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"Nous sommes pleinement confiants d'atteindre les objectifs de développement économique et sociétal cette année", a affirmé Zheng Shanjie, président de la Commission nationale pour le développement et les réformes (NDRC), lors d'une conférence de presse à Pékin.
"Nous avons aussi pleinement confiance dans la poursuite d'un développement stable, sain et durable", a-t-il ajouté.
Cette conférence était très attendue, les investisseurs espérant de nouvelles mesures de relance de l'économie, dix jours après une première salve qui avait fait bondir les Bourses.
Mais elle a finalement déçu, les hauts responsables de la Commission n'annonçant aucune nouvelle mesure malgré les difficultés que rencontre l'économie chinoise, principalement une crise de l'immobilier et une consommation des ménages atone.
La deuxième économie mondiale s'est fixée comme objectif une croissance d'environ 5% cette année, un chiffre jugé optimiste par nombre d'analystes car le pays peine à redémarrer depuis la sortie du Covid.
Mardi, les Bourses de Shanghai et Shenzhen avaient ouvert en hausse de plus 10%.
Mais ces gains ont été partiellement effacés, faute d'annonce majeure lors de la conférence de presse. A la mi-journée, la Bourse de Shanghai gagnait 4,8% et celle de Shenzhen 7,7%. La Bourse de Hong Kong, elle, cédait plus de 5%.
Après des annonces au compte-gouttes ces derniers mois et sans effet apparent, les autorités chinoises avaient dévoilé fin septembre des mesures d'une ampleur sans précédent depuis des années, dont des réductions de taux et des prêts immobiliers plus accessibles.
Qualifié de "relance au bazooka" par un analyste, le paquet de mesures avait fait s'envoler les Bourses de Hong Kong et de la Chine continentale de plus de 20%.
La plupart des mesures annoncées jusqu'à présent ont ciblé le secteur immobilier, longtemps un moteur de la croissance chinoise mais désormais en profonde crise, à l'exemple des promoteurs Country Garden et Evergrande, lourdement endettés et au bord de la faillite.
La Banque centrale a notamment réduit le taux d'intérêt à un an auprès des institutions financières, diminué l'apport nécessaire pour un emprunt immobilier et abaissé aussi les taux hypothécaires existants.
Plusieurs métropoles chinoises ont par ailleurs annoncé la levée de certaines restrictions locales perçues comme un frein à l'achat d'un bien, notamment à Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen.
"Dans l'ensemble, si l'on regarde le développement actuel et les prévisions de développement, les fondamentaux du développement économique de notre pays n'ont pas changé", a assuré mardi Zheng Shanjie.
"Avec la poursuite de la mise en oeuvre de diverses politiques, en particulier des paquets de mesures progressives, les attentes du marché se sont récemment améliorées de manière significative", a-t-il estimé.
Les analystes espéraient de nouvelles mesures, notamment de soutien fiscal, comme une émission obligataire d'ampleur ou des politiques de soutien à la consommation des ménages.
Mais ils préviennent aussi qu'il faudra des réformes plus profondes du système économique chinois pour réduire l'endettement du secteur immobilier et relancer la consommation, et ainsi lever les principaux obstacles à la croissance.
"A moins que la Chine n'introduise des réformes structurelles pour relancer la consommation - des allocations chômage aux pensions de retraite - je ne pense pas que nous verrons un changement majeur", prédisait, avant la conférence de mardi, Alicia Garcia Herrero, économiste en chef pour la région Asie-Pacifique chez Natixis.
Pour l'analyste Shehzad Qazi, du cabinet China Beige Book, spécialisé dans l'économie, sur le court terme la croissance sera effectivement atteinte: "L'économie chinoise n'est pas en crise et (Pékin) n'a pas besoin d'annoncer un vaste programme de dépenses budgétaires pour le reste de l'année 2024 afin d'aider la Chine à atteindre son objectif de PIB".
Mais sur le long terme, il faudra sans doute faire plus, prévient-il.
"La vraie question est de savoir si Pékin annoncera un programme de dépenses en plusieurs phases pour 2025 et au-delà, qui inclura la résolution des problèmes structurels qui freinent la transition de l'économie vers un modèle porté par la consommation".