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Vu le niveau dangereusement bas atteint par les médias publics, s’abstenir de le dénoncer, c’est contribuer à ce qui pourrait être taxé de complot de silence, c’est se soustraire à une responsabilité, pour le moins, morale.
Et c’est donc en toute logique que l’USFP réagit en saisissant qui de droit, la HACA en l’occurrence, à qui il avait adressé un mémorandum datant du 14 septembre 2009. Ahmed Zaïdi, membre du Bureau politique de l’USFP et président du Groupe socialiste à la Chambre des députés, tient à ce propos à préciser que cette initiative est dictée par un sentiment de préoccupation concernant les médias publics nationaux qui se doivent d’intéresser les téléspectateurs et les auditeurs marocains en répondant au mieux à leurs attentes. Le mémorandum, ajoute Zaïdi, ne vise aucunement les cadres ou employés des deux chaînes nationales (Al Oula et 2M), mais plutôt l’orientation prise par le pôle public de l’audiovisuel, sans, bien entendu, que les quelques exceptions positives ne soient concernées.
Si la HACA est ainsi interpellée, c’est qu’elle se doit de prendre les choses avec le sérieux et la sérénité qui s’imposent.
Cela dépasse de loin le seul volet de publicité pour s’étendre au rendement global des chaînes de la télévision publique, « Al Oula » et « 2M » en tête.
« Il serait superflu de rappeler à la HACA son devoir d’astreindre les institutions d’information publiques au respect du cahier des charges, d’une part, et à l’obligation de proposer un produit national répondant à des conditions minimales de qualité et sans, bien sûr, qu’il soit en déphasage avec les valeurs nationales et humaines et, de ce fait, à même de consolider la conscience de l’appartenance à la nation », dit en substance Ahmed Zaïdi, un homme du métier, soit dit en passant.
Les aberrations ramadanesques figurent, bien entendu, en bonne place dans ce triste registre fait d’une médiocrité déconcertante et qui devient plus insupportable encore durant le mois sacré et, qui plus, est servi en prime time. Les critiques les plus avisés, entonne le mémorandum USFP, seraient incapables de définir le genre de ce charivari servi. « Ce n’est ni du cinéma, ni du théâtre, ni du sérieux, ni de l’humour… ». Ni quoi que ce soit d’autre, serait-on tenté d’ajouter.
On est donc loin, bien loin de la mission pédagogique aux médias publics comme des conditions spécifiées dans le cahier des charges concernant le pôle public.
La HACA dispose, comme cela est rappelé dans le mémorandum, de moyens financiers, humains, techniques et de l’autorité juridique qui va avec pour remédier à cela. Sa responsabilité s’en trouve, de ce fait, plus engagée.
Au fait, à quoi peut-on s’attendre de la part de chaînes publiques qui se sont désistées d’une bonne partie de leurs engagements en s’en déchargeant au profit de sociétés privées étrangères au domaine, pour la plupart du moins, ou intéressées tout autrement que par la qualité ou la mission incombant à la télé publique. Il ne faut surtout pas s’étonner si celle-ci gave le téléspectateur de « programmes » dénués de sens, de fond, d’objectif, voire de sujet.
La pub, pour sa part, en rajoute à ce « spectacle » de désolation. Tous les spots, et autres trucages et slogans sont bons pur appâter les enfants ou dénigrer la femme, la fin mercantile consistant à inciter à une consommation vorace et irréfléchie justifiant alors tous les vils moyens.
Tant de chaînes sans de vraies émissions politiques, avec un débat digne et respectable, cela prête à réfléchir ou inciterait, plutôt, à tout remettre en question.
Et ce n’est sûrement pas cette émission qui se veut hautement politique et que nous fait ingurgiter, une fois la semaine, «Al Oula» qui nous ferait changer d’avis.
Une émission tellement indigeste qu’elle a l’honneur d’être narrée par le mémorandum adressé à la HACA au cas où celle-ci n’aurait pas saisi que ladite émission « politiquement » passe-partout, colle à quelque parti à la veille de son congrès, ou quand c’est d’élections qu’il s’agit, elle s’improvise en une ridicule «arène» de débat politico-électoral, en se drapant selon les circonstances du moment, de couleurs propres à la rentrée politique ou parlementaire. Tout et rien à la fois.
Non, et mille fois non, entonne Ahmed Zaïdi, et certainement avec lui tous ceux qui croient en un Maroc qui mérite mieux, au vu de tous ces talents et tous ces créateurs dont il regorge. La télévision publique se doit de revêtir un tout autre visage.
Regardons ailleurs, tel que le rappelle le mémorandum, là où la télévision publique s’impose en principal animateur du débat politique, mettant aux prises, de manière subtile et compétente à même d’inciter à participer à la dynamique politique. Rien à voir donc avec ces télés qui font vous rebuter de la politique, au vu de la piètre image qu’elles en présentent.