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L’étude, menée par le professeur John Halpern de l’école de médecine d’Harvard et publiée dans la revue scientifique Addiction mi-février, a été financée grâce à une bourse d’1,8 million de dollars de l’institut américain national sur l’abus de drogue. Elle a été lancée spécifiquement pour éviter les inconvénients méthodologiques des recherches précédentes sur le sujet, affirme The Guardian.
Depuis sa popularisation dans les années 1980, la prise d’ecstasy a été liée à des dommages du système nerveux central (en plus de changements émotionnels et comportementaux à long terme), mais John Halpern est très critique de ces études passées:
«Trop d’études ont été réalisées sur des populations réduites, alors qu’on en a tiré des conclusions générales.»
Par exemple, certaines études se sont concentrées sur des utilisateurs d’ecstasy fêtards, qui ne dormaient ni ne buvaient suffisamment d’eau –des facteurs déjà connus pour avoir des effets sur les facultés cognitives. Ceux qui ne prenaient pas d’ecstasy n’étaient pas sélectionnés de ce même milieu, ce qui a faussé les résultats. Pour sa recherche, John Halpern a choisi des consommateurs d’ecstasy qui ne prenaient aucune autre drogue et qui n’avaient souffert d’aucune faiblesse au cerveau (venant par exemple, de prise passée d’alcool ou d’autres drogues). Le professeur a tiré 52 personnes de 1.500 candidats potentiels, dont les capacités cognitives étaient égales à celles d’un groupe de 59 non consommateurs:
«On a même pris des échantillons de cheveux sur les participants pour vérifier qu’ils nous disaient la vérité sur leur consommation d’alcool et de drogue. Essentiellement, nous avons comparé un groupe de gens qui dansent et font des raves parties et consomment de l’ecstasy à un groupe d’individus similaires qui dansent et font des raves parties mais ne prennent pas d’ecstasy. Quand on a fait ça, on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de différences entre leurs capacités cognitives.»
Il n’en reste pas moins que la drogue comporte des risques, puisque «les pilules faites illégalement contiennent souvent des contaminants qui peuvent avoir des effets secondaires nocifs». Le professeur Halpern précise d’ailleurs dans le communiqué de presse de son étude, que «bien que nous n’ayons trouvé aucun risque menaçant sur les performances cognitives, c’est très différent de conclure que la consommation d’ecstasy est “sans risque”».