Chamakh a d’ailleurs tout pour réussir outre-Manche. Doté d’un jeu de tête hors du commun, l’avant-centre marocain allie à la fois puissance physique et aisance technique, faisant de lui l’un des attaquants les plus complets de la Ligue 1 et une cible de prédilection pour les recruteurs britanniques. Chamakh pourrait donc bientôt quitter les rives de la Garonne pour celles de la Tamise et ainsi réaliser son rêve d’évoluer dans ce qui est probablement le meilleur championnat du monde à l’heure actuelle. Altruiste à souhait, on lui a souvent reproché de pécher par manque d’égoïsme et de trop souvent chercher la passe au lieu d’essayer de trouver lui-même le chemin des filets. Cela se répercute d’ailleurs sur ses statistiques puisqu’il n’a inscrit «que» 54 buts en 209 rencontres de Ligue 1, insuffisants pour un attaquant d’envergure internationale.
Chamakh est donc loin du profil du buteur au sens classique du terme. En effet, sa grande force réside ailleurs, et ce n’est pas pour ses qualités de finisseur qu’il a tapé dans l’œil du technicien français d’Arsenal. Le natif de Tonneins (dans le Lot-et-Garonne) est le prototype même du joueur qui donne tout pour l’équipe, qui crée des espaces dans les défenses et qui est à l’aise, aussi bien dans le jeu face que dos au but. Ce sont ces qualités-là, appréciées de tous les entraîneurs, qui ont fait de lui l’un des pions essentiels et inamovibles du système de Laurent Blanc. Leader actuel de la Ligue 1 avec Bordeaux et qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des champions, l’international marocain est bel et bien sur un nuage. Mais s’il peut espérer réaliser de grandes choses avec les Marine et Blanc et même se mettre à rêver secrètement de la Coupe aux grandes oreilles, ses accrochages réguliers avec la fédération marocaine et ses perfrmances décevantes avec les Lions de l’Atlas demeurent un gros point noir dans un tableau on ne peut plus flatteur.