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L’économie nationale prise en tenaille

Le Covid-19 et la sécheresse devraient fortement impacter les équilibres macro-économiques en 2020

Mercredi 15 Avril 2020

L’économie nationale prise en tenaille
La crise sanitaire liée à la nouvelle pandémie du coronavirus (Covid-19), qui sévit actuellement au Maroc et dans le monde, aura des répercussions négatives sur les principaux équilibres macro-économiques nationaux en 2020.
En effet, « en dépit des efforts mutuels des différents acteurs, aussi bien publics que privés, en vue d’accompagner et soutenir l’économie nationale en cette année exceptionnellement difficile, la profondeur de cette nouvelle crise et ses répercussions, amplifiées par la succession de deux années de sécheresse, devraient fortement impacter les équilibres macro-économiques nationaux en 2020 », selon CDG Capital.
Dans sa note annuelle macro-économique et taux, intitulée « Economie nationale et marché de taux face aux enjeux du Covid-19 et de la sécheresse », CDG Capital constate, à ce propos, que l’évolution de ceux-ci « s'affiche fortement impactée par deux évènements majeurs ».
Il s’agit de la crise du Covid-19 dont les implications sont néfastes sur l’ensemble des composantes de l'économie nationale et de la confirmation d'une deuxième année de sécheresse avec des conditions climatiques très défavorables qui ont généré « une dégradation de la récolte céréalière et un recul du taux de remplissage des barrages ». Une nouvelle année de sécheresse qui, souligne l’étude, devrait accentuer l’impact négatif observé en 2019 sur le pouvoir d’achat des ménages, notamment en zones rurales.
Dans ce contexte exceptionnellement difficile, l’étude conduite par Zhani Ahmed (économiste à CDG Capital) montre que « la gravité de l'impact sur l'économie nationale dépend dans une large mesure de la durée de cette crise sanitaire et de la profondeur de ses séquelles, aussi bien sur le système productif que sur la stabilité du système monétaire et financier national ».
Dans ce contexte particulier, les analystes de CDG Capital concèdent que l'exercice de prévisions et de projections est extrêmement délicat du fait de l'exclusion des approches comparatives, de l’absence de crises similaires au cours des dernières décennies et de la difficulté de prévoir l'intensité des chocs sur les différents équilibres macro-économiques.
Ainsi, sur la base du plan de soutien retenu par le Comité de veille économique (CVE), composé de grandes instances économiques et sociales du pays et dont les solutions portent sur une période de quatre mois, allant de mars à juin, les projections de CDG Capital prennent en compte « cet horizon de résolution de la crise avec une reprise prévue pour juillet en 2020 ».
Des projections qui font état du ralentissement supplémentaire de la croissance et du rebond de l’inflation au cours de cette année. « Le comportement de la croissance économique et de l'inflation dépend, dans une large mesure, de la performance de la saison agricole, qui s'affiche fortement corrélée à la production céréalière, et ce en dépit des efforts de diversification entrepris dans le cadre du Plan Maroc vert (PMV) », relève d’emblée la note.
Sans surprise, l’étude annonce que le déroulement des conditions climatiques de la saison agricole en cours présage « une campagne agricole en détérioration comparativement à la précédente, dont les résultats ont été largement en dessous de la moyenne décennale (80 millions de quintaux), avec une production céréalière estimée à 52 millions de quintaux en 2019. Ce qui correspond à -49,3% en glissement annuel.
Selon ladite étude, la valeur ajoutée agricole devrait baisser pour la deuxième fois consécutive pour s’établir à -6% contre -4% estimée pour l’année 2019. Tandis que la croissance non agricole devrait fortement ralentir à un niveau historiquement bas de 1,2% estimé par le Haut-commissariat au plan (HCP) pour l’année 2019 ; tout comme la demande intérieure qui devrait également fortement ralentir sous l’effet des pertes d’emplois causées par cette nouvelle crise conjoncturelle.
La note suggère aussi la détérioration du pouvoir d’achat dans le monde rural, suite à la succession de deux mauvaises saisons agricoles ; une forte dégradation prévue des transferts des RME ; le ralentissement de la distribution des crédits bancaires ; tandis que la contribution de l’investissement devrait baisser, passant de 0,2% en 2019 à -1,2% en 2020.
Concernant la demande étrangère, elle « devrait se redresser pour contribuer à hauteur de 1,3% du PIB en 2020 contre -0,4% l’année précédente », souligne l’étude. Pour ce qui est de l’inflation, elle soutient que l’année 2020 devrait connaître un léger rebond à 1,3%.
Soulignons que d’autres projections sont également relevées dans cette étude qui s’attend à une atténuation du déficit commercial en 2020 et au recul des flux financiers.
Dans ce volet, pour 2020, le rapport indique que les réserves de change devraient subir l’impact négatif de la baisse du solde du tourisme, les transferts des RME et des IDE. Ainsi, le flux net global émanant de ces trois sources devrait reculer de -54,5Mrd DH à 87,3Mrd DH estimé pour l’année 2020.
Enfin, alors que l’assouplissement des conditions de financement se poursuivra en 2020, l’étude s’attend aussi à un ralentissement des crédits bancaires aux entreprises non financières.
S’il est convaincu que les mesures prises par le CVE devraient amortir l’ampleur du double choc sur la conjoncture nationale, le rapport prévient toutefois que « la nature de cette nouvelle crise devrait rendre difficile la reprise de la productivité et le rétablissement des équilibres macro-économiques, notamment les déficits jumeaux ».

Alain Bouithy

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