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Pour les besoins de cette recherche, Thomas Davies et son équipe de l'Université britannique d'Exeter ont posé des pièges à insectes dans la petite ville de Helston, directement sous des réverbères espacés de 35 mètres et entre chacun d'entre eux. En trois jours et trois nuits, ils ont ainsi capturé 1.194 invertébrés terrestres, appartenant à 60 espèces différentes. Des prises qui ont indiqué aux scientifiques : "Qu'il s'agisse d'échantillons pris la nuit ou le jour, les invertébrés étaient plus abondants à proximité des sources d'éclairage". Autre élément important, "la composition des communautés d'invertébrés sous les lampadaires était également significativement différente de celles situées à l'écart", les cinq espèces les plus présentes étant les faucheux, les fourmis, les carabes, les cloportes et les amphipodes.
Selon les chercheurs, ce résultat signifie que l'éclairage public a un impact durable sur la composition de ces communautés d'insectes. Un impact en tout cas bien supérieur au simple fait d'attirer par une lumière vive pendant la nuit certaines espèces qui se disperseraient de nouveau pendant la journée. D'autant plus que parmi les cinq espèces "sur-représentées", on retrouvait de jour comme de nuit faucheux, fourmis et carabes. Comme ils l'expliquent, ce déséquilibre pourrait donc bien avoir un retentissement beaucoup plus vaste en interférant sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, ce qui, à long terme, risque d’altérer l'ensemble d'un écosystème.
Au vu de l'importance de leur découverte, les auteurs de l’étude souhaitent que d’autres recherches se penchent sur la question. Un sujet d'autant plus crucial que l’introduction de nouvelles technologies d'éclairage (halogènes ou LED), pourrait encore augmenter les effets néfastes de l'éclairage public sur l'environnement. En effet, la gamme de longueurs d'ondes émise est plus importante et les organismes y sont davantage sensibles.