L’établissement scolaire n’est pas un espace neutre

Certes, la discipline est nécessaire pour faire son travail convenablement, un climat propice est indispensable pour favoriser un enseignement fructueux, mais il est notamment recommandé, d’éviter toute forme d’autorité abusive ; il en va de la construction de la personnalité des apprenants. Ce n’est pas en les terrorisant avec une panoplie de sanctions, que l’école réussira mieux à remplir sa mission. Il existe des cas où la punition est inutile voire contre-indiquée, où un froncement de sourcils, un regard désapprobateur suffisent et naturellement des situations à prendre plus sérieusement en mains.
L’établissement scolaire a incontestablement un lien direct avec le comportement des élèves, ce n’est pas un espace neutre, tout arrive par sa complicité. L’école peut générer l'insolence si les violons ne sont pas bien accordés. En principe, les comportements se structurent dès les premières semaines de la rentrée scolaire. C’est à ce moment qu’il incombe d’établir les meilleures connexions avec les élèves, de fonder des relations constructives et de les acclimater au plus vite au cadre de vie de l’établissement.
Montrer une attitude de compréhension à l’égard des élèves, les respecter c’est leur donner confiance en eux et c’est capital. Ils finiront par saisir l’intérêt des recommandations, la nécessité et l’utilité d’une ambiance salubre. La volonté de l’élève à s’intégrer dépend pour une bonne part de la bienveillance que lui témoigne l’établissement. Les personnes qui assimilent la discipline à la soumission et au dressage pour travailler en paix, peuvent compromettre l’équilibre psychologique de l’apprenant. Il est indispensable de conseiller aux enseignants et aux responsables de l’ordre d’éviter tout emportement face aux provocations des réfractaires. Il n’est pas dit qu’il est impossible aux élèves récalcitrants de changer d’avis. Pour cela, il est nécessaire de connaître parfaitement les élèves et de tenir compte de leurs stades de développement.  La fonction de l’école ne se limite pas à transmettre des connaissances. La construction de la personnalité et l’épanouissement de l’enfant ne sont pas des mots creux. Quand un élève montre un comportement difficile, il est du devoir de l’école de chercher à en déterminer les raisons, de le soutenir et de prendre en compte ses difficultés, ses besoins et ses revendications. Elle doit être à l’écoute de ses préoccupations, le responsabiliser et l’impliquer dans les activités et manifestations scolaires. La tâche de l’adulte, évidemment, est de mettre un terme à tout ce qui dépasse le seuil de tolérance, mais aussi, et c’est important, celle de chercher à comprendre les raisons d’un tel comportement et d’orienter vers la bonne conduite. Il ne s'agit pas de se montrer sympathique ; la correction des dysfonctionnements est une intervention logique et dans l’intérêt des apprenants. En toute circonstance, l’adulte doit rester vigilant, adopter un comportement responsable car il arrive que les enfants se révoltent face à une impression d’injustice et le pire peut se produire.