L'apprentissage de la lecture en question


Par Abdellah Lkhattab
Mardi 6 Novembre 2012

L'apprentissage de la lecture en question
Par réflexe, certains vont
facilement lire ce texte,
sa compréhension dépendra de la taille de leur répertoire
lexical (nombre de mots dont ils comprennent le sens) et de leur connaissance en syntaxe, d'autres pourront le déchiffrer sans
comprendre, tandis que d'autres seront incapables de le décoder.
Mais comment apprend-on à lire?
Considérée comme compétence de base, la lecture est l'une des disciplines les plus importantes dans l'enseignement préscolaire et primaire. Avec l'écriture, elle représente les fondations de l'apprentissage d'un enfant. Quand on apprend à lire et à écrire à quelqu'un, c'est qu'on le prépare à acquérir du savoir, qui, de nos jours, afflue de toutes les sources d'informations. D'où l'importance de cette compétence.
Historiquement, l'apprentissage de la lecture a connu une évolution considérable qui allait en parallèle avec l'essor de l'éducation au 20ème siècle. En France, avant l'élaboration des méthodes de lecture, c'étaient le par-cœur et l'apprentissage de l'alphabet qui ont été privilégiés. L'école avait la tâche de leur faire apprendre des textes religieux en latin.
Mais après la révolution qu'a connue l'éducation en Europe, plusieurs ouvrages sont apparus utilisant la méthode syllabique. C'est un processus qui va du plus simple au plus complexe (la lettre, le son, la syllabe, le mot...).
Par contre, la méthode globale, issue de la théorie du Gestalt, va du plus complexe au plus simple, favorisant le sens des phrases plus que le son des syllabes. Pour ses partisans, lire c'est comprendre.  
Actuellement, dans nos écoles, la situation est désastreuse; nombreux sont les élèves qui ne parviennent pas à déchiffrer et s'ils peuvent lire pour ainsi dire mécaniquement et inconsciemment, on est loin des capacités de lecture classifiées par Bloom à savoir : lire, comprendre, analyser, synthétiser, et évaluer.
Selon les données de l'étude PIRLS 2006, le pourcentage d'élèves de 4ème année ayant acquis des compétences élémentaires en lecture est estimé à 26 % au Maroc.
Pourquoi un tel échec ? Certainement les manuels scolaires font défaut, lorsqu'on sait que certains adoptent la méthode globale et semi-globale pour l'apprentissage de la lecture. Et sachant que, même en France le ministère de l'Education a changé celle-ci, après le déclin continu et flagrant du niveau des élèves.
Les écoles privées marocaines font état d'un marché florissant pour des manuels de la méthode globale et mixte, au détriment de l'intérêt des enfants. D'autre part, la masse horaire réservée à l'apprentissage de la lecture n'est pas suffisante. Sachant qu'on a limité des horaires importants pour les activités de langue. Qu'importe si l'élève ne sait pas lire ni comprendre !
Est-il important  de formuler les règles de langue à ce stade ? Est-ce que l'élève marocain a suffisamment de ressources linguistiques (expressions et vocabulaire) pour qu'on les explicite dès la 4ème année ?
Ma position d'enseignant au primaire m'a permis de constater qu'il y a corrélation entre le niveau des élèves en français et en arabe : plus le niveau de l'élève est bon en arabe, plus il l'est aussi en français, l'inverse est également vrai. Ceci démontre que la lecture est un ensemble de mécanismes; en se les appropriant, on pourrait, avec succès, apprendre d'autres langues.
Le sujet de la lecture est d'une grande importance puisqu'il affecte, plus tard, les chances d'égalité d'accès au savoir; le clivage est net entre ceux qui savent lire les lignes et entre les lignes et ceux qui ne peuvent pas du tout lire.
Toutefois, il ne faut pas oublier que le plaisir est le sentiment efficace et garant d'un apprentissage correct et propice.
Dans son ouvrage « Emile ou de l'éducation », livre second, Rousseau disait, en parlant des méthodes anciennes : « On se fait une grande affaire de chercher les meilleures méthodes d'apprendre à lire …Quelle pitié ! Un moyen plus sûr que tout cela, et celui qu'on oublie toujours, est le désir d'apprendre».


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1.Posté par apprenti le 06/11/2012 10:42
pourquoi on ne veut pas reconnaitre une évidence :on n'a pas de langue :ni arabe ni amazigh ni français ,et si admet ce constat ,la solution est toute trouvée ,les français disent que l'appétit vient en mangeant ,et bien disons que nous retenons une langue en apprenant par coeur comme autrefois:
comment un élève peut -il comprendre sans connaitre par coeur la définition par exemple d'un triangle équilatéral et les conséquences sur les hauteurs sur les trois cotés ,
la langue nous manque ,donc apprendre par coeur ses règles et les réciter .
Avouons le nous n'avons pas de langue ,la solution apprendre par coeur! et comprendre après avoir appris!

2.Posté par chocho le 11/11/2012 00:43
si on ne n'a pas de langue , on n'est pas un peuple.
actuellement, nous payons chère l'attribut des conneries des responsables politiques dans les années 80 et 90.
normalement , on aurait du dévellopper l'apprentissage des deux langues tamazight et arabe. de plus le probleme majeur de notre enseignement est l'encombrement des classes .

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