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Alors qu'il s'apprête à organiser cet événement sportif planétaire à Paris du 26 juillet au 11 août, le gouvernement français, dont la sécurité était déjà une préoccupation majeure, veut montrer qu'il prend la menace au sérieux, tout en rassurant sur sa capacité à la maîtriser.
La police, la gendarmerie et les renseignements français "seront prêts" pour assurer la sécurité des Jeux, a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
L'exécutif a décidé dimanche soir, à l'issue d'un conseil de défense à l'Elysée, de relever le plan Vigipirate à son niveau maximal, "urgence attentat", un peu plus de deux mois seulement après l'avoir abaissé d'un cran.
Gabriel Attal a invoqué "la revendication de l'attentat" qui a fait 137 morts vendredi soir dans une salle de concert près de Moscou "par l'Etat islamique", ainsi que "des menaces qui pèsent" sur la France.
Une attaque qui a rappelé aux Français celles menées en novembre 2015 par des commandos de ce même groupe jihadiste contre le Bataclan, en plein concert, ainsi que contre des terrasses de café parisiennes et le Stade de France, faisant 130 morts au total.
En Russie, c'est la branche afghane de l'organisation, Etat islamique au Khorassan (EI-K), qui est la première suspecte pour les experts du terrorisme mondial, même si le président russe Vladimir Poutine a lui pointé une responsabilité de l'Ukraine.
Les "informations" dont "disposent" les services de renseignement français comme celles de leurs "principaux partenaires indiquent en effet que c'est une entité de l'Etat islamique qui a fomenté cet attentat et l'a mis à exécution", a déclaré lundi le président Macron à son arrivée en Guyane pour une visite de deux jours.
Il a mis en garde Moscou contre "toute instrumentalisation" ou tentative "d'utiliser ce contexte pour essayer de le retourner contre l'Ukraine".
L'EI-K "qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat, avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre propre sol", a expliqué le chef de l'Etat devant la presse. "Et donc, compte tenu de ses ramifications et de ses intentions, par mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides", il a été "décidé de hausser la posture de Vigipirate", qui avait été abaissée en janvier.
Matignon avait évoqué auparavant "plusieurs projets d'attentats récents déjoués dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne et la France". "Cette organisation menace la France", avait affirmé l'entourage du chef de gouvernement.
A la demande de Gabriel Attal, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, placé sous son autorité, a convoqué lundi matin une réunion associant l'ensemble des services de sécurité appelés à adapter leur posture à la suite du relèvement de l'alerte.
Le gouvernement pourrait dans la foulée préciser le dispositif de sécurité.
En octobre, Vigipirate avait déjà été relevé au niveau "urgence attentat" après le meurtre de l'enseignant Dominique Bernard à Arras par un ancien élève radicalisé, et jusqu'à 7.000 soldats de la force Sentinelle avaient été mobilisés.
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) réunira de son côté jeudi matin "l'ensemble des acteurs du renseignement" pour "tirer toutes les conséquences de l'attentat de Moscou", a annoncé lundi Gérald Darmanin.
"Nous empêchons des attentats de se dérouler quasiment tous les mois", a insisté le ministre de l'Intérieur, relevant que "la menace islamiste" pouvait "toucher tout le monde, à tous moments, pas que la France".
Dans ce contexte, une dizaine de nouveaux établissements scolaires ont été la cible de menaces d'attentats via leurs Espaces numériques de travail (ENT) piratés dans l'académie de Reims, a fait savoir le rectorat lundi, quelques jours après des messages similaires dans les académies de Lille, Amiens et en Ile-de-France.