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Cette journée du mercredi 21 octobre a vu presque toutes les grosses capitalisations piquer du nez dans une fourchette variant de -3% à -6%, dans des volumes conséquents. Le chiffre d'affaires de la journée a dépassé 453 millions de DH dont l'essentiel est drainé par les bancaires, les immobilières.
En tête des fortes baisses, BMCE Bank a perdu 6%, pour 53,8 millions de DH. BCP et Attijariwafa bank renonçaient à 3%. Dans l'immobilier, Addoha baissait de 3,3% pour près de 98 millions DH échangés, alors que Alliances se délestait de 2,66% et la CGI abandonnait 1,32% seulement. Maroc telecom, première capitalisation, devait évoluer dans le rouge pour 68,8 millions de DH. A son tour, le titre ONA a signé une contre-performance de 1,50% dans un volume modeste de quelque 14 millions de DH.
Que faut-il alors retenir de cette dégringolade du marché ? Une chute innocente, dirions-nous. Mais lorsque cette chute coïncide avec l'adoption du projet de Budget pour 2010, cela donne libre à tous les commentaires. L'on sait que dans le projet de loi de Finances 2010, il est prévu une uniformisation de la taxe à 20% sur les revenus tirés du placement actions au lieu de 15% actuellement. Cette hausse de la taxe serait-elle à l'origine de cette vague baissière qui a bouleversé le marché ? Rien n'est moins sûr en ces temps d'incertitude sur les marchés. En revanche, ce qui est certain, c'est que les détenteurs de capitaux, en l'occurrence les zinzins, maintiennent la pression pour préserver leurs intérêts. Assureurs, banquiers et fonds de pension font tout pour créer cette « dictature du marché ».
Il faut dire que les paradoxes du marché boursier casablancais sont nombreux et rarement dénoncés. D'abord, cette chute intervient alors que la Place est déjà terrassée. Il n'y a ni bulle ni bousculade au portillon. Depuis le début de l'année, le marché enchaînait les séances de repli presque de manière inexorable.
La forte baisse de cette semaine vient donc aggraver les pertes cumulées chez les petits porteurs. Et si l'on admet que la perte de 2% en une séance est une manière de manifester leur inquiétude, les détenteurs de capitaux, à défaut d'être de vrais patriotes, expriment leur désaccord avec les dispositions fiscales du projet de Budget.
Faut-il en déduire aussi que, malgré les prévisions positives annoncées par l'argentier du Royaume, ces détenteurs de capitaux savent mieux que d'autres que la croissance attendue en 2010 serait plutôt fragile. Et si demain, dans le sillage de la discussion du projet de loi de Finances, les syndicats montent au créneau pour dénoncer la dégradation du pouvoir d'achat des salariés, et qu'en même temps, le patronat maintient ses revendications fiscales, il n'est pas incertain que de nouvelles bourrasques pourraient souffler, du moins sur le marché boursier.
Ce scénario fait peur et risque de déstabiliser toute la Place qui semble, d'ores et déjà, plantée de « bois mort ».
Reflet de la vigueur macro-économique, la Bourse de Casablanca serait-elle contrainte d'envisager son avenir avec beaucoup de prudence? Une balance commerciale qui creuse encore davantage ses déficits, un déficit budgétaire prévu de 4%... Mis à part cela, le chômage continue de faire tâche d'huile et les ménages manquent d'audace sur le front de la consommation. Il faut prier pour que le Ciel soit généreux pour donner espoir au monde rural et faciliter la tâche à l'argentier du Royaume.