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Ces conventions visent la réalisation de 1.400 projets portant sur l’amélioration et le développement des cultures, notamment des céréales, des agrumes, de l’olivier, du figuier, de l’amandier, des légumineuses, de la betterave et de la canne à sucre, ainsi que la production de viandes rouges, de viandes blanches et du lait de vache, de chamelle et de chèvre.
Pour garantir l’aboutissement du Plan Maroc Vert, une stratégie nationale du secteur de l’eau a été élaborée. Elle consiste en la réalisation de projets intégrés dans les secteurs de l’eau et de l’environnement, à travers notamment la rationalisation de l’utilisation de l’eau et l’implication de tous les acteurs. Les objectifs assignés à cette stratégie portent sur la protection et la valorisation des ressources en eau, la préservation et la valorisation des espaces naturels et de la biodiversité, la prévention et la lutte contre les risques, la dépollution et la gestion des déchets liquides et solides, la remise à niveau des écoles rurales, coraniques et des mosquées, la création d’espaces récréatifs urbains et périurbains ainsi que la sensibilisation et l’éducation au respect de l’environnement.
Il faut dire que la déclinaison régionale du Plan Maroc Vert apporte des réponses aux interrogations posées il y a une année lorsque Aziz Akhnouch, ministre de l’Agriculture a dévoilé sa stratégie à l’occasion des 1ères Assises de l’agriculture.
Aujourd’hui, les investisseurs, gros et petits exploitants ont une idée, on ne peut plus claire, sur le montage financier, les intervenants, la durée et les objectifs à atteindre.
L’approche qui se veut globale est articulée autour de deux piliers essentiels susceptibles de toucher un maximum d’exploitants, tant les acteurs modernes que la petite agriculture. L’objectif du premier pilier est de développer une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégation équitables.
L’objectif du deuxième pilier est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, en augmentant significativement le revenu agricole des exploitants les plus fragiles (qui comptent d’ailleurs par milliers), notamment dans les zones périphériques. Ce pilier adoptera donc des moyens spécifiques, adaptés aux agriculteurs démunis.
Si la stratégie paraît équilibrée et bien ficelée, sa réalisation dépend, toutefois, d’un ensemble de réformes du cadre sectoriel (foncier, mécanisation, politique de l’eau et semences) et d’une composante essentielle de réforme institutionnelle de l’agriculture elle-même.
Les initiateurs de ladite stratégie promettent que si les moyens financiers, institutionnels et managériaux sont actionnés et que les réformes adéquates sont entreprises, l’impact sera d’une grande importance. Ils promettent surtout une amélioration notoire du PIB agricole, des exports et des investissements privés ; une lutte contre la pauvreté et une amélioration du pouvoir d’achat et du rapport qualité/prix sur le marché local. Autrement dit, les enjeux portent sur le rééquilibrage sur le long terme du déficit de la balance alimentaire et la sécurisation des échanges.
Etant l’un des déterminants fondamentaux de l’aboutissement du Plan Maroc Vert, une attention particulière a été accordée à la question du financement. C’est ce qui justifie, d’ailleurs, la création de la Société de financement pour le développement agricole (SFDA) qui complète d’ailleurs le groupe Crédit Agricole du Maroc (CAM) destiné au secteur agricole et au monde rural en général.
A cela s’ajoute, évidemment, l’Agence de développement agricole dont le directeur général n’est autre qu’Ahmed Hajjaji très impliqué dans l’élaboration des politiques agricoles au Maroc. Le plan d’action de l’Agence s’articule autour des 16 plans régionaux avec 1.506 projets d’une valeur globale de quelque 147 MMDH et devant bénéficier à 1,4 million d’agriculteurs.
Ces projets concernent toutes les chaînes de produits et sont répartis entre les céréales (222 projets/11 MMDH), les agrumes (54/9 MMDH), l’olivier (314/17 MMDH), les fruits et légumes (244/24 MMDH), les viandes blanches (78/6 MMDH) et les produits laitiers (96/12 MMDH).
