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Durant cet événement qui a regroupé 101 participants, dont 52 femmes, de vingt-trois nationalités différentes (décideurs politiques, représentants de ministères, étudiants, enseignants-chercheurs, etc.), plusieurs spécialistes des logiciels gratuits et/ou open source pour la gestion des ressources en eau ont présenté leurs outils et dispensé sept formations portant sur neuf logiciels et applications libres et/ou gratuits en lien avec la cartographie, la modélisation des écoulements de surface et des eaux souterraines, la gestion de l’irrigation, la gestion du traitement des eaux usées, la télédétection, le partage de l’information, et la modélisation des usages au service de la prise de décision. Les participants ont souligné l’importance de tels événements de formation pour l’amélioration des connaissances, le renforcement des capacités, et une prise de décision scientifiquement fondée pour la gestion des ressources en eau.
« Les outils de modélisation sont incontournables pour l’aide à la décision quant à la gestion des ressources en eau. Seulement, leur utilisation est limitée dans les pays en voie de développement en raison de licences coûteuses et du manque de données. Ainsi, l’UNESCO en partenariat avec le Global Open Water Network vise à promouvoir les logiciels open source et gratuits en proposant des formations (e-learning et ateliers) et des services « Cloud » permettant un accès facile et une utilisation aisée des infrastructures informatiques, des données et des logiciels libres pour les applications des ressources en eau, comme cela a été le cas pour ce Symposium qui est à sa 4ème édition», explique Golda El Khoury, directrice et représentante de l’UNESCO pour le Maghreb.
L’eau est essentielle à la vie à la fois humaine et environnementale, et s’inscrit au cœur du développement durable, à la fois économique et social. C’est pourquoi les questions liées à la gouvernance et à la gestion de l’eau sont au cœur du programme de développement durable à l’horizon 2030 : une gestion durable de l’eau contribuera à l’atteinte de nombreux autres objectifs parmi les 17 qui ont été fixés. Cette gestion durable des ressources en eau passe par le développement et l’adoption de nouveaux outils et technologies.
«Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique doit faire face à de nombreux défis d’approvisionnement en eau. Le plus grand défi étant celui de généraliser l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour ses populations, essentiellement rurales, élaborer et mettre en œuvre des politiques hydriques capables d’accompagner le développement socioéconomique et améliorer la résilience face au changement climatique », poursuit Golda El Khoury.
La sécurité en eau reste l’un des défis les plus critiques en matière de développement durable dans la région arabe. En effet, 18 des 22 pays arabes sont situés sous le seuil de pauvreté hydrique (1000 m3/personne/an de ressources en eau douce renouvelables) et 13 dont la pauvreté extrême en eau (moins 500 m3/personne/an). Malgré ce contexte difficile qui empire sous l’effet du changement climatique, les réponses à la pénurie d'eau de nombreux pays arabes reposent généralement sur l’accroissement de l’offre à travers la surexploitation des ressources en eaux souterraines non renouvelables et la dépendance croissante à l'égard de ressources non conventionnelles à forte consommation d'énergie, telles que le dessalement.
Le statut hydrique aigu de la région arabe et les défis spécifiques à l’Afrique à l’égard de l’eau interpellent de plus en plus les acteurs de l’eau à changer de paradigme à l’égard de cette denrée vitale et adopter des pratiques novatrices à même d’instaurer une gestion parcimonieuse et durable des ressources en eau. L’effort soutenu déployé par l’UNESCO pour renforcer les capacités des acteurs du secteur de l’eau contribue à coup sûr à l’atteinte de cet objectif.
Au Maroc, le potentiel en ressources en eau naturelles renouvelables est en deçà de 1000 m³/habitant/an, ratio communément admis comme seuil critique de stress hydrique. Cette situation est en train d’empirer sous l’effet du changement climatique qui a tendance à accentuer la raréfaction des ressources en eau du pays et à renforcer les phénomènes extrêmes, sécheresses et inondations. D’où la nécessité de prendre en compte le changement climatique dans l’élaboration de la politique de l’eau, et c’est à quoi l’UNESCO s’emploie dans le cadre de son programme hydrologique international (PHI). Dans ce sens, l’UNESCO Maghreb a organisé le 17 octobre dernier un atelier de réflexion sur la prise en compte du changement climatique par les Agences des bassins hydrauliques du Maroc dans la planification et la gestion de l’eau.