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L'après Ben Ali en gestation : Une nouvelle carte politique à dessiner


AFP
Mardi 18 Janvier 2011

L'après Ben Ali en gestation : Une nouvelle carte politique à dessiner
Après l'effondrement du régime autoritaire du Président tunisien Ben Ali, un nouveau paysage politique démocratique doit émerger et aucun parti ne peut prétendre dans l'immédiat à un rôle prédominant, estiment lundi des analystes.
«A l'heure actuelle et en l'absence de toute compétition électorale saine et loyale, il est difficile de dessiner une cartographie des forces politiques en Tunisie», souligne Larbi Chouikha, un politologue. «Cependant, on peut dégager trois grands ensembles qui peuvent apparaître sur la scène politique à travers des élections libres et démocratiques», dit-il, identifiant les islamistes, les forces laïques et les nationalistes arabes associés à des éléments de gauche. En marge, il y a l'extrême gauche qui a des ancrages dans les milieux syndicaux tandis que le futur statut du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Zine El Abidine Ben Ali, reste une inconnue pour M. Chouikha.
«Dans ce tableau, il convient aussi de voir ce que deviendra le RCD. Probablement, il changera de nom pour réapparaître sous une autre étiquette avec d'autres dirigeants», souligne-t-il, alors que la rue exige sa disparition pure et simple.
Pour le moment, les consultations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, menées par le Premier ministre sortant Mohammed Ghannouchi, excluent les islamistes et l'extrême gauche, leurs formations respectives, le Mouvement Ennahdha et le Parti ouvrier tunisien (POCT), n'étant pas légales.
Ce cabinet attendu normalement lundi, serait conduit par M. Ghannouchi, issu du RCD, et inclurait donc les laïques et les nationalistes.
Selon un dirigeant de l'un de ces trois courants, il fera également appel à des indépendants, des technocrates expérimentés parmi les ministres sortants pas trop marqués politiquement, et des représentants de la société civile. En seront exclus, les partis satellitaires de l'ancien régime.
«Il a été décidé de manière consensuelle d'écarter les partis pro-gouvernementaux. Le nouveau gouvernement sera composé de représentants du mouvement Ettajdid (ex-communiste), du Parti démocratique progressiste (PDP - coalition de nationalistes et de représentants de la gauche), du Front démocratique pour le travail et les libertés (FDTL - gauche démocratique), ainsi que de personnalités indépendantes», a déclaré dimanche à l'AFP Maya Jribi, secrétaire générale du PDP. Par partis pro-gouvernementaux, Mme Jribi désignait la kyrielle de formations fidèles à Ben Ali et qui formaient une opposition de façade à l'ancien pouvoir en contrepartie de sièges au Parlement et de privilèges.
«Nous voulons une équipe cohérente et convaincue de ses principes», a souhaité Ahmed Ounaïs, ancien diplomate et analyste à propos du gouvernement de transition appelé à mener le pays vers une transformation démocratique.
Des élections présidentielles et législatives doivent se tenir dans un délai maximum de deux mois selon la Constitution. Mais l'idée de les retarder, même si la Constitution ne le prévoit pas, commence à être évoquée pour permettre à l'équipe de transition de mieux préparer ces consultations.
De manière générale, le pays doit rompre avec le passé, selon M. Ounaïs, avec la tradition de l'homme «providentiel ou messianique», incarnée par le père de l'indépendance Habib Bourguiba et son successeur Ben Ali, et marquée par la domination du parti présidentiel.
Dans cette perspective, cet analyste écarte la probabilité d'un rôle prédominant des islamistes, dont le chef historique, Rached Ghannouchi, exilé en Grande-Bretagne, a annoncé son prochain retour au pays.
Ce parti a été interdit par l'ancien régime et ses militants ont subi une répression sans merci des services de sécurité de Ben Ali.


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