L’unité nationale autour du Sahara


Par Laila Rachidi
Jeudi 13 Novembre 2014

L’unité nationale autour du Sahara
La question du conflit au Sahara constitue indéniablement l’une des préoccupations majeures au Maroc, et ce, à plusieurs niveaux. C’est dans cette logique que s’inscrit le discours Royal du 6 novembre 2014, prononcé à l’occasion du 39ème anniversaire de la Marche Verte, afin de clairement définir la position du Maroc, revenir sur l’évolution qu’ont connue les provinces du Sud, et relever les dysfonctionnements entravant la paix sociale dans la région et la résolution pacifique et définitive du conflit. SM le Roi Mohammed VI a ainsi réaffirmé la fermeté du Maroc qui, malgré l’hostilité affichée par les autres parties au conflit, s’engage, sous l’égide des Nations unies, et sans qu’il soit aucunement question de remettre en cause son intégrité territoriale et sa souveraineté sur les provinces sahariennes, à œuvrer pour une résolution définitive du différend dans le cadre d’une autonomie de la région.
Mais au-delà de l’aspect juridique ou même politique de la question saharienne, la construction identitaire marocaine ainsi que le principe d’unité nationale y demeurent intrinsèquement liés. Au Maroc, ce conflit ne peut se limiter à une simple querelle de frontières. Il s’agit pour l’ensemble des Marocains, comme l’a clairement rappelé SM le Roi Mohammed VI dans son discours, d’un enjeu national emportant l’adhésion de tous. L’ensemble de la population marocaine a ainsi consenti à un sacrifice humain et financier considérable dans une logique de dévouement et de solidarité vis-à-vis d’une cause nationale. Cette question participe donc à la consolidation de l’unité nationale du Royaume, forte d’une vision commune de l’avenir du pays et des défis à relever afin que soit parachevée l’intégrité territoriale.
Le Maroc est d’autre part caractérisé par la coexistence en son sein d’une multitude d‘aires linguistiques et de structures socioculturelles différentes, mais qui demeurent fédérées par la reconnaissance institutionnalisée de la diversité des marqueurs identitaires. En effet, la Loi suprême marocaine reconnaît l’existence de toutes les communautés ethnoculturelles au point de mettre en valeur la mosaïque sociale inhérente à la société nationale. De cette manière, malgré les particularismes que présentent les populations hassanies des provinces du Sud, les institutions marocaines leur garantissent la reconnaissance de leur singularité, conjuguée à une représentation égalitaire, aboutissant ainsi à la création d’un sentiment d’appartenance à un ensemble national.
A travers l’Histoire particulière qu’est la sienne, le Maroc a réussi à maintenir et même à consolider davantage son unité nationale. Ce renforcement ne s’est pas exclusivement fait autour de la question du Sahara, fédératrice par nature puisqu’elle touche en l’occurrence à l’intégrité du territoire national et à la remise en cause de la souveraineté séculaire du Royaume sur ses provinces, mais également à travers la reconnaissance officielle du multiculturalisme marocain. L’unité nationale est de la sorte définie par l’attachement aux causes communes nationales et la reconnaissance de la multiplicité des composantes de la société marocaine, participant ainsi au progrès social et au renforcement de la paix. 


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