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Avec une brève revue de troupes, un quart d’heure lui aura suffi pour boucler la cérémonie dans la partie navale de la base, située dans l’enceinte du port de Mina Zayed à Abou Dhabi.
Complétée par des pôles aérien et terrestre, la “base de la paix”, dont l’installation répond à une demande des EAU, a une dimension à la fois “politique, diplomatique et stratégique”, a déclaré le président français.
“Et puis aussi peut-être que ça a une vocation d’exposition de nos matériels”, a-t-on ajouté dans son entourage, en soulignant que le Golfe était la région du monde où les équipements militaires français se vendent le mieux .
Les Emirats sont aujourd’hui le premier client de l’industrie aéronautique et de défense française et l’ouverture de cette base interarmes, qui abritera plus de 450 militaires, intervient au moment où sont engagées des discussions pour remplacer les 63 Mirage 2000 de leur armée de l’air.
L’enjeu est important pour Dassault Aviation, qui espère leur substituer des Rafale, un avion de combat n’ayant pas encore trouvé à ce jour de débouché à l’exportation.
Des deux côtés, on assure que les discussions progressent, tout en indiquant qu’un accord est encore loin d’être conclu.
Juste avant son départ pour Paris, hier après-midi, Nicolas Sarkozy a assisté avec le prince héritier émirati à une démonstration en vol du Rafale au-dessus du carré français de la grande base aérienne d’Al-Dhafra, à 40 km d’Abou Dhabi.
Le contrat potentiel est d’un montant compris entre six et huit milliards d’euros et la France devra pour l’emporter vaincre la concurrence des Etats-Unis, qu’elle retrouvera face à elle pour l’autre grand projet des Emirats, un programme nucléaire civil portant sur un nombre de centrales pouvant atteindre à terme entre 12 et 16.
Les résultats d’un premier appel d’offres devraient être connus à la mi-septembre.
Pour mettre toutes les chances du côté français, l’Elysée a imposé au consortium constitué de GDF Suez, Areva et Total, de faire une place à EDF, estimant que les qualités de maître d’oeuvre de l’électricien public seraient un atout supplémentaire.
En attendant, Nicolas Sarkozy a déclaré que la nouvelle base militaire illustrait “les responsabilités que la France, puissance globale, entend assumer aux côtés de ses partenaires privilégiés dans une région névralgique pour le monde entier”.
“C’est aussi sa contribution aux équilibres mondiaux, une vocation dont elle n’a jamais cessé de se sentir investie”, a-t-il dit.
Son inauguration s’accompagne de la signature d’un nouvel accord de défense bilatéral, plus ambitieux que celui de 1995.
Conformément à son engagement de rendre publics les termes d’accords susceptibles d’entraîner la France dans des conflits, Nicolas Sarkozy a indiqué que les deux pays étaient convenus de décider ensemble “de réponses spécifiques et adaptées, y compris militaires, lorsque la sécurité, l’intégrité territoriale et l’indépendance des Emirats arabes unis sont affectées”.
L’annonce, en janvier 2008, de l’installation de cette base avait été critiquée par l’Iran, aujourd’hui engagé dans un bras de fer avec la communauté internationale en raison de ses ambitions dans le nucléaire militaire.
Le président français a indiqué que cette nouvelle présence militaire permanente dans la région “ne vise personne”, traduisant seulement “l’engagement de la France, dans le long terme, aux côtés de ses amis”.
De même, il a assuré qu’elle ne préludait pas à un désengagement de la France de sa principale base de l’océan Indien, à Djibouti. Il a jugé que les deux implantations n’étaient “pas concurrentes mais complémentaires” et facilitaient la présence dans la région de la marine française, qui est mobilisée dans la lutte contre la piraterie.