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L'économie britannique repart de l'avant mais des risques persistent


Libé
Jeudi 12 Août 2021

L'économie britannique est repartie de l'avant au deuxième trimestre, avec un rebond de 4,8% du PIB grâce à la levée des restrictions sanitaires, mais des risques persistent avec notamment la poussée du variant Delta.

Le produit intérieur brut (PIB) grimpe à nouveau avec la réouverture de l'économie après avoir reculé de 1,6% au premier trimestre, a annoncé jeudi le Bureau national de statistiques (ONS).
Il n'a toutefois pas encore retrouvé son niveau d'avant la pandémie, puisqu'il est 4,4% inférieur à ce qu'il était fin 2019.

Au cours du deuxième trimestre, l'activité a profité de la levée progressive des restrictions sanitaires, notamment la réouverture des pubs et restaurants.
Le PIB a été soutenu surtout par les dépenses des ménages (+7,3%) tandis que l'investissement a légèrement reculé (-0,5%).
 
 La croissance a même légèrement accéléré pour le seul mois de juin à 1%, soit mieux qu'en mai (+0,6%) mais moins qu'en avril (+2,2%), le premier mois suivant le confinement du début d'année.

En juin, "l'économie britannique a continué de rebondir fortement, le secteur de l'hôtellerie-restauration bénéficiant du premier mois plein lors duquel il était possible de se restaurer à l'intérieur", note Jonathan Athow, statisticien de l'ONS.
Dans le même temps, les chiffres officiels montrent que les exportations de biens vers l'UE, hors métaux précieux, ont été supérieures en mai et juin à leur niveau d'avant le Brexit (effectif depuis le 1er janvier).

"Cela suggère que les entreprises se sont largement adaptées aux nouvelles règles, et la preuve en est avec les exportations alimentaires qui ont retrouvé leur niveau de fin 2020", souligne James Smith, économiste chez ING.

Le gouvernement s'est lui immédiatement félicité de cette reprise de la croissance.
"Notre économie est en voie de guérison et montre de forts signes de reprise, grâce à notre plan pour l'emploi et au succès de notre programme de vaccination", estime le ministre des Finances Rishi Sunak.

Il précise qu'au deuxième trimestre le Royaume-Uni a bénéficié du taux de croissance le plus rapide des pays du G7, mais prévient qu'"il y a encore des défis à surmonter".
Pour Steve Clayton, gérant de fonds chez Hargreaves Lansdown, "le fort soutien apporté par la réouverture est derrière nous et le rythme de croissance va ralentir pour le restant de l'année".

Les chiffres de croissance n'intègrent pas encore pleinement l'impact de la propagation du variant Delta de Covid-19, qui a entraîné une hausse du nombre de contaminations, et des pénuries de personnel, en obligeant des centaines de milliers de cas contacts britanniques à s'isoler.

Les entreprises doivent en outre faire face à une hausse de leurs coûts du fait de difficultés dans leur approvisionnement, le redémarrage de nombreuses économies dans le monde créant des goulots d'étranglement.
 "La reprise reste fragile", signale Yael Selfin, économiste pour le cabinet KPMG au Royaume-Uni.
 "Des signes montrent que les problèmes d'approvisionnement et les pénuries de personnel ralentissent le rythme de la reprise, avant même que l'économie n'ait retrouvé ses niveaux pré-Covid", selon elle.

 Ces vents contraires pourraient durer encore des mois et déboucher sur un peu plus d'inflation encore, surtout si la demande des ménages reste soutenue.
 La Banque d'Angleterre (BoE), qui voit l'inflation grimper jusqu'à 4%, a toutefois maintenu sa prévision de croissance à 7,25% pour 2021, tablant sur un retour de l'économie à son niveau pré-pandémie à la fin de l'année.

La rentrée pourrait en outre ne pas être simple pour l'économie britannique, avec le retrait prévu en septembre du dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire.
Le risque est de voir une augmentation du taux de chômage, qui pourrait être amortie toutefois par le grand nombre de postes vacants au Royaume-Uni en raison de la reprise d'activité.

Le Royaume-Uni est l'un des pays développés les plus durement touchés par la pandémie, avec une chute du PIB l'an dernier de près de 10%, la pire en 300 ans, et un bilan de plus de 130.000 décès.


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