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Et que faut-il retenir d’une telle suspension décidée dans l’attente d’un accord avec les partenaires sociaux ?
D’abord, il faut rappeler à toutes les mémoires rétives que le projet de Code de la route a été adopté par les députés lors de la session d’hiver passée. Après qu’il ait été ajourné une première fois, avant les élections législatives de 2007, Karim Ghellab a revu sa copie, revoyant à la baisse ses ambitions. Et le moment est peut-être venu de dire et redire les ambitions, et surtout, les objectifs du ministre du transport : arrêter la guerre meurtrière qui frappe tous les jours les routes marocaines. Parce que les accidents de la route font tous les ans 4000 morts et plus de 15.000 blessés, que dans la majorité des cas, l’imprudence et le non-respect du Code de la route sont la principale cause de l’hécatombe, un nouveau projet de Code de la route devenait une urgence. Fermer les yeux devant ce fléau –les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez nous et les routes marocaines sont tristement célèbres dans les guides touristiques internationaux- c’est aussi, pour les pouvoirs publics, prendre le risque de se faire accuser de non-assistance à personne en danger. Et les personnes en danger sont les automobilistes, les cyclistes, les piétons, bref tous les usagers de la route que l’accident grave, souvent irrémédiable, guette.
Pas de loi organique sur la grève
Revenons maintenant à la suspension de l’examen du nouveau projet de Code de la route par les Conseillers, après son adoption par les députés de la première Chambre, une suspension que le Bureau politique de l’USFP considère comme anti-constitutionnelle et tordant le cou au principe de respect des institutions. Cette suspension intervient après 10 longs jours de grève des transporteurs. Paralysie de l’activité économique, tension sociale, panne sèche, marchés intérieurs en ébullition, flambée des prix des fruits et légumes et citoyens en colère car ne comprenant pas, à raison, être pris en otages par syndicats et fédérations. La grève, ses piquets sauvages, ses dérapages –il ne faut pas oublier que cette grève a coûté la vie à un camionneur- a cédé la place à la crise. Et plus personne, ou presque, n’a repensé à ces milliers de vies confisquées sur les routes de notre pays. Plus personne n’a eu de pensée pour toutes ces victimes des routes, celles décédées, handicapées à vie, portant à jamais les séquelles d’une sale guerre, la guerre des routes. A cela, il convient d’ajouter, qu’après plus d’un demi-siècle d’indépendance, le Maroc ne s’est toujours pas doté d’une loi organique pour réglementer le droit de grève. Aucun gouvernement n’a voulu y toucher. Entre la crainte de l’impopularité et la colère du patronat, la grève continue, chez nous, à échapper à toute réglementation.
Les syndicats les plus représentatifs, pour reprendre l’expression consacrée, ont été reçus par le premier ministre. De nouvelles négociations sont annoncées, les fédérations des transports sont invitées à soumettre leurs propositions d’amendements du Code de la route, bref, les vannes du dialogue sont désormais ouvertes. Et le Code de la route ne sera soumis aux parlementaires de la deuxième Chambre qu’après l’obtention d’un code consensuel.
Aucune date, aucun délai n’ont été fixés. Il faudra probablement attendre la fin du cycle électoral que le Maroc s’apprête à vivre du 12 juin au 2 octobre prochains pour que le projet de Code électoral regagne le circuit législatif qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Parce que, en ces temps préélectoraux, le projet de Ghellab a été aussi victime d’une politique politicienne, indécente quand il y a autant de morts qui tombent sur les routes de ce pays.