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« En fait nous n’avons aucune réponse claire à ces questions. La Commission relative à la révision ou la refonte –même cela nous n’en savons rien- ne communique pas sur son référentiel. Elle est pour le moment à un stade où elle écoute tout le monde, sans distinction. Que se passera-t-il ensuite ? Comment la question des droits des femmes et le principe de l’égalité entre la femme et l’homme seront-ils tranchés ? Nul n’est capable de le dire au jour d’aujourd’hui », soutient non sans inquiétude une activiste du mouvement féminin.
Les craintes des féministes marocaines, celles qui ont la particularité de croire au printemps de l’égalité, sont justement venues des séances d’audition organisées par ceux et celles de la Commission de la réforme de la Constitution. « On avait demandé aux associations féminines de venir en même temps pour présenter leurs propositions de réformes constitutionnelles. Quand nous avons appris que les associations féminines islamistes avaient reçu exactement la même information, nous avons freiné des quatre fers. Nous ne défendons pas les mêmes valeurs ni les mêmes principes. Impossible de parler d’une même voix. Alors, nous avons refusé ces auditions collectives. C’est cela en fait qui nous inquiète, cette tendance très marquée d’écouter le plus grand nombre alors qu’en matière des droits des femmes, les choses sont claires car elles procèdent de principes tels qu’universellement reconnus. La femme et l’homme ne sont pas seulement égaux devant la loi mais dans les droits politiques, civils, économiques et sociaux », explique une responsable de l’Association démocratique des femmes du Maroc.
La Commission doit affirmer son référentiel
La Commission a longuement écouté les associations féminines faisant front commun autour du Printemps de l’égalité. Elle a aussi et de la même manière écouté les associations féminines dont le référentiel s’inspire de la religion et la chari’aa. Devoir de consultation oblige. « La Commission Menouni a le devoir de se déterminer sans la moindre ambiguïté sur le projet de société que la prochaine Constitution va porter. Ceux et celles de la Commission sont-ils dans une tendance démocratique, moderniste et égalitaire ? Ou, au contraire, la Commission va-t-elle être sensible à l’approche conservatrice ? En tout cas, le projet de société défendu par le sommet de l’Etat est clair : il s’agit d’un projet de société, de démocratie et de modernité. Il est temps pour Menouni et ses pairs de le réaffirmer sans équivoque », fait valoir avec force cette militante de la Ligue démocratique pour les droits des femmes.
Les activistes du Printemps de l’égalité ont choisi de se mobiliser. Elles veulent, disent-elles à l’unisson, peser de tout leur poids sur la dynamique de la réforme de la Constitution. Pas de quartier pour les conservatismes anachroniques ni le déni de droit faussement fondé sur l’Islam. Le combat de la sécularisation du droit et la primauté des conventions internationales relatives aux droits humains, aux droits des femmes et aux libertés est engagé. « Toute la question est aujourd’hui de savoir si, une fois encore et une fois de trop, les droits des Marocaines ne seront pas sacrifiés pour aboutir à une réforme consensuelle où l’on fera plaisir à tout le monde, mais pas à la moitié de la société. Autre question qui se pose et elle a toute son importance aujourd’hui: les partis progressistes et modernistes iront-ils jusqu’au bout de leur logique et de leur choix en soutenant la cause et les propositions du mouvement féminin qui prône l’égalité sans réserves ?», conclut cette responsable de l’ADFM.