L’endettement public grève dangereusement le PIB

L'emprunt auquel le gouvernement a eu recours durant l’année dernière a porté la dette du Trésor à 586 milliards de dirhams à fin 2014


Vendredi 8 Mai 2015

L’endettement public grève dangereusement le PIB
Le Premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a indiqué, mercredi à Rabat, qu'en dépit de l'amélioration constatée en matière de gestion de la dette publique, il convient de faire montre de précaution vis-à-vis du trend haussier que connaît cette dette, tant au niveau de la dette directe du Trésor et celles des administrations publiques que de la dette garantie par le Trésor. 
Dans un exposé sur les activités de la Cour des comptes et des cours régionales présenté devant le Parlement, lors d'une séance conjointe, M. Jettou a fait état d'une hausse des dépenses de la dette publique du Trésor durant l'année dernière, car, explique-t-il, le gouvernement a eu recours à l'emprunt, qui a porté la dette du Trésor à 586 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2014, pour représenter 63,9 % du PIB. 
Et d'ajouter que la dette publique globale est passée de 678 MMDH en 2013 à 743 MMDH en 2014, soit 81 % du PIB, indique la MAP.
 Selon Jettou, l'amélioration des indicateurs financiers publics nécessite, entre autres, un contrôle des dépenses ordinaires, l'amélioration des recettes et la poursuite des réformes nécessaires, dont celle visant l'élargissement de l'assiette fiscale. 
Le Premier président de la Cour des comptes a indiqué que d'importants efforts ont été consentis en vue d'améliorer la dette, dont l'élargissement du délai de la dette interne, qui est passé de 4 ans et cinq mois en 2013 à 5 ans et 9 mois à fin 2014, l'amélioration des conditions de financement du Trésor (le taux d'intérêt à émission est passé de 4,54 % en 2013 à 4,27% en 2014), une gestion efficace de la dette interne et celle externe, ce qui a permis une baisse du service de la dette du Trésor de 12% en comparaison avec 2013. 
 Le compte courant a également connu une amélioration par rapport à 2013, en se rétractant à 5,8 %, a-t-il ajouté, expliquant cette performance positive par la rétraction du déficit commercial suite à la baisse de la facture énergétique, l'amélioration des transferts bruts et des investissements étrangers, la bonne performance des exportations et la hausse du chiffre d'affaires du Groupe OCP. 
Après avoir évoqué les difficultés ayant marqué l'année 2012 (hausse de la masse salariale, aggravation du déficit budgétaire, la hausse des dépenses de compensation à 54,9 MMDH), M. Jettou a relevé que face à cette situation, plusieurs mesures d'urgence ont été adoptées en 2013, dont le contrôle du volume des dépenses publiques, la suspension des engagements des dépenses publiques au cours des deux derniers mois de l'année et l'application progressive du système d'indexation sur les prix des produits pétroliers.
Par ailleurs, Jettou a indiqué que l'entrée en vigueur de l'indexation partielle des produits pétroliers depuis le 16 octobre 2013, ainsi que la levée progressive des subventions sur les carburants liquides à partir de janvier 2014 ont contribué à la réduction des dépenses de compensation à 32,6 MMDH, saluant à ce propos l'effort consenti par le gouvernement, en application des Hautes orientations Royales, en vue de dynamiser les différents projets d'énergies renouvelables aussi bien solaires, éoliennes que hydroélectriques.
Jettou a, d'autre part, relevé que les résultats préliminaires de l'étude thématique globale sur la promotion économique du Maroc ont démontré l'importance des ressources financières et humaines affectées par l'Etat aux organismes concernés directement par la promotion économique, notant que les dix premiers (organismes) comptent 1.150 employés, la majorité des cadres supérieurs, pour un budget global de plus de 3 MMDH par an. 
Cette étude thématique, a-t-il poursuivi, a également montré l'absence de préoccupation pour l'évaluation a posteriori du bilan des différentes opérations de promotion, malgré l'importance des allocations financières qui lui sont affectées, et ce en vue d'en mesurer l'impact et l'efficience et, le cas échéant, rectifier le parcours, selon une approche de marketing scientifique et moderne, sous la supervision de ressources humaines spécialisées. 
L'étude a également révélé une pléthore d'intervenants institutionnels (dans le tourisme, l'investissement et l'export), doublée d'une absence d'approche globale intégrée et cohérente pour appuyer la promotion économique du Maroc et du produit marocain. 
 A cela s'ajoutent la persistance de certains établissements publics à poursuivre leurs activités en dépit du changement radical dans le contexte économique ayant accompagné leur création, ainsi que l'exploitation insuffisante des nouvelles opportunités offertes, à l'image des services internet et des sites du commerce électronique, et l'absence d'une politique de marketing forte qui permettrait l'accès à des marchés prometteurs au lieu de se contenter des marchés traditionnels notamment européens.
 Pour Jettou, la concurrence à laquelle fait face l'économie nationale dans les domaines de l'export, du tourisme et d'attraction des investissements devient de plus en plus rude, ne se limitant pas aux concurrents traditionnels du Maroc, mais couvre des pays d'Asie, d'Afrique et même d'Europe, d'où l'impératif de redoubler d'efforts pour accroître la compétitivité et l'attractivité du produit marocain. 
Il a précisé, à ce propos, que les études comparatives réalisées par la Cour des comptes sur plusieurs pays comme Singapour, l'Espagne, la Grande-Bretagne, la Finlande, la Turquie et les Emirats arabes unis ont démontré que ces pays se sont engagés, depuis des années, dans la politique du label "marque pays", qui tient compte des considérations du commerce extérieur, de l'investissement et de la promotion des exportations et s'appuie sur le rôle considérable dévolu au réseau des représentations diplomatiques de ces pays à l'étranger.  


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