à Tanger du centenaire de l’adoption de la législation régissant la profession d’avocat au Maroc
De fait, les «Journées du patrimoine de Casablanca» devraient permettre aux habitants de la capitale économique issus du monde rural d’oublier, durant trois jours, leurs araires, faucilles et autres moyens mécaniques destinés à l’agriculture pour porter un autre regard sur leur ville. Visiter des lieux rarement accessibles, soutenir les efforts déployés pour faire vivre le patrimoine de Casablanca, connaître son histoire et en découvrir les secrets, sont, en effet, les objectifs de cet événement qui en est à sa deuxième édition.
Dans le reste du monde, les préoccupations seront autres, l’Unesco et l’Icomos ayant décidé de délaisser cette année l’architecture urbaine, fût–elle coloniale, pour évaluer dans quelle mesure les biens culturels liés aux activités agricoles et d'élevage sont pris en compte et étudier les expériences internationales majeures conduites dans ce domaine.
Parmi ces dernières, citons l'inclusion de ces biens sur la Liste du patrimoine mondial et la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco, mais aussi dans le programme sur les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole d’importance mondiale (GIAHS), dirigé par l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en collaboration avec d'autres institutions comme le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), l'Unesco et le Centre du patrimoine mondial, l'Iccrom (Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels), l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et le CGIAR (Consultative Group on International Agricultural Research).
Ces efforts internationaux visent à valoriser et à protéger tous les biens naturels et culturels importants générés par l'activité agricole à travers l'histoire. Pourtant, l'établissement de critères devant guider l'identification et la reconnaissance officielle du patrimoine agricole dans toutes ses manifestations et significations est un sujet d’étude relativement récent et qui revêt aujourd’hui un caractère urgent.
Contrairement à ce qui à été accompli pour d’autres catégories de patrimoine, tel le patrimoine industriel ou vernaculaire (dont certaines manifestations font d’ailleurs partie du patrimoine agricole), l’absence de reconnaissance, spécifique et distincte, du patrimoine agricole comme patrimoine multidimensionnel englobant divers types de biens matériels et immatériels, culturels et naturels, a engendré un manque de considération et une mésestime dont il souffre.
En somme l’objectif visé cette année par les manifestations qui seront organisées à travers le monde à l’occasion de la Journée internationale des monuments et des sites, est de redonner de l’allant au patrimoine agricole en tant que patrimoine multidimensionnel, vivant et productif et de fournir à la société des principes et des outils permettant la préservation de ces biens culturels essentiels au développement humain et à notre propre survie, et qui sont donc, sans aucun doute, un patrimoine véritablement mondial et universel. A l’inverse des monuments architecturaux casablancais du XXème siècle.