Et de deux ! Karim Ghellab Se trouve de nouveau acculé à faire marche-arrière. Le ministre de l’Equipement et des Transports revient sur certaines dispositions du Code de la route. Cette fois-ci, c’est au tour des conducteurs des moissonneuses batteuses et des tracteurs de ne pas se voir appliquer les dispositions de ce texte de loi. Lors de la réunion de jeudi dernier avec le syndicat de cette catégorie de professionnels, Ghellab leur a annoncé la bonne nouvelle : l’application de l’article 6 du Code a été mise en stand-by. Un débat est désormais ouvert avec les professionnels, les syndicats et les instances de tutelle afin de déterminer la procédure et les délais de son application. Et ce, en référence à l’exutoire que l’article 311 dudit Code permet en cas de problèmes. Une initiative qui certes ne fait pas le bonheur des autres usagers de la route. La menace que pareils engins présentent quand ils empruntent les routes nationales est patente. D’autant que la loi fait obligation à leurs conducteurs désireux de sortir des sentiers battus d’assurer leurs véhicules. Or, en cas d’accidents, les assureurs vérifient, entre autres, que le conducteur en cause dans un accident de la circulation dispose bel et bien du permis de conduire avant de consentir à dédommager qui que ce soit. La décision ministérielle expose ainsi l’ensemble des usagers de la route et les conducteurs de ces engins à un risque qu’elle ne semble pas avoir pris en compte. Et ce n’est pas tout : en adoptant cette attitude empreinte de souplesse administrative, le ministre favorise le laxisme qui règne dans le secteur. Un laxisme qu’il a pris pour argument afin de défendre son Code tant critiqué par les professionnels. Mais, une fois celui-ci adopté et mis en application, il n’en a plus cure. A preuve, il s’est déjà défaussé de l’obligation qu’il avait de signaler de manière claire et sans équivoque la distance qui sépare le conducteur des radars situés en zones urbaines. Maintenant, il est en train de donner un bonus à tous ceux qui conduisent les machines agricoles sans permis de conduire.
D’après les observateurs, les réunions sectorielles qu’il devrait tenir avec cette catégorie de conducteurs auraient dû avoir lieu bien avant l’élaboration du Code de la route. Mais le ministre a une autre vision des choses. D’où ses concessions.