L’amère réalité livrée par le HCP

L’économie nationale aborde un cycle d’étiage et de reflux


Mohammed Taleb
Vendredi 27 Juin 2014

L’amère réalité  livrée par le HCP
Au moment où l’ensemble des organismes de conjoncture nationaux et internationaux, à l’image de la Banque mondiale (BM), de Bank Al Maghrib (BAM), du Centre marocain de conjoncture (CMC) et du Haut-commissariat au plan (HCP) annoncent un reflux de la croissance économique au Maroc qui ne devrait pas, au meilleur des cas, dépasser les 3%  au titre de l’exercice en cours, le gouvernement continue de faire cavalier seul en tablant sur un niveau de croissance plus important (entre 3,5 et 4%).
Après la BM qui a revu à la baisse sa prévision de croissance pour le Maroc à 3%, BAM a annoncé un taux oscillant entre 2,5% et 3% et le CMC 2,7%, c’est autour du HCP, qui a organisé mercredi un point de presse pour présenter le budget exploratoire de 2015, de prendre à contre-pied l’Exécutif en décalant de très peu sa prévision établie dans le budget prévisionnel, à savoir  2,5% au lieu de 2,4%.
Entre-temps, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Boussaid, a continué à ramer à contre-courant en déclarant à notre confrère l’Economiste mardi qu’après actualisation et réajustement des prévisions de croissance avec l’intégration des chiffres de la campagne agricole, «la croissance serait ainsi dans une fourchette de 3,5 à 4%».
Alors que l’ensemble des conjoncturistes avaient mis en exergue le poids de l'activité du secteur primaire dans l'ensemble de l'activité économique nationale et son impact sur la croissance, le ministre a expliqué à nos confrères que l'écart entre les prévisions de son département et celles de la Banque centrale et du HCP provient des données sur la contribution du secteur agricole !
Lors de sa conférence de presse de mercredi, le patron du HCP, Ahmed Lahlimi, a également tiré la sonnette d’alarme en annonçant que 2014 et 2015 seront les années du dépassement, parfois de loin, de tous les ratios concernant  l’endettement public  et que «le gouvernement marocain n’a pas une politique d’endettement, ce dernier n’étant  que le résultat de la politique budgétaire».
Les éléments du budget économique exploratoire 2015  présentés par le Haut-commissaire au plan indiquent que l’année en cours et celle qui suivra seront celles de l’aggravation de la situation en ce qui concerne le chômage, et le financement de l’économie, mais aussi celles du ralentissement de la croissance et la baisse du niveau de vie des Marocains. Dans ce cadre, il a souligné que l’économie nationale est entrée dans un cycle d’étiage et de reflux, estimant que l’attention ne doit pas se diriger vers le taux de croissance, mais plutôt vers les réformes qu’il faut engager pour redresser la situation.
Dans le détail, Lahlimi a expliqué que le faible niveau de croissance permettra «la création d’un volume net d'emploi d'environ 52.000 postes et le niveau de chômage national ne devrait pas s'éloigner de 10% enregistré au premier trimestre.
 Il a tiré également la sonnette d’alarme concernant le principal moteur de croissance au Maroc, à savoir la demande intérieure, dont la contribution à la croissance est en ralentissement tout en soulignant la contribution négative de la demande extérieure. «La croissance économique nationale continuerait d'être soutenue par la demande intérieure en 2014 avec, cependant, une contribution moins élevée qu'en 2013, soit 3,6% en volume contre 4,8%», a-t-il fait savoir, notant tout de même que «cette évolution devrait réduire les pressions sur les prix intérieurs». Et de préciser que «la contribution de la demande extérieure nette à la croissance du PIB devrait rester négative en 2014, et ce en dépit de l'amélioration anticipée de la demande mondiale adressée au Maroc».
La consommation des ménages devrait, elle, réaliser une croissance en volume de 2,7% (3,7% en 2013) contribuant pour 1,6 point à la croissance du PIB (2,2% en 2013) alors que celle des administrations publiques enregistrerait une hausse de son rythme de 4,6% contre 3,7% en 2013.
De ce fait, la consommation finale nationale devrait ainsi connaître une croissance en ralentissement passant à 3,2 % contre 3,7 % en 2013 et sa contribution à la croissance serait de 2,5 points contre 2,9 points en 2013. 


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