A noter que l’agriculture marocaine se trouve aujourd’hui face à plusieurs défis posés par son contexte intérieur et extérieur. Ces contraintes l’obligent à entreprendre une refonte globale pour survivre et répondre aux exigences du développement durable. Un constat : l’agriculture ne se développe qu’en remédiant aux problématiques du foncier, de l’eau, des accords de libre-échange, des politiques d’appui, du financement et des engrais et semences sélectionnées.
L’agriculture a un poids économique et social d’une extrême importance. En termes économiques, le secteur représente 15 à 20% du PIB national et a un impact majeur (positif ou négatif selon les années) sur la croissance économique nationale.
C’est également une activité qui emploie 3 à 4 millions de ruraux travaillant dans le secteur agricole, et 60 à 100.000 emplois dans le secteur de la transformation agro-alimentaire. Le secteur apporte aussi une contribution décisive aux grands équilibres macro-économiques et à la balance commerciale du pays (la balance alimentaire étant aujourd’hui largement négative, pêche exclue).
Volet social, l’enjeu fondamental consiste, tout d’abord, à stabiliser la population et à lutter contre la pauvreté : près de 15 millions de ruraux ; 1 million et demi d’exploitations, 8 à 10 millions d’actifs souffrant d’un chômage endémique et de conditions de vie difficiles.
Il y a ensuite un enjeu d’aménagement du territoire et de développement régional, notamment des régions périphériques (bour défavorable, zones oasiennes et montagneuses). Il y a, enfin, l’enjeu du développement durable, en particulier, en termes de préservation des ressources en eau, dans un contexte de raréfaction accélérée et de concurrence accrue d’autant plus que l’agriculture consomme pas moins de 80% des réserves hydrauliques.
Il ne faut pas oublier, non plus, les enjeux pour les 30 millions de consommateurs que compte le Maroc, par rapport à l’accès qualité/prix.
Les statistiques indiquent que l’agriculture marocaine représente près de 74 milliards de dirhams (soit 14% du PIB) dont 7 milliards destinés à l’export. Le secteur compte 1,5 million d’exploitations, fait vivre 18 millions de personnes (49% des ménages) sur une superficie totale cultivable de 8,8 millions d’ha.
La nécessité d’une nouvelle stratégie a donc diverses raisons. Il suffit de constater que l’agriculture marocaine souffre d’un déficit de croissance chronique. Même le ministère de l’Agriculture reconnaît cette réalité.
Le bilan du développement comparé du secteur agricole national par rapport à ses compétiteurs de la rive sud de la Méditerranée reste tendanciellement mitigé et surtout très en deçà de son potentiel latent encore inexploité.
Ce bilan est d’autant plus frappant que le Maroc possède des atouts intrinsèques très forts dans de nombreuses filières agroalimentaires. Le contexte stratégique mondial offre de nouvelles opportunités mais tout dépendra, en fin de compte de la politique volontariste de l’Etat et surtout de sa capacité à ne pas ignorer les petits agriculteurs.
Tels que diagnostiqués, les obstacles de développement de l’agriculture marocaine ne sont pas faciles à surmonter. En premier, il y a une faible capacité d’investissement privé et surtout un désengagement quasi-total du système bancaire. Il y a ensuite un management/formation/innovation en deçà des besoins. Figure, en troisième lieu, le tissu d’acteurs très hétérogènes marqué par des disparités socio-économiques considérables.
Au niveau des domaines transverses, plusieurs points de blocage doivent être sautés. De prime abord, la problématique du foncier qui est à l’origine de la faiblesse du tissu d’acteurs et du morcellement excessif de la surface agricole utile (70% des exploitations marocaines ont une surface inférieure à 2 ha). La raréfaction de l’eau est la deuxième problématique qui nécessite une réflexion approfondie et des mesures d’actions urgentes.
En troisième lieu, les structures d’encadrement gagneraient à être réadaptées pour améliorer leur impulsion sur le terrain.