La Cour des comptes tire à boulets rouges sur l’OCE

Dans sa configuration actuelle, l’Office n’est pas viable


Samedi 26 Mars 2016

La Cour des comptes a rendu public jeudi dernier un rapport sur le contrôle de la gestion de l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE) dans lequel il a conclu que, dans sa configuration actuelle, cet organisme n’est pas viable.
Le rapport en question contient les principales observations, relevées par la Cour, qui sont axées sur les domaines de la restructuration et le repositionnement de l’office, de l’exécution de ses missions légales, et de la situation financière du groupe OCE, ainsi que des recommandations concernant la gestion et l’avenir de l’office. Il rappelle également qu’en vue de permettre à cet office de s’adapter à son nouveau contexte, un plan de restructuration avait été initié en 2005 par les pouvoirs publics et qu’en 2009, il a fait l’objet d’une étude pour définir un plan de repositionnement stratégique. Toutefois, ces deux actions n’ont pu permettre à l’OCE de réussir sa transition pour pouvoir opérer dans un environnement de plus en plus concurrentiel, a souligné la Cour des comptes, en précisant qu’après une première mission réalisée par elle en 2010 suite à laquelle les pouvoirs publics ont été invités à engager une réflexion quant à l’avenir de cet organisme, sa récente mission a permis de revenir sur les mêmes constats avec des dimensions plus problématiques qui nécessitent, de la part des autorités compétentes, des réponses immédiates.  
Pour le volet institutionnel, le  plan de restructuration adopté en 2005 avait préconisé la transformation de l’OCE en société anonyme intégrant les activités des filiales SOCOBER et SOCAMAR. Pour concrétiser ce volet, un projet de loi portant transformation de l’OCE en société anonyme a ainsi été examiné en 2006. Neuf ans après, ce projet de loi n’a pas encore abouti.  Pour le volet portefeuille et participations, ce plan, poursuit la Cour, a prévu l’assainissement du portefeuille de l’OCE en procédant à la liquidation des entreprises en cessation d’activité et le maintien de celles en activité. Or, en 2014, cet assainissement n’était toujours pas achevé. En effet, cinq sociétés n’avaient pas été liquidées bien que certaines soient en cessation d’activité depuis les années 90 (SOPLEM et IMEC).
Concernant le volet social, poursuit le rapport, si l’opération de départ volontaire avait permis à l’OCE de contracter sa masse salariale de manière graduelle, elle a eu comme conséquence directe le rétrécissement de son effectif et la vacance de plusieurs postes clés de responsabilité.
Dans le cadre dudit plan de restructuration, précise la même source, il a été recommandé à l’OCE de se désengager du préfinancement des campagnes agricoles compte tenu des problèmes que posent ce système et le recouvrement des montants avancés aux agriculteurs, qui sont évalués jusqu’à la campagne 2012-2013 à 300,26 millions de DH, soit 15 fois les recettes annuelles moyennes de l’OCE. Toutefois, il a été constaté que ce dernier a continué à préfinancer les producteurs sous diverses formes. En outre, les actions menées par lui pour recouvrer ses créances n’ont pas réussi, même avec le recours aux services de sociétés spécialisées.  
L’analyse des recettes provenant des différentes activités et missions exercées par l’OCE montre, quant à elle, que l’essentiel de celles-ci provient, de plus en plus des missions accessoires. De même, une part importante de ses produits provient de la location d’immeubles non affectés à l’exploitation. En effet, depuis la campagne 2009-2010, la part des recettes provenant de l’export qui est la mission légale de l’OCE ne cesse de chuter sur toute la période étudiée. C’est ainsi que pour la campagne 2012-2013, les commissions d’intervention de l’OCE liées à sa mission sont pratiquement nulles (0,08%), contre 56,02% pour les prestations rendues pour l’administration et 43,90% correspondant aux loyers perçus. Cette situation rend l’office dépendant d’activités accessoires et éphémères. Par ailleurs, l’analyse des indicateurs comptables et financiers de l’OCE a montré que celui-ci ne crée plus de valeur. Sur la période étudiée, sa valeur ajoutée demeure négative. Autrement dit, la production de l’office est inférieure à sa consommation intermédiaire. Les charges fiscales et celles du personnel accentuent le déficit pour obtenir une insuffisance brute d’exploitation qui dépasse parfois 80% du total des produits (cas de la campagne 2010-2011). De même que la rentabilité financière est faible voire négative, ce qui signifie que les capitaux investis par l’OCE ne dégagent plus de profit.  
Les autorités compétentes se doivent donc de retrousser leurs manches pour trouver une solution efficiente à ces problèmes qui ne font que perdurer.


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