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Une décision qui ne semble pas faire l’unanimité dans le camp adverse qui pense que Houssaine Louardi jette l’opprobre sur l’ensemble du corps de métier sans différencier les vrais spécialistes des faux.
« On est favorable à une telle décision mais à condition de ne pas mettre l’ensemble des spécialistes sur un pied d’égalité », nous a indiqué Nourddine Hatime, spécialiste en plantes médicinales à Tanger. Un avis que partage Radouane El Miftahi, un autre spécialiste de Fès, qui estime que s’il y a vraiment des professionnels diplômés avec une longue expérience en la matière, il y a également des intrus qui ne connaissent rien en botanique ni en plantes médicinales.
Même son de cloche du côté de certaines sources de la station Radio MFM qui diffuse l’émission «Dwak Aandi» à l’origine de l’actuelle polémique. Pour eux, la décision du ministère suscite beaucoup de questions, car s’il s’agit de lutter contre la phytothérapie ; il n’y a pas que les stations radio à prendre comme cibles. Ceci d’autant plus qu’aucun auditeur ne s’en est jamais plaint jusqu’à aujourd’hui et qu’on n’a jamais enregistré le moindre cas d’intoxication.
Pourtant, pour la direction de la station, cette volonté d’interdire ces émissions ne semble pas affecter son programme. «On continue de travailler comme d’habitude et selon le même rythme. Les appels et les SMS des auditeurs continuent d’affluer», nous a assuré notre source.
Pour les phytothérapeutes, la médication qu’ils prônent participe d’un phénomène mondial en vogue actuellement. Mais, nos sources tiennent à préciser que leur démarche se base sur des méthodes scientifiques. «Nos recettes thérapeutiques ne sont pas dispensées à la légère. On tient à prescrire des ordonnances en respectant soigneusement les règles de l’art appris dans les instituts spécialisés ou selon des expériences que nous avons cumulées dans le domaine», nous a expliqué Moustafa Badaoui d’Oujda. A ce propos, ce dernier nous a révélé que la phytothérapie n’est prescrite qu’après diagnostic médical. «Le diagnostic est essentiel puisque la réussite dépend en grande partie de cette étape», nous a affirmé Noureddine Hatime qui nous a assuré qu’il conseille souvent à ses patients d’aller consulter un médecin avant toute médication en plantes.
A propos des accusations du ministre de la Santé concernant l’augmentation enregistrée depuis quelques mois de déclarations de personnes intoxiquées auprès des Centres antipoison et de pharmacovigilance du ministère de la Santé, déclarant avoir consommé des produits conseillés lors de ces émissions, les spécialistes ne nient pas l’existence de pareils cas mais avancent d’autres explications. D’après eux, il y a certains herboristes sans scrupules qui vendent des plantes non conformes à celles prescrites ou bien ils ajoutent des produits chimiques dans la recette originale. Noureddine Hatime va plus loin, estimant que certains pseudo-spécialistes dispensent des recettes sans prendre en compte leurs effets néfastes sur le patient. «Dans certaines émissions, j’ai entendu personnellement de soi-disant spécialistes prescrire le plant de pavot sans prendre en considération ses effets stimulants sur les cellules cancérigènes et le système nerveux», nous a précisé notre source.
Aussi bien pour lui que pour d’autres, il est temps de séparer le bon grain de l’ivraie. Un effort de réglementation semble important voire crucial aujourd’hui. «Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La phytothérapie a fait ses preuves ; il faut seulement l’encadrer », a conclu Radouane El Miftahi.
Une précision néanmoins, le ministre de la Santé aurait dû d’abord veiller à l’application de la loi en la matière. Or, celle-ci est on ne peut plus claire puisqu’elle dispose que «nul ne peut accomplir aucun acte de la profession médicale s’il n’est pas inscrit à l’Ordre national des médecins» et «être titulaire du diplôme de docteur en médecine délivré par l’une des Facultés de médecine marocaines ou d’un titre ou diplôme d’une faculté étrangère reconnu équivalent par l’administration». Or, tous ces médecins en herbe ne remplissent nullement ces conditions. Il aurait donc fallu qu’il saisisse non pas la HACA, mais la justice.
La loi interdit, en effet, tout exercice illégal de la médecine. C’est-à-dire qu’elle interdit à toute personne de procéder, «même en présence d’un médecin, à l’établissement d’un diagnostic ou au traitement de malades ou d’affections chirurgicales, congénitales ou acquises, réelles ou supposées par actes personnels, consultations verbales ou écrites et par tout autre procédé